Attendu depuis près de 15 ans, le dossier médical partagé (DMP), a été relancé, le mois dernier, par la ministre Agnès Buzyn qui souhaite sa généralisation.

Non obligatoire, « gratuit, confidentiel et sécurisé », le DMP « conserve précieusement » les informations de santé du patient, libre de les partager ou non avec son médecin traitant, son kinésithérapeute, son infirmière. Les patients peuvent ouvrir eux-mêmes leur dossier en ligne (dmp.fr), ou le faire avec leur médecin, auprès des agents des caisses d’assurance maladie ou des pharmaciens.

L’Assurance maladie envisage de financer l’appui des infirmiers libéraux. La discussion est en cours avec les syndicats, dans le cadre de la convention. Le projet serait que les infirmiers aient le même intéressement que les pharmaciens, soit un euro par dossier créé.

Le 20 novembre dernier, les infirmiers étaient au rendez-vous de la mobilisation nationale initiée par seize organisations de la profession (#infirmièresoubliées).

Contrairement aux gilets jaunes, ce n’est pas la hausse des prix du carburant qui a provoqué la colère des organisations syndicales, mais la déception née de la présentation du plan « Ma santé 2022 », un catalogue de mesures décidées autour des médecins. La ministre Agnès Buzyn s’est défendue au contraire de vouloir transformer le système via notamment l’accès aux études universitaires.

Particulièrement mobilisés, les libéraux ont, quant à eux, repris leurs négociations avec l’Assurance maladie. Les syndicats avaient claqué la porte au début de l’été estimant que les propositions n’allaient pas assez loin, notamment sur le bilan de soins infirmiers. Le problème des indemnités kilométriques n’échappera pas à la discussion.

Selon le 2ème baromètre annuel réalisé par 360 medics (plateforme médicale collaborative), 90% des étudiants estiment que leur travail n’est toujours pas reconnu à sa juste valeur (88% en 2017).

L’enquête, réalisée par questionnaire en ligne entre le 1er octobre et le 4 novembre 2018 auprès de 5 117 professionnels de santé et 1 078 étudiants en santé (dont 51 % en médecine), montre que cette année, le changement est surtout marqué par l’augmentation de l’insatisfaction face aux conditions de travail : 64 % d’insatisfaits en 2018 contre 31 % en 2017. Parmi les facteurs d’épuisement, les étudiants citent en premier lieu la masse de travail et l’organisation du travail.

Sous le soleil, l’insatisfaction a toutefois tendance à baisser puisque les étudiants d’Occitanie sont 48% à trouver leurs conditions satisfaisantes ou très satisfaisantes contre 36% pour l’ensemble des étudiants en santé.

Le constat est unanime : les acteurs du système de santé doivent aboutir à une meilleure coordination dans la prise en charge. Si certains professionnels y voient l’opportunité de redéfinir leur rôle, d’autres se préoccupent au contraire de défendre leur pré carré.

A l’occasion du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s’est déclarée « plutôt favorable » à une extension de la vaccination contre la grippe par des pharmaciens, expérimentée dans quatre régions :

« J’attends le bilan et je verrai avec les pharmaciens et également les médecins et les infirmières qui sont également impactés ».

De son côté, l’Ordre national des infirmiers a réclamé :

« L’élargissement de la vaccination antigrippale à tous les adultes ainsi que l’élargissement à d’autres vaccins ». « Pourquoi brider artificiellement notre profession, parfaitement formée pour exercer cet acte de soin? »

s’est interrogé Patrick Chamboredon, le président de l’Ordre des infirmiers.

Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes a, quant à elle, trouvé un moyen de lutter contre la pénurie des ophtalmologues : elle propose d’autoriser les opticiens spécifiquement formés à « prescrire des équipements d’optique en première intention ». Concernant les orthoptistes, les Sages estiment qu’ils pourraient être admis à effectuer des bilans visuels et des consultations simples de premier recours dans leur propre cabinet, sans être salariés d’ophtalmologues, et prescrire à ce titre des équipements optiques.

Les pharmaciens vont-ils eux aussi avoir le droit de prescrire ? Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France a salué le projet d’expérimentation d’une prescription pharmaceutique protocolisée (dans des pathologies comme la cystite, la conjonctivite ou l’eczéma) contenu dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). La proposition, qui a fait grincer des dents parmi les syndicats de médecins a été finalement rejetée par l’Assemblée. Mais l’idée va sans doute faire son chemin.

Outre les futurs assistants médicaux, entité encore assez vague mais qui viendra s’ajouter au mille-feuille des métiers de la santé, les infirmiers en pratique avancée (IPA) vont devoir s’imposer avec leurs nouvelles compétences. Avec des fonctions transversales, les IPA ne sont en concurrence ni avec les IDE, ni avec les médecins.

Pour éviter tout conflit de territoire et de responsabilités, un protocole d’organisation, très balisé a d’ailleurs été retenu, à la demande de la profession médicale.

Confusion ou adaptation des métiers ? Face au vieillissement de la population et à la désertification médicale, il est en tout cas probable que ces évolutions n’en soient qu’à leurs prémices. L’essentiel reste de pouvoir compter sur des interlocuteurs bien formés et reconnus.

 

L’espérance de vie devrait s’accroître de 4,4 ans d’ici à 2040 et atteindre 74,3 ans pour les hommes et 79,7 ans pour les femmes selon une étude publiée dans la revue médicale du Lancet.

Avec l’Espagne (1er), le Japon (2e), Singapour (3e) et la Suisse (4e) auront une espérance de vie supérieure à 85 ans pour les deux sexes.

La France conserverait sa 8e place avec un gain de deux ans (84,3 en 2040). Dans 59 pays, dont la Chine, elle devrait dépasser les 80 ans.

Au dernier rang, certains pays d’Afrique, avec une durée de vie inférieure à 65 ans en 2040.

Les Etats-Unis pourraient enregistrer la plus forte baisse parmi les pays riches en passant du 43e au 64e rang.

Dans le monde, les maladies non transmissibles et accidents gagnent du terrain (cardiopathies ischémiques, AVC, bronchique chronique grave/BPCO, maladies rénales chroniques, Alzheimer, diabètes, accidents de la route et cancer du poumon).

Il est « primordial » que les professionnels de santé se fassent vacciner, estiment les sept ordres des professions de santé qui ont signé une charte de promotion de la vaccination (dont celui des infirmiers et des masseurs-kinésithérapeutes).

En moyenne, seul un quart des professionnels de santé se fait vacciner contre la grippe.

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a insisté sur la nécessité d’augmenter le taux de couverture vaccinale des professionnels de santé, sans pour autant envisager de rendre leur vaccination obligatoire.

Si le vaccin ne fait pas tout, on estime que la vaccination permet d’éviter 2 000 décès chaque année.

Lire la charte de promotion de la vaccination

L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) veut combattre la désinformation scientifique qui règne sur les réseaux sociaux grâce à « Canal Detox ».

Dans un format court, les vidéos de la série mélangent paroles d’experts et animations graphiques sur d’importantes questions scientifiques dans le domaine des sciences de la vie et de la santé.

Existe-t-il un remède miracle pour soigner l’arthrose ? L’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les humains ?

Par le biais de l’expertise scientifique et de la preuve rationnelle, l’Inserm défend la connaissance face aux rumeurs.

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