L’été s’annonce chaud et orageux.

Il le sera très certainement au sein des structures hospitalières, et plus particulièrement au sein des services d’urgence. La situation n’est (malheureusement) pas nouvelle, mais le remède se fait toujours attendre.

Comme beaucoup le souhaitent, le recours aux urgences doit être repensé. Doit-on systématiquement les considérer comme un « passage obligé » pour les personnes âgées fragilisées par leur condition ? Des alternatives existent. De nombreux sites proposent des solutions adaptées qui s’inscrivent dans un véritable parcours de vie.

L’accueil de nos futurs diplômés sera tout aussi important. Ne l’oublions pas : la qualité de l’accueil est le premier maillon de la fidélisation. Les attentes des professionnels en exercice sont parfaitement légitimes, mais elles doivent être raisonnées. Le diplôme n’est qu’un passeport. L’expertise vient avec l’expérience.

Selon France Stratégie, quinze métiers sont plus particulièrement touchés par des départs prématurés en retraite. Trois grandes raisons sont évoquées : la santé, le chômage et l’inactivité. Une amélioration des conditions de travail pourrait toutefois retarder ces sorties précoces de l’emploi. Explications.

Malgré la vindicte populaire et la contestation parlementaire, la réforme des retraites a finalement été adoptée : la plupart des Français devront donc travailler deux ans de plus. Cette perspective soulève de nombreuses questions, dont celle de l’employabilité des seniors. Dans une note d’analyse publiée mi-avril, France Stratégie propose une grille de lecture inédite sur le sujet (1). Son auteur détaille notamment les causes de « sortie précoce » du marché de l’emploi et pose pour la première fois un diagnostic par métier. Principal enseignement de cette étude : les ouvriers peu qualifiés de la manutention, du second œuvre du bâtiment, de la mécanique ou de la métallurgie sont les premiers concernés par un départ prématuré.

Des disparités notables

Sur la période étudiée par France Stratégie2, 29 % des départs annuels ne relèvent pas d’un passage immédiat de l’emploi vers la retraite. Trois grandes raisons sont invoquées pour expliquer ce phénomène : la santé, le chômage et l’inactivité, souvent liée au renoncement ou au manque de disponibilité, qui peut par exemple résulter de la charge d’un proche en situation de dépendance. Des disparités significatives entre les métiers sont toutefois observées. Caractéristique notable : le taux de départ précoce augmente à mesure que la qualification baisse ; il atteint 46 % chez les ouvriers peu qualifiés, 39 % chez les employés peu qualifiés et 21 % chez les cadres. Les motifs de départ sont aussi très variables. Si les sorties précoces pour chômage ou inactivité touchent quasiment toutes les catégories socioprofessionnelles, les moins qualifiés cessent le plus souvent leur activité pour cause de maladie ou d’invalidité.

Un lien critique

Selon France Stratégie, il existe bel et bien un « lien » entre les conditions de travail et les départs prématurés pour raison de santé. Assez logiquement, la pénibilité augmente le risque d’accident et/ou de maladie professionnelle, troubles musculosquelettiques en tête. Les départs pour maladie ou invalidité sont ainsi plus fréquents chez les ouvriers, les aides à domicile, les employés de maison, les agents d’entretien ou encore les employés de l’hôtellerie et de la restauration. Une chose est sûre : le report de l’âge légal pourrait encore accroître ces difficultés et pénaliser davantage ces profils qui subiront leur inactivité plus longtemps. Un paradoxe supplémentaire pour des métiers qui peinent actuellement à recruter. Parmi d’autres solutions, une amélioration des conditions de travail pourrait permettre de retarder les départs, mais aussi de favoriser les embauches, comme le souligne France Stratégie.

 

Top 15 des métiers les plus touchés par les départs prématurés
1/ Ouvriers peu qualifiés de la manutention
2/ Ouvriers peu qualifiés du second œuvre du bâtiment
3/ Ouvriers peu qualifiés de la mécanique ou de la métallurgie
4/ Ouvriers peu qualifiés du gros œuvre du BTP
5/ Employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie et de la restauration
6/ Caissiers et employés de libre-service
7/ Ouvriers qualifiés de la manutention
8/ Ouvriers qualifiés de l’électricité et de l’électronique
9/ Assistants maternels
10/ Ouvriers qualifiés du gros œuvre du bâtiment
11/ Aides à domicile
12/ Cuisiniers
13/ Patrons et cadres d’hôtels, cafés et restaurants
14/ Professionnels de l’action culturelle, sportive et surveillants
15/ Ouvriers du textile et du cuir

 


(1) « Fin de carrière des seniors : quelles spécificités selon les métiers ? », France Stratégie (avril 2023).

(2) Cette analyse porte sur la période 2004-2019.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

Dans son dernier baromètre*, l’ANESF s’inquiète du mal-être grandissant des étudiants en maïeutique.

La problématique n’est pas nouvelle, mais la situation s’est encore dégradée par rapport au précédent bilan effectué il y a cinq ans. « La plupart des résultats n’ont pas évolué ou ont empiré », soulignent les représentants de l’association, non sans évoquer les nombreux impacts de la crise sanitaire. Stress quotidien, maltraitance en stage, manque d’accompagnement, précarité financière accrue… Plusieurs inconvénients majeurs affectent la santé physique et psychique des étudiants de la filière, mais aussi leur motivation.

Un chiffre-clé illustre l’ampleur du phénomène : plus de la moitié des répondants envisagent de suspendre ou d’arrêter leur cursus avant son terme. Au-delà du constat, l’ANESF réclame des actions concrètes pour renforcer durablement l’attractivité de la formation et de la profession. Elle propose notamment de revaloriser les indemnités de stage, d’accélérer le processus d’intégration universitaire et de restructurer les maquettes pédagogiques. Les enjeux ne sont pas anodins. Dans un contexte marqué par la pénurie généralisée de sages-femmes, un étudiant sur quatre ne se voit plus exercer le même métier dans quinze ans.

(*) « Enquête bien-être 2023 », ANESF (avril 2023).


Photo : Jeanne Frank / Cocktail Santé

Le gouvernement veut réformer le système des bourses sur critères sociaux.

A l’issue d’une concertation ayant réuni l’ensemble des organisations représentatives étudiantes, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient de dévoiler les premières mesures d’un plan d’action qui affiche une grande ambition : aider plus et aider mieux pour réduire la précarité et les pertes de chance. Plus de 500 millions d’euros ont ainsi été débloqués pour augmenter le nombre de boursiers, revaloriser toutes les bourses, mettre fin aux effets de seuil ou encore limiter les coûts de la restauration et du logement. Parmi d’autres nouveautés, 35 000 étudiants issus des classes moyennes deviendront boursiers dès la rentrée prochaine.

Outre une bourse annuelle de 1 450 euros versée sur dix mois, ils bénéficieront également de certains avantages associés (exonération des frais d’inscription et de la contribution de vie étudiante et de campus, repas à un euro, priorité pour un logement CROUS…). Autre avancée majeure : le montant des bourses sera revalorisé de 37 euros pour tous les échelons, soit la plus forte hausse enregistrée depuis dix ans, comme le souligne le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Débutée en octobre dernier, la concertation pilotée par Sylvie Retailleau prendra fin cet été. De nouvelles « évolutions structurelles » sont attendues dans les prochaines semaines pour compléter la réforme.


Photo : Freepik

Le gouvernement a décidé de créer une journée nationale des aides à domicile qui se tiendra désormais tous les 17 mars.

« Cette reconnaissance institutionnelle valorise leur engagement sans faille et leur place essentielle dans la solidarité nationale », souligne Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Chaque année, cet événement permettra de faire le point sur le métier et les missions des aides à domicile, considérées comme un « maillon essentiel » de la vie quotidienne des personnes vulnérable, mais aussi de renforcer la prise de conscience collective des Français sur la fragilité, la perte d’autonomie et le handicap. Lever, coucher, toilette, préparation et prise des repas, entretien du logement et du linge, accompagnement pour les sorties et les activités… 570 00 professionnels proposent une assistance physique, psychologique et sociale qui favorise le maintien à domicile de la personne accompagnée. Face au vieillissement programmé de la population, cette fonction sera indispensable dans les années à venir.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

Dans le cadre de leur service sanitaire, 2 633 étudiants normands ont mené des actions de prévention primaire dans plus de 500 structures.

Conjointement portées par l’Académie de Normandie et l’Agence régionale de santé, ces initiatives ont notamment permis de sensibiliser des écoliers, des collégiens et des lycéens sur des thématiques centrales comme la vie affective et la santé sexuelle ou encore l’usage raisonné des écrans. Les multiples ateliers organisés ces dernières semaines ont été l’occasion de relayer des messages-clés, mais aussi de répondre aux questions des élèves avec le soutien des équipes pédagogiques. Lancé il y a cinq ans, le service sanitaire des étudiants en santé initie les futurs professionnels aux enjeux de prévention primaire et de promotion de la santé, et leur permet également de développer des compétences spécifiques dans une logique pluriprofessionnelle. Continue ou discontinue, cette formation dure six semaines. Elle est obligatoire pour l’obtention du diplôme.


Photo : ARS Normandie

Le compte à rebours est lancé. François Braun vient d’ouvrir une vaste concertation qui doit permettre de concrétiser deux réformes majeures : la refonte de la formation infirmière et la révision du décret sur les actes infirmiers. Promis en début d’année, ces grands travaux doivent aboutir à la rentrée 2024.

Un délai particulièrement court face à l’ampleur du chantier. La problématique est ouvertement posée : fidéliser les étudiants et les professionnels de la filière en redonnant du sens et des perspectives au métier.

Les intentions ministérielles coïncident avec les attentes du terrain. Parmi d’autres priorités, le ministre de la Santé veut améliorer les conditions de formation et les conditions d’exercice de la profession. Dans un contexte marqué par la pénurie médicale, il veut aussi renforcer ses compétences pour relever des défis systémiques, notamment dans les champs stratégiques de la prévention, de la santé mentale et de la dépendance. Les maquettes pédagogiques devront être revues en conséquence.

Certains freins persistants devront impérativement être levés pour atteindre les objectifs fixés. La solution passera notamment par une meilleure sélection des profils recrutés qui devront être mieux informés. Il faudra également miser sur l’interprofessionnalité dès les premiers stades de l’apprentissage. Une chose est sûre : les instituts de formation auront besoin de moyens supplémentaires pour mieux accueillir, mieux accompagner et mieux former les étudiants en soins infirmiers.

Aussi essentielles soient-elles, ces mesures de bon sens ne seront pas suffisantes pour autant. Publié en octobre dernier, le rapport IGAS/IGESR contenait de nombreuses pistes de réflexion constructives dont les pouvoirs publics devront très largement s’inspirer pour changer véritablement la donne.

23 mars 2023 – OUVERTURE DES JOURNEES DE L’ANDEP

Seul le prononcé fait foi
Madame la Présidente Florence GIRARD,
Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs d’écoles et d’instituts de formation paramédicales,
Mesdames, Messieurs, les formateurs,
Mesdames et Messieurs

« Former les hommes ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu ! »
Cette expression d’ARISTOPHANE, également reprise par Michel DE MONTAIGNE, résonne tout particulièrement quand on l’applique aux métiers de soins.
En effet, chaque infirmière et chaque infirmier, chaque aide-soignant, chaque kinésithérapeute, chaque professionnel paramédical, dédie sa vie professionnelle aux autres.
C’est cette petite étincelle, dont certains disent qu’il s’agit d’une vocation, qui les pousse à s’engager dans des cursus de formation exigeants, et que les enseignants, formateurs et encadrants doivent cultiver et faire grandir, avec tout le soutien des pouvoirs publics.
C’est pour cela qu’il est très important de pouvoir m’adresser à vous, lors de ces 15e journées d’études de l’association nationale des directeurs d’écoles paramédicales (ANDEP).
Car la formation paramédicale est résolument au cœur du projet de transformation du système de santé que je mène.
Directrices et directeurs d’écoles et d’instituts, vous êtes des acteurs et des partenaires essentiels dans ce chantier collectif.

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La formation, c’est un enjeu d’aujourd’hui et de demain !
Un enjeu auquel, je le répète, j’attache une importance centrale, en tant que Ministre de la Santé et de la Prévention.
Le Président de la République a en a aussi fait une priorité forte, avec des objectifs ambitieux, que je décline dans la feuille de route que je me suis fixée.
La formation c’est un enjeu transversal, qui doit prendre en compte :

  • L’amont : Comment donner envie et donner les moyens aux jeunes de se lancer dans des formations paramédicales ?
  •  Le déroulement du cursus en lui-même : Comment offrir à tous les meilleures conditions d’études, et surtout, éviter les décrochages et les abandons ?
  • L’aval : Comment accompagner et sécuriser la transition, qui est loin d’être évidente, de l’entrée dans la vie professionnelle, du passage du statut d’étudiant à celui de soignant ?

Toutes ces questions, les thématiques travaillées lors de ces journées d’études le démontrent, vous avez bien compris qu’elles recoupaient les problématiques plus larges d’attractivité et de fidélisation, et qu’elles ne pouvaient s’envisager que dans des logiques de responsabilités partagées et de partenariats.

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Investir dans la formation, c’est tout d’abord nous donner les moyens capacitaires, qui répondent aux besoins de santé de la population. Or, ces besoins augmentent, notamment du fait de son vieillissement structurel.
Nous avons besoin, dès aujourd’hui, et plus encore demain, de plus d’infirmiers, de plus d’aides-soignants, besoin, plus que jamais, de tous les métiers paramédicaux !
Dans le cadre d’un grand pacte autour de la formation, que nous construisons avec les Régions, nous avons déjà ajouté plus de 5100 (5124) places supplémentaires dans les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et plus de 3200 (3234) en Instituts de Formation d’Aides-Soignants (IFAS).
Nous allons poursuivre cet effort, en lien avec toutes les parties prenantes de la formation, que je réunirai en avril autour d’un comité national.

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La société évolue, les métiers du soin changent aussi, et les profils des étudiants en formation paramédicales ne sont plus les mêmes.
Il faut adapter tout le processus de formation à cette nouvelle diversité de profils.
Surtout, avec optimisme et volonté, nous devons créer des vocations et accompagner les talents, notamment dans les quartiers populaires et les zones les plus isolées. Précisément parce que nous savons que c’est le meilleur moyen pour que de jeunes professionnels y reviennent, une fois leur diplôme obtenu, et se mobilisent pour répondre aux besoins de santé de ces populations.
Le dispositif des cordées de la réussite, qui permet un accompagnement continu de la classe de 4e à la terminale, pour donner à chaque élève bénéficiaire les moyens de construire, pas à pas, son propre parcours de réussite, voit de plus en plus de formations paramédicales s’en emparer.
Le succès de ce dispositif appliqué aux formations paramédicales, dans le Grand Est ou par exemple à l’IFSI d’Ussel (Corrèze), nous conforte dans l’objectif d’en étendre encore la portée.
Votre présidente est partie prenante d’un projet d’accompagnement des instituts paramédicaux, pour qu’ils puissent s’adosser à une cordée.
Je souhaite que chacun d’entre vous se saisisse de ce projet et l’intègre à sa stratégie managériale dès la rentrée. 100 % des IFSI devront dès la rentrée 2024 avoir consolidé leurs cordées.
Pour toujours mieux orienter et accompagner l’entrée en formation, la plateforme Parcoursup, si elle peut toujours être améliorée d’année en année, est un véritable outil de visibilité et d’accessibilité des formations. J’en suis convaincu.
Aussi, nous poursuivons nos efforts, conjointement avec le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour mettre toujours plus de ressources à disposition des candidats et professionnaliser les coordonnateurs de Parcoursup.
Notamment, cette année, l’arrivée du questionnaire d’auto-positionnement sur la plateforme permet aux lycéens de s’interroger de manière dynamique sur leur parcours, et ainsi mieux appréhender tous les tenants et les aboutissants des formations paramédicales, et de leurs débouchés.
Je tiens à ce titre à saluer le travail de l’ANDEP, qui a grandement contribué à l’élaboration de ce questionnaire. Votre expérience nous est toujours extrêmement précieuse.

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Ces étudiants qui entrent en formation, je crois fermement en la capacité de notre système à en diplômer la grande majorité !
Nous devons travailler ensemble pour trouver collectivement des leviers permettant d’accompagner chaque étudiant entrant en formation jusqu’au diplôme, et trouver un équilibre pour que leurs aspirations soient satisfaites, tout comme les besoins de formation atteints.
Les raisons de l’échec ou de l’interruption des formations sont extrêmement diverses ! C’est pourquoi j’en reviens à cette nécessité de prendre en compte l’évolution des profils des étudiants.
Ce travail, je sais que l’ANDEP s’y intéresse de près. En effet, étroitement liée aux réformes actuelles des formations en santé, la socio-démographie des professionnels de santé est essentielle pour mieux comprendre les enjeux actuels, et anticiper les réalités de demain.
Notamment dans le cadre d’une mission confiée à son Président, le Professeur Emmanuel TOUZE, nous travaillons avec l’Observatoire national de la démographie des professions de santé, à approfondir ces analyses.
Pour des profils aux parcours d’étude et de vie de plus en plus variés, et parfois « non-conventionnels », la réussite de notre système de formation passera par l’accompagnement et la diversification des voies d’accès.
C’est pourquoi nous voulons renforcer le mentorat et le tutorat, qui ont fait leurs preuves, pour lutter contre les échecs en cours de formation.
Nous lançons ainsi, dès la rentrée, un grand plan mentorat pour que chaque jeune ait un mentor, et que la partage d’expériences, la recherche de sens et la transmission des valeurs, soient le fil conducteur qui modélise l’image du métier du soin.
« Il n’existe pas d’autre éducation intelligente que d’être soi-même un exemple » disait EINSTEIN. Le mentorat est l’exemple même d’une démarche « gagnant-gagnant », qui enrichit le jeune tout autant que celui qui l’accompagne !
Nous devons aussi renforcer et promouvoir tous les accès variés, comme la VAE ou bien l’apprentissage, qui permet d’être rémunéré pendant la formation, ce qui peut être un critère déterminant dans la réussite de jeunes issus de milieux défavorisés.
A cet égard, je compte sur votre engagement pour déployer les expérimentations lancées par le Ministère de la Santé et de la Prévention.
Comme je l’ai indiqué lors de mes vœux aux forces vives, nous ouvrons, dès septembre, l’apprentissage en IFSI dès la 1ère année de formation. Nous permettrons de plus, aux aides-soignants expérimentés, de bénéficier de parcours « réussite », pour valider leurs cursus de formation IDE en deux ans, dans des conditions que nous travaillons avec vous.
Pour ces projets innovants, adaptés aux besoins des apprenants, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur les directeurs et formateurs !

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Je l’ai mentionné d’entrée, choisir des formations paramédicales, c’est se lancer dans des cursus difficiles et des carrières exigeantes.
Cet engagement nous devons l’honorer, en répondant aux aspirations renouvelées de ces professions.
Si nos jeunes professionnels portent l’avenir du système de santé sur leurs épaules, ils n’entendent plus se former et exercer leur métier comme autrefois. Et c’est parfaitement légitime.
Les déterminants de l’attractivité des métiers que sont la recherche de qualité de vie, de renouvellement et de diversité des pratiques doivent être soutenus.
Et cela commence dès les études ! Il y a indéniablement un lien entre un étudiant qui se sent bien dans sa formation et un soignant qui se sent bien dans son métier.
C’est pour cela que nous travaillons, avec exigence, à la refondation des pratiques professionnelles comme de la formation et des conditions de formation.
C’est tout le sens du mouvement d’universitarisation, de la mission confiée au Professeur Christine AMMIRATI, et de réingénierie des formations, que nous menons actuellement, et qui concerne toutes les professions paramédicales. Un travail auquel les directeurs d’école et d’instituts sont pleinement associés.
En particulier, pour les infirmières et les infirmiers, dans le cadre du Plan attractivité IDE, la réingénierie de la formation se double d’une
refonte du décret d’acte infirmier, sur lequel les services de mon ministère travaillent actuellement.
Tout cela s’inscrivant dans le chantier plus large rénovation des métiers du soin, avec des compétences élargies, pour chaque acteur de santé, dans le rôle qui est le sien.

La proposition de loi portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, dite « PPL Rist », qui a été votée en première lecture au parlement permet de grandes avancées en ce sens avec l’accès direct, de nouvelles délégations de tâches et le renforcement de l’exercice coordonné.

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Mesdames et Messieurs les directrices et les directeurs d’écoles et d’instituts de formations paramédicales, Mesdames et Messieurs les formatrices et formateurs, je tiens à saluer l’engagement dont vous faites preuve au quotidien auprès de vos étudiants.
De grands chantiers sont ouverts, d’importants travaux sont en cours. Nous devons progresser dans cette voie ensemble et structurer les déterminants de la formation et de l’exercice professionnel médical de demain, pour continuer de transmettre et de faire vivre ce qui sera toujours le pilier de notre système de santé : la vocation de soignant, au service de la santé de nos concitoyens !

Je vous remercie.

Intervention de Mme Karine Boiteau, Docteure- Aix-Marseille Université Sciences de gestion- Présidente société B-Kareconseil

 

Dans toutes les circonstances de la vie, nous vivons des situations intergénérationnelles, avec leur lot d’idées reçues sur les autres générations.

Karine Boiteau formule l’hypothèse que nous sommes plus influencés par notre vécu et la culture que par notre âge, et que le repérage des évolutions au fil des générations permet d’adapter les modalités d’apprentissage.

4 grandes générations coexistent actuellement, en particulier au travail. L’étude de ces générations montre une évolution vers plus de spontanéité, d’appétence pour l’instantané et la capacité de traitement simultané de plusieurs tâches, dans une vie en réseau et avec moins de filtres.

La génération Y zappe, mais sait saisir les opportunités, recherche le sens et refuse l’autorité statutaire.

Cette génération vit l’individualiste, dans une vie en réseau, valorise l’indépendance dans un monde d’interactions.

Son rapport au travail valorise le plaisir et l’équilibre avec la vie privée, l’accès permanent à l’information.

La génération Z reprend en grande partie ces codes, en les amplifiant.

Karine Boiteau nous propose une autre grille de lecture, en cohorte plutôt qu’en tranches d’âges. Constatant l’influence prépondérante de l’environnement de vie, elle lie les évolutions de repères des générations aux évènement de la société française. De l’éducation traditionnelle dans la société paternaliste des années 1920, , en passant par l’éducation dans l’excellence dans la société de la réussite des années 1980, ou celle de l’épanouissement personnel dans la société du bien-être de 2000, nous arrivons aujourd’hui à une éducation qui valorise l’autonomie, l’innovation dans une société qui se veut libre et qui incite à la co-responsabilité.

Karine Boiteau nous propose de lire une complémentarité des modèles intergénérationnels dans les situations de travail et d’apprentissage.

La génération Z s’appuie sur la motivation pour avancer en considérant le réseau professionnel plus important que les études elles-mêmes, sachant manier les outils de l’auto-apprentissage en ligne.

Accompagner cette génération en formation suppose donc un suivi individuel pour repérer les motivations, valoriser les réussites, donner du sens. Le formateur devient un « coach » qui reconnaît la singularité et ouvre vers la créativité.