Intervention de Mme Karine Boiteau, Docteure- Aix-Marseille Université Sciences de gestion- Présidente société B-Kareconseil

 

Dans toutes les circonstances de la vie, nous vivons des situations intergénérationnelles, avec leur lot d’idées reçues sur les autres générations.

Karine Boiteau formule l’hypothèse que nous sommes plus influencés par notre vécu et la culture que par notre âge, et que le repérage des évolutions au fil des générations permet d’adapter les modalités d’apprentissage.

4 grandes générations coexistent actuellement, en particulier au travail. L’étude de ces générations montre une évolution vers plus de spontanéité, d’appétence pour l’instantané et la capacité de traitement simultané de plusieurs tâches, dans une vie en réseau et avec moins de filtres.

La génération Y zappe, mais sait saisir les opportunités, recherche le sens et refuse l’autorité statutaire.

Cette génération vit l’individualiste, dans une vie en réseau, valorise l’indépendance dans un monde d’interactions.

Son rapport au travail valorise le plaisir et l’équilibre avec la vie privée, l’accès permanent à l’information.

La génération Z reprend en grande partie ces codes, en les amplifiant.

Karine Boiteau nous propose une autre grille de lecture, en cohorte plutôt qu’en tranches d’âges. Constatant l’influence prépondérante de l’environnement de vie, elle lie les évolutions de repères des générations aux évènement de la société française. De l’éducation traditionnelle dans la société paternaliste des années 1920, , en passant par l’éducation dans l’excellence dans la société de la réussite des années 1980, ou celle de l’épanouissement personnel dans la société du bien-être de 2000, nous arrivons aujourd’hui à une éducation qui valorise l’autonomie, l’innovation dans une société qui se veut libre et qui incite à la co-responsabilité.

Karine Boiteau nous propose de lire une complémentarité des modèles intergénérationnels dans les situations de travail et d’apprentissage.

La génération Z s’appuie sur la motivation pour avancer en considérant le réseau professionnel plus important que les études elles-mêmes, sachant manier les outils de l’auto-apprentissage en ligne.

Accompagner cette génération en formation suppose donc un suivi individuel pour repérer les motivations, valoriser les réussites, donner du sens. Le formateur devient un « coach » qui reconnaît la singularité et ouvre vers la créativité.