Selon l’assurance maladie, 170 millions de tests ont été remboursés en 2021. Un niveau record qui se traduit par une charge financière estimée à 6,7 milliards d’euros.

« Un chiffre provisoire qui doit encore être consolidé », soulignait Thomas Fatôme, son directeur général, lors d’une visio-conférence organisée mi-janvier. Parmi les rares motifs de satisfaction affichés, les différents ajustements tarifaires intervenus durant l’année auront permis d’atténuer l’impact économique de ce recours accru aux tests RT-PCR et antigéniques remboursables.

Autre paramètre important : 32,05 millions d’arrêts de travail ont été pris en charge l’an dernier. Un volume globalement stable, dont le coût réel n’a pas encore pu être évalué précisément. Seule certitude, la moitié d’entre eux serait imputable au Covid-19. D’après la Cnam, le poids de la dépense devrait être équivalent à celui de l’année précédente, soit aux alentours de 9,2 milliards d’euros, malgré la nette accélération constatée en décembre sous l’effet du variant Omicron.

Véritable marqueur de la flambée épidémique, 28 millions de tests ont été remboursés au cours de ce seul mois, soit un coût proche du milliard d’euros. Une dynamique exceptionnelle qui s’est encore accentuée ces dernières semaines.

Mieux connaître, mieux diagnostiquer et mieux prendre en charge.

Officiellement lancée début janvier, la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose reposera sur cinq grands axes : informer, communiquer, sensibiliser ; renforcer la formation des professionnels de santé ; mieux détecter la maladie ; garantir une prise en charge globale et personnalisée sur tout le territoire ; promouvoir la recherche et l’innovation.

Derrière cet affichage, ce plan comporte douze objectifs prioritaires visant à faciliter le parcours de soins des patientes, supprimer l’errance médicale, réduire le délai diagnostique et découvrir de nouveaux traitements. Maladie inflammatoire et chronique de l’appareil génital féminin, à l’origine de douleurs souvent invalidantes pendant les règles, de problèmes d’infertilité et de nombreux autres symptômes, l’endométriose touche deux millions de Françaises.

Selon EndoFrance, elle est enfin considérée comme une cause nationale et un enjeu de santé publique. Malgré de solides avancées, cette pathologie n’est toujours pas considérée comme une affection de longue durée.

Dans un avis publié fin janvier, la HAS recommande d’élargir les compétences vaccinales des infirmiers, des sages-femmes et des pharmaciens.

Revendiquée par ces trois professions, cette extension leur permettrait de prescrire et d’administrer l’ensemble des vaccins « non vivants » inscrits dans le calendrier vaccinal chez les personnes âgées de seize ans et plus, à l’exception des personnes immunodéprimées dont les schémas vaccinaux peuvent être différents.

Saisie par la Direction générale de la santé, l’agence fixe néanmoins deux conditions préalables : la réalisation effective d’une formation adaptée et le renforcement de la traçabilité de la vaccination, notamment grâce à des outils numériques.

Motivée par l’expérience concluante du Covid-19, cette décision participe d’une démarche de prévention globale et sécurisée. Considéré comme un facteur d’amélioration de la couverture vaccinale, cet élargissement devrait plus particulièrement contribuer à simplifier le parcours des patients et à multiplier les occasions de proposer la vaccination.

Le nouveau décret encadrant les compétences des infirmiers pourrait voir le jour avant la fin du quinquennat.

« Les discussions devraient s’ouvrir dans les prochaines semaines », comme le soulignait Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, lors d’un colloque organisé fin janvier par l’Ordre national des infirmiers. Concédant un « retard » sur ce chantier, il se croit encore « capable de faire bouger beaucoup de choses » dans les quatre prochains mois.

Parmi d’autres évolutions, cette réforme devra notamment permettre d’améliorer l’accès aux soins et la complémentarité entre les professions de santé, loin des silos et des corporatismes. Un accent particulier devrait également être porté sur la prévention du risque sanitaire. La création d’un métier de « préventologue » a d’ailleurs été explicitement citée par le ministre de la Santé. Il pourrait être « exercé par certains infirmiers ou d’autres professionnels », a-t-il affirmé.

Deux autres sujets clefs ont été évoqués, ceux de la prescription et de la formation. Dans ce domaine, le développement des sciences infirmières au niveau universitaire ou encore la reconnaissance des compétences acquises, du développement des pratiques professionnelles et de l’acquisition des compétences médicalisées ne manqueront pas d’animer la discussion.

Selon les dernières annonces ministérielles, les ambulanciers devraient prochainement intégrer la filière soignante de la fonction publique hospitalière.

Attendue de longue date par les organisations ambulancières, cette réforme majuscule s’inscrit dans le cadre de la réingénierie de la formation et des compétences, amorcée en septembre 2020. Conformément aux engagements pris lors du Ségur de la santé, la profession quitterait le giron de la filière ouvrière et technique, à laquelle elle est actuellement rattachée. Cette migration devrait aboutir en juin prochain, après l’examen des textes par le Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière et le Conseil d’Etat.

A noter : les travaux de réingénierie engagés ont déjà débouché sur l’élaboration de nouveaux référentiels d’activités, de compétences et de formation. Toujours en attente de publication, un décret doit également permettre aux ambulanciers de réaliser de nouveaux actes.

Dans le cadre du Plan « France 2030 » et du Programme d’investissements d’avenir, le gouvernement a lancé une stratégie d’accélération « Santé Numérique »

L’inspection générale des affaires sociales préconise de renforcer le statut, le pouvoir et la rémunération des infirmiers de pratique avancée. Tranchée, cette prise de position soulève un tollé dans le corps médical. Explications.

La nouvelle a fait grand bruit. Dans un rapport publié début janvier*, l’IGAS propose d’étendre et de valoriser les pratiques avancées plutôt que de créer une nouvelle profession intermédiaire, à mi-chemin entre le médecin et l’infirmier. Lancée en mai dernier, à la demande d’Olivier Véran, cette mission dessine des perspectives de moyen et long terme visant à approfondir significativement la voie des partages de compétences dans un cadre coordonné et cohérent. A l’issue d’une consultation menée auprès de 200 experts, l’instance formule une quarantaine de recommandations pratiques. Elle préconise notamment d’ouvrir la primo-prescription, de renforcer les aides à l’installation et de soutenir la formation. Elle suggère également de faciliter l’accès direct de la population à la profession, en supprimant la notion de « patient confié par le médecin » dans les textes. Déplorant un modèle économique inadapté et sous-dimensionné, elle recommande de mieux rémunérer les IPA.

Deux valences distinctes

Autre proposition forte : l’IGAS juge pertinent de distinguer deux types de pratiques avancées, l’une pour les soins primaires et l’autre pour les soins spécialisés. Dans le scénario envisagé, les IPA praticiens interviendraient dans la prise en charge des pathologies courantes et bénignes. Acteurs de premier recours, ils pourraient avoir une patientèle propre et prescrire certains soins. Selon les auteurs du rapport, ils pourraient améliorer l’offre de soins dans les territoires et libérer du temps médical. Dans les établissements de santé, les IPA spécialisés bénéficieraient quant à eux de prérogatives renforcées. Outre une meilleure rémunération, la mise en place de ce régime intermédiaire permettrait également de revaloriser les statuts et les diplômes. Un objectif d’harmonisation pour l’ensemble des auxiliaires médicaux en grade master est d’ailleurs évoqué. A noter : l’IGAS plaide ouvertement pour la création d’une mention « anesthésie », en assouplissant à titre transitoire la condition législative d’un diplôme délivré par l’université.

Levée de boucliers

Tranchées, ces prises de position soulèvent un tollé dans le corps médical qui redoute une démédicalisation de la médecine. Dans un courrier adressé au ministre des Solidarités et de la Santé, le Conseil national professionnel d’anesthésie-réanimation et de médecine péri-opératoire dénonce un rapport à charge, rédigé de manière partisane et non professionnelle. Il pointe également ses insuffisances. « Cette vision témoigne d’une méconnaissance des liens, des organisations et des textes qui régissent la pratique de l’anesthésie en France. Nombre d’assertions ne reposent sur aucune donnée chiffrée, sur des lobbies internationaux sans légitimité, voire sur des informations fausses », commentent ses auteurs. Favorables à l’adoption d’un statut particulier valorisant les compétences des IADE et l’excellence de leur formation, ils posent toutefois une condition sine qua non à cette évolution. Elle devra impérativement s’inscrire dans le cadre d’une délégation et non d’un transfert de tâches qui garantit la sécurité du patient… sous responsabilité médicale.

(*) « Trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé », IGAS (novembre 2021).

La dernière consultation ordinale laisse transparaître un profond désenchantement, considérablement aggravé par deux années de crise sanitaire. Menée courant décembre, la nouvelle enquête de l’Ordre national des infirmiers augure d’une vague de démissions sans précédent.

Le constat est implacable : 15 % des infirmiers libéraux affirment vouloir changer de métier dans les douze mois à venir… et 30 % dans les cinq ans. Plusieurs raisons sont invoquées pour justifier ces velléités de départ. 85 % des répondants dénoncent des conditions de travail de plus en plus dégradées, soit une progression de 21 points en l’espace d’un an. Autre argument rédhibitoire : 72 % des personnes interrogées décrivent un état d’esprit marqué par la lassitude. Loin de se réduire à la ville, le phénomène touche également les salariés des établissements publics, fragilisés par une baisse continue des effectifs. 54 % d’entre eux disent éprouver un sentiment d’épuisement professionnel susceptible d’affecter la qualité des soins délivrés.

Durable et croissante, la menace est prise très au sérieux par l’ONI qui réclame des Etats généraux de l’attractivité des professions de santé. Deux propositions concrètes ont notamment été formulées pour prévenir tout risque de pénurie aggravée : la mise en place de ratios minimums d’infirmiers en fonction du nombre de patients et la révision des textes réglementaires qui encadrent la profession infirmière.

NB : 60 000 contributions ont été recueillies dans le cadre de cette e-consultation menée entre le 10 et le 15 décembre derniers.

La thèse se confirme. Plus contagieux que Delta, Omicron serait moins virulent. Les chiffres présentés début janvier par Santé publique France en témoignent : cinq hospitalisations ont été recensées sur 338 cas étudiés. Trois d’entre elles concernaient des non-vaccinés.

Selon l’agence sanitaire, aucune admission en réanimation n’a été enregistrée. Une grande majorité des porteurs présentait pourtant des symptômes de la maladie : 59 % ont rapporté de la fatigue, 54 % de la toux et 48 % de la fièvre ; 10 % ont ressenti une perte de goût ou d’odorat. Plutôt rassurantes, ces premières données récoltées en vie réelle ne constituent pas une preuve formelle pour autant. Ce profil de tolérance devra être évalué plus finement dans le temps.

Récemment détecté par des scientifiques chypriotes, des infections liées au croisement des deux variants dominants tempèrent un optimisme très relatif. D’après les premières constations effectuées, cette nouvelle souche aurait la signature génétique d’Omicron et les génomes de Delta. Elle a d’ailleurs été baptisée Deltacron. Affaire à suivre…