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Dans un contexte de pénurie durable de carburant, les infirmiers libéraux réclament des mesures urgentes pour assurer la continuité des soins essentiels.

Face aux nombreuses difficultés constatées, certains syndicats professionnels exigent un accès prioritaire aux pompes quand d’autres proposent de réquisitionner certaines stations pour garantir un approvisionnement continu. Autre exigence concomitante : maintenir une présence policière minimale pour assurer la sécurité des professionnels de santé, victimes de nombreuses agressions depuis le début de la crise.

Plus ou moins touchés, certains départements ont accédé à cette requête légitime. Dans les Yvelines, cinq stations proposent désormais des files dédiées aux personnels prioritaires, dont les soignants. Une initiative louable, mais clairement insuffisante au regard des besoins constatés. En zone rurale, les infirmiers parcourent parfois plusieurs centaines de kilomètres par jour pour rendre visite à leurs patients. Selon les dernières statistiques communiquées par le gouvernement*, 27,3 % des stations-service rencontrent de gros problèmes d’approvisionnement.

(*) Chiffre au 15 octobre 2022.

La Cnam vient de doubler le montant de l’aide exceptionnelle accordée par le gouvernement pour compenser la hausse du prix de l’essence.

Estimée à quinze centimes d’euro par litre de carburant, cette majoration concerne les médecins, les chirurgiens-dentistes, les sage-femmes, les infirmiers, les masseurs-kinésithérapeutes, les pédicures-podologues, les orthophonistes et les orthoptistes conventionnés qui délivrent des soins à domicile.

Elle correspond à une hausse d’un centime du tarif unitaire des différentes indemnités kilométriques. Elle sera complétée par une hausse de quatre centimes du tarif unitaire des différentes indemnités forfaitaires de déplacement. Applicable depuis le 25 avril, cette compensation prendra fin le 31 juillet prochain, en même temps que les remises à la pompe financées par l’Etat.

Dans un communiqué, la Fédération nationale des infirmiers salue le geste, mais regrette son caractère transitoire. Elle réclame une revalorisation pérenne pour réussir le « virage domiciliaire » souhaité par le gouvernement et plébiscité par les patients.