Le mois de mai est historiquement propice aux revendications. A l’issue du scrutin présidentiel, elles sont particulièrement nombreuses.

Le nouveau gouvernement apportera quelques éléments de réponse, mais la recomposition effective du paysage politique n’interviendra pas avant plusieurs semaines, élections législatives obligent.

A peine nommées, les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur sont déjà attendues au tournant. Certains sujets de fond, à l’instar de la diplomation des nouveaux professionnels, méritent des réponses urgentes : combien seront diplômés ? Combien postuleront au sein des structures sanitaires et médico-sociales ? Combien resteront sur les postes proposés en sortie de formation ?

Dans un climat très tendu, les conditions d’accueil réservées aux nouveaux diplômés seront déterminantes, notamment en matière d’engagement. Une meilleure prise en compte de leurs aspirations serait sûrement un premier pas vers la fidélisation. N’y aurait-il pas, en définitive, la nécessité de tout repenser ? Le nouveau gouvernement devra envisager cette éventualité.

Dans quelques jours, nous connaîtrons l’identité de notre futur président. Absente du débat électoral, la santé devra impérativement occuper une place de choix dans l’ordre des priorités du prochain quinquennat. Parmi d’autres enjeux critiques, la question de la formation ne devra pas être éludée. Financement, sélection, diplomation… Les sujets ne manquent pas.

Il ne faudra pas se tromper de combat. Certains voudraient réduire les abandons de formation au mode de sélection des infirmières. La plate-forme Parcoursup est perfectible, c’est vrai, mais elle ne justifie pas toutes les ruptures constatées. Elles existaient déjà, bien avant sa mise en œuvre. La construction d’un projet professionnel ne s’improvise pas. Elle nécessite une réflexion approfondie et une bonne connaissance du métier, loin des représentations construites et des aléas de la pandémie.

La crise sanitaire n’a pas facilité nos démarches. Elle a limité sinon modifié les concertations entre l’Education nationale et nos instituts. Elle a aussi réduit les temps de partage, de découverte et d’immersion avec les élèves de terminale. Une étape pourtant incontournable pour mieux cerner les attendus d’une formation et les spécificités d’une profession. La documentation disponible sur Parcoursup sera-t-elle suffisante pour éclairer leur décision ?

Une chose est sûre : le profil sociologique des étudiants a changé. Il nous appartient probablement de repenser nos maquettes de formation en fonction des aspirations de la jeune génération.

Il y a deux ans, nous vivions notre premier confinement. Aujourd’hui, nous « tombons les masques ».

L’heure du bilan n’a pas encore sonné, mais les premières leçons de la crise doivent être rapidement tirées. En pleine campagne électorale, le sujet ne peut pas et ne doit pas être éludé.

La pénurie de professionnels de santé n’est pas une nouveauté, mais elle ne doit pas être banalisée : le manque d’infirmiers fragilise dangereusement le fonctionnement des structures sanitaires et médico-sociales. Un mal préoccupant, loin de se réduire à ce seul métier du soin.

Les progrès scientifiques, thérapeutiques et technologiques nécessitent une révision de fond des maquettes de formation. Une évolution d’autant plus incontournable qu’elle conditionnera l’avenir de notre système de santé et la réponse apportée à la population, dont les besoins iront croissant.

A l’instar du numerus apertus, nouvelle norme de sélection des étudiants en médecine, ne faut-il pas envisager de corréler les objectifs quantitatifs de formation avec les besoins réellement constatés sur le terrain, non sans considérer la dynamique interprofessionnelle ? La question mérite d’être posée.

La crise sanitaire n’a rien changé… ou presque.

Une fois encore, la santé est reléguée au second plan de la campagne présidentielle, loin derrière l’immigration, la sécurité et le pouvoir d’achat. Complexe et technique, le sujet est effleuré par la plupart des candidats qui rivalisent de propositions plus ou moins réalistes, dont les chiffrages économiques laissent souvent à désirer.

La pandémie a pourtant révélé les failles d’un système à bout de souffle. Sa résilience tient avant tout à la mobilisation de ses acteurs qui ont payé de leur personne pour maintenir le navire à flot, sans jamais démériter. Réquisitionnés, les étudiants ont largement contribué à l’effort de guerre, sans toujours bénéficier de la reconnaissance qui leur était due.

Priorité majeure des Français, l’accès aux soins est l’affaire de tous, y compris des professions paramédicales, dont l’apport est aujourd’hui sous-estimé. Leur rôle et leurs missions devront être impérativement renforcés pour répondre à une demande de soins grandissante, amplifiée par l’augmentation et le vieillissement de la population.

Derrière les enjeux économiques et organisationnels, la formation des soignants sera l’un des principaux leviers de la transformation. Indissociables, la santé et l’enseignement doivent être pensés comme un tout. Du fait de sa double valence, l’ANdEP continuera d’alimenter le débat, en imaginant des solutions concrètes pour bâtir un idéal sanitaire plus juste et plus équitable.

Au gré de mes recherches, je me suis arrêtée sur un livre de Jean-Luc Hudry : L’optimisme opérationnel : vaincre l’adversité. Un ouvrage totalement en phase avec ce que nous avons vécu hier, ce que nous vivons aujourd’hui et ce que nous vivrons demain.

Comment affronter l’adversité ? Comment réduire les inquiétudes et l’angoisse du lendemain ? Comment rassurer les équipes et les étudiants ? L’auteur propose une piste des plus intéressantes : « Recréer le collectif, le mobiliser dans un monde incertain et augmenter son bien-être. » Une triple recommandation aux allures de voeux pour tous les directeurs d’institut du pays.

Cette crise sanitaire nous permettra-t-elle de repenser en profondeur nos systèmes de santé et de formation ? Tournée vers cet objectif suprême, l’ANdEP veut y contribuer au travers de l’information diffusée, de sa participation active aux différents groupes de travail, de sa vision prospective, de ses journées d’études… en associant étroitement ses adhérents à ses réflexions et à ses travaux.

Je vous souhaite, à toutes et à tous, une très bonne année 2022. J’espère sincèrement vous retrouver lors de nos traditionnelles journées d’études qui se tiendront les 17 et 18 mars prochains… à Paris. Le rendez-vous est pris !

Le présentiel n’est plus le seul vecteur de l’interaction sociale. Moins convivial mais plus pratique, le distanciel réduit la contrainte du temps et des distances. Partisans et détracteurs se rejoignent sur un point : il permet de maintenir le lien. Il nous permet surtout de poursuivre nos missions.

Qu’importent les sensibilités, les membres de l’ANdEP ont su s’adapter. Dématérialisées, nos réunions n’en restent pas moins d’une excellente qualité. Deux thématiques clefs ont été récemment abordées : les expérimentations liées à l’universitarisation de nos formations et la gouvernance de nos instituts. Les expériences partagées et les informations échangées nous ont permis d’élaborer de nouvelles propositions et de nouvelles idées.

Au regard des bénéfices constatés, nous renouvellerons régulièrement
l’expérience. Nous étudierons prochainement l’épineuse question de l’apprentissage. En plein développement dans certains cursus de formation, dont ceux des masseurs-kinésithérapeutes et des aides-soignants, il l’est beaucoup moins chez les infirmiers. Cette alternative présente pourtant des avantages non négligeables sur le plan professionnel, personnel et financier. Des solutions concrètes doivent être rapidement envisagées.

Dans quelques jours, les étudiants prendront des vacances bien méritées. Nous espérons sincèrement les retrouver début janvier… si la situation sanitaire le permet. Quoi qu’il en soit, nous vous souhaitons d’excellentes fêtes de fin d’année que les gestes barrières ne pourront pas affecter !

ParcourSup. Saison 3. Episode 1.

Bien avant l’heure du choix, l’engagement des référents conditionne en partie l’avenir des étudiants. Impliqués dès les premiers stades du processus, ils ont une véritable mission de préparation, en amont des grandes opérations qui se dérouleront au printemps prochain.

Tels des éclaireurs, ils ont un rôle de conseil et d’accompagnement auprès des futurs entrants. Ils sont également un repère pour tous ceux qui souhaitent changer de filière. Très largement sous-estimée, leur action doit être mieux valorisée.

Le paramétrage des établissements et des formations est devenu une étape cruciale dans le dispositif ParcourSup. Parmi d’autres ajustements, les expérimentateurs ont besoin d’être mieux aiguillés pour respecter le cadre et les prérequis fixés.

Nous profiterons de la journée des adhérents, qui se tiendra virtuellement le 3 décembre prochain, pour évoquer ensemble les dernières avancées en la matière. Nous nous pencherons aussi et surtout sur la gouvernance de nos instituts de formation. Une question qui mérite une ample réflexion.

Nous espérons que cette thématique retiendra votre attention et que vous serez nombreux à y participer.

L’ANdEP prend acte de la décision, mais elle s’interroge sur ses conséquences. Fragilisée par la pandémie, la santé mentale des étudiants est une problématique majeure pour nos établissements. Elle l’est aussi pour la société tout entière. Deux ans après sa création, la disparition du CNA nous a interpelés.

Pour être tout à fait exact, il ne s’agit pas d’une disparition en tant que telle, mais bien d’une intégration au sein d’une instance plus large, centrée sur la prévention des violences psychologiques, sexistes et sexuelles, en pleine recrudescence depuis le début de la crise sanitaire.

Ne nous y trompons pas : la lutte contre ces abus est une priorité de santé publique que nous soutenons sans concession. Elle pourrait néanmoins reléguer la question stratégique du bien être des étudiants en santé au second plan. L’expérience récente a pourtant montré que le sujet avait une importance capitale.

Considérablement altérée ces derniers mois, la qualité de vie des étudiants paramédicaux doit figurer en bonne place dans l’agenda politique. Elle doit faire l’objet d’un suivi régulier et bénéficier de mesures concrètes. Il en va de l’avenir de notre de notre système de santé. Il en va de notre avenir à tous. Nous y veillerons…

Le jour de la rentrée, une vieille comptine m’est revenue en tête, en vérifiant le pass sanitaire des étudiants. Je me demandais combien d’entre eux resteraient bloqués à la porte. Aucun ! Tous ont pu produire les justificatifs nécessaires, tests antigéniques compris. C’est avec un plaisir non dissimulé que nous les avons accueillis… dans la même salle. Un seul regret : les sourires – nombreux – ne se voyaient qu’aux mouvements des yeux.

Dans les différents instituts de formation en santé du pays, nous avons tous vécu ce moment particulier, mélange d’inquiétude et de joie. Notre fonction de « poinçonneur » n’a rien d’une partie de plaisir, mais quand elle permet aux étudiants de commencer leur formation ou de la poursuivre au sein d’un groupe, c’est une contrainte vite oubliée. Au terme d’un parcours difficile pour décrocher une place en IFSI via ParcourSup, l’opposition à la vaccination ne fait pas sens.

Parfois, la vaccination anti-Covid a même été priorisée par rapport à celle de l’hépatite B, l’un des quatre autres vaccins obligatoires pour les étudiants médicaux et paramédicaux. Au regard des polémiques actuelles, comment leur expliquer qu’ils ne pourront pas accéder à leur terrain de stage, alors qu’ils ont été confrontés à des choix importants, bravant pour certains l’autorité parentale. Où faut-il placer le curseur de risque ? Où faut-il chercher les réponses ? Auprès des pouvoirs publics ?

Malgré tous ces atermoiements, l’ANdEP vous souhaite à tous, directeurs, formateurs, étudiants, une excellente rentrée !