La nouvelle n’est pas passée inaperçue chez les professionnels du secteur de l’optique. A la demande du gouvernement, les orthoptistes pourraient prochainement réaliser des bilans visuels simples de manière autonome, sans prescription médicale préalable.

Ils devraient également être autorisés à prescrire des lunettes et des lentilles de contact pour les corrections faibles. Ils pourraient même pratiquer le dépistage de l’amblyopie chez les enfants âgés de neuf à quinze mois et celui des troubles de la réfraction chez les enfants âgés de trente mois à cinq ans inclus.

Selon l’exécutif, ces nouvelles prérogatives devront contribuer à désengorger les cabinets d’ophtalmologie, tout en permettant aux ophtalmologistes de se concentrer sur la prise en charge des patients à risques pathologiques plus élevés. Précision notable : cette simplification de l’accès aux soins visuels devrait concerner six millions de Français.

Prévue dans le PLFSS 2022, ces dispositions seront débattues au Parlement à partir du 16 octobre. En cas d’avis favorable, elles pourraient entrer en vigueur dans les prochains mois.

Pour pallier les difficultés de recrutement, le gouvernement joue la carte de la séduction auprès de la jeune génération, sans pour autant négliger les professionnels en exercice.

Dans le cadre d’une campagne de communication numérique visant à promouvoir les métiers du grand âge, quatre grands objectifs étaient poursuivis : changer l’image associée à ces métiers pour faire face à l’urgence des besoins en recrutement et aux enjeux de long terme du secteur ; agir en faveur du développement des formations professionnelles ; améliorer la qualité de vie au travail et lutter contre la sinistralité ; assurer de meilleures conditions d’emploi et de rémunération aux professionnels du grand âge.

Tout au long du mois de septembre, des messages incitatifs ont été diffusés sur les réseaux sociaux pour convaincre les 15-24 ans de choisir cette filière. Qualifiés ou en reconversion, les demandeurs d’emploi de 25 à 49 ans étaient également ciblés. Pour répondre au défi du vieillissement de la population, 350 000 postes devront être pourvus d’ici à 2025, principalement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, les maisons de retraite et les structures d’aide à domicile.

Après la téléconsultation et la télé-expertise, la télésurveillance sera généralisée l’an prochain.

Le PLFSS 2022 pose les premiers jalons de son intégration dans le système de santé. Il définit notamment l’architecture du cadre d’exercice et le principe d’un remboursement forfaitaire modulable en fonction des caractéristiques de la prise en charge, dont le montant exact sera ultérieurement fixé par arrêté. Fait notable : les infirmiers seront directement concernés.

Selon Olivier Véran, 22 millions d’euros seront consacrés à la rémunération des professionnels de santé réalisant des actes de télésurveillance. Cette somme sera portée à 44 millions d’euros en 2023. Relativement modeste, ce budget prévisionnel pourrait être complété par les futurs investissements annoncés dans le cadre de la stratégie d’accélération numérique qui sera officiellement présentée le 18 octobre prochain.

Une chose est sûre : l’entrée en vigueur du remboursement de droit commun de la télésurveillance devrait intervenir avant le 1er juillet 2022.

Le jour de la rentrée, une vieille comptine m’est revenue en tête, en vérifiant le pass sanitaire des étudiants. Je me demandais combien d’entre eux resteraient bloqués à la porte. Aucun ! Tous ont pu produire les justificatifs nécessaires, tests antigéniques compris. C’est avec un plaisir non dissimulé que nous les avons accueillis… dans la même salle. Un seul regret : les sourires – nombreux – ne se voyaient qu’aux mouvements des yeux.

Dans les différents instituts de formation en santé du pays, nous avons tous vécu ce moment particulier, mélange d’inquiétude et de joie. Notre fonction de « poinçonneur » n’a rien d’une partie de plaisir, mais quand elle permet aux étudiants de commencer leur formation ou de la poursuivre au sein d’un groupe, c’est une contrainte vite oubliée. Au terme d’un parcours difficile pour décrocher une place en IFSI via ParcourSup, l’opposition à la vaccination ne fait pas sens.

Parfois, la vaccination anti-Covid a même été priorisée par rapport à celle de l’hépatite B, l’un des quatre autres vaccins obligatoires pour les étudiants médicaux et paramédicaux. Au regard des polémiques actuelles, comment leur expliquer qu’ils ne pourront pas accéder à leur terrain de stage, alors qu’ils ont été confrontés à des choix importants, bravant pour certains l’autorité parentale. Où faut-il placer le curseur de risque ? Où faut-il chercher les réponses ? Auprès des pouvoirs publics ?

Malgré tous ces atermoiements, l’ANdEP vous souhaite à tous, directeurs, formateurs, étudiants, une excellente rentrée !

 

Malgré les progrès de la vaccination et l’obligation vaccinale imposée aux étudiants en santé, la menace du variant delta plane inévitablement sur la rentrée universitaire. Loin d’être terminée, la quatrième vague épidémique pourrait perturber la reprise des cours et la réalisation des stages, au même titre qu’une réglementation plus stricte.

La rentrée universitaire est incontestablement placée sous le signe de la vaccination. Injonction présidentielle oblige, les étudiants médicaux et paramédicaux sont soumis à la même obligation que les soignants. Dans un communiqué publié au lendemain de l’annonce officielle, la FNESI se disait globalement favorable à la démarche, ne serait-ce que pour « protéger » les personnes en situation de vulnérabilité. « En tant que professionnel·le·s de santé, il est de notre rôle d’adopter une attitude responsable et citoyenne vis-à-vis du grand public. Il est plus que nécessaire que l’immunité collective soit la priorité de tou·te·s pour retrouver nos habitudes de vie », signait l’organisation étudiante, qui réclamait cependant certaines garanties, à commencer par la mise en place de moyens logistiques adaptés. Elle exigeait notamment le déploiement d’équipes mobiles de vaccination à proximité des instituts de formation et des créneaux dédiés pour les étudiants en soins infirmiers. « Une attention particulière doit-être portée aux primo-entrant·e·s afin que ceux·celles-ci puissent obtenir un schéma vaccinal complet avant leur première entrée en stage », soulignait-elle.

Un protocole strict

A compter du 15 septembre, les étudiants paramédicaux devront être intégralement vaccinés pour accéder à leurs terrains de stage. Une période de tolérance sera toutefois admise pour les primo-vaccinés. Elle prendra définitivement fin le 15 octobre prochain. Bénévoles, salariés, stagiaires ou intérimaires… Tous les futurs professionnels de santé exerçant dans les établissements de soins, les services de médecine préventive, les établissements médico-sociaux, les établissements accueillant des personnes âgées ou en situation de handicap et les foyers-logements sont visés. En cas de non-respect des nouvelles règles en vigueur, ils seront provisoirement suspendus, perdant au passage leur éventuelle rémunération. Cette suspension pourra également s’accompagner d’une sanction disciplinaire allant du blâme à l’exclusion temporaire du service. Une seule exception figure au menu : les personnes pouvant justifier d’une contre-indication médicale à la vaccination anti-Covid seront exemptées. Elles devront néanmoins transmettre leur attestation à l’assurance maladie. Un certificat médical en bonne et due forme fera alors office de passe-droit. Pour l’heure, l’obligation vaccinale des étudiants médicaux et paramédicaux ne concerne pas l’accès aux cours théoriques, du moins pas de façon formelle.

Des instituts préparés, mais…

La reprise des cours en présentiel ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour les directeurs d’institut. Ils doivent notamment contrôler le respect de l’obligation vaccinale. Ils sont également tenus de conserver les pièces justificatives de manière sécurisée… jusqu’à ce que la mesure soit finalement levée ; ils devront ensuite les détruire. Certains d’entre eux doivent par ailleurs absorber une hausse significative des effectifs, en particulier dans les IFAS et les IFSI. Dans ces derniers, 34 037 étudiants sont attendus cette année, contre 31 000 auparavant. Comme le redoutent certains épidémiologistes, la rentrée universitaire pourrait accélérer la propagation d’un virus devenu plus contagieux. Selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, 83,4 % des 18-24 ans ont au moins reçu une première dose. Un pas important a été franchi, mais il demeure insuffisant. Cette année encore, les instituts de formation paramédicale seront contraints de composer avec l’incertitude, au gré de la dynamique épidémique et de l’apparition éventuelle de nouveaux variants. Les prochaines semaines seront décisives à bien des égards.

Publiée fin juillet par le ministère des Solidarités et de la Santé, une ordonnance modifie le cadre de la certification périodique de certaines professions de santé.

Initialement réservée aux médecins, cette procédure sera désormais imposée aux chirurgiens-dentistes, aux sages-femmes et aux pharmaciens, mais aussi aux infirmiers, aux masseurs-kinésithérapeutes et aux pédicures-podologues. A compter du 1er janvier 2023, ils devront faire certifier leurs compétences tous les six ans. Durant ce laps de temps, ils seront tenus de réaliser une série d’actions, dont les modalités concrètes n’ont pas encore été précisées.

Librement choisies par le soignant, le cas échéant en lien avec son employeur, elles viseront à « actualiser leurs connaissances et leurs compétences, renforcer la qualité de leurs pratiques professionnelles, améliorer la relation avec leurs patients et mieux prendre en compte leur santé personnelle ».

Les ordres professionnels seront ensuite chargés de contrôler le respect de cette obligation. Ils auront notamment un pouvoir de sanction disciplinaire en cas de manquement. Les actions effectuées dans le cadre du développement professionnel continu, de la formation continue et de l’accréditation seront comptabilisées.

NB : L’ordonnance a été prise sur le fondement de l’article 5 de la loi n° 2019-774 du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé, dite « Ma Santé 2022 ».

63,4 % des infirmiers libéraux non encore vaccinés n’ont pas l’intention de le faire… malgré les sanctions annoncées par Emmanuel Macron.

Telle est tout du moins la principale conclusion d’un sondage exclusif réalisé par DoctoClass, une plate-forme de formation continue en ligne destinée aux professionnels de santé. Selon la majorité des personnes interrogées, le risque encouru par les patients et la potentielle perte d’activité ne sont pas jugés comme un frein à la non-vaccination.

Menée fin juillet, cette analyse statistique laisse toutefois transparaître de fortes inégalités territoriales. Avec plus de huit opposants sur dix, les principaux réfractaires résident en Occitanie et en PACA, qui fait également partie des régions où les infirmiers sont les moins vaccinés.

Autre enseignement phare de cette étude : 79,6 % des IDEL étaient déjà immunisés contre la Covid-19. L’Ile-de-France affichait alors la meilleure dynamique vaccinale devant l’Occitanie et la Bourgogne-Franche-Comté. Qu’importent les menaces, 12,7 % des infirmiers libéraux du pays refusaient toujours de franchir le cap de la vaccination !

NB : Ce sondage a été réalisé en ligne auprès de 1 136 infirmières et infirmiers libéraux entre les 19 et 23 juillet derniers (hors Corse).

Un décret publié fin juillet détermine les conditions dans lesquelles les infirmiers pourront déléguer certains « soins courants de la vie quotidienne » à des aides-soignants, des auxiliaires de puériculture ou des accompagnants éducatifs et sociaux… dans la limite de leurs compétences.

Le texte définit notamment la notion en tant que telle, soit les « soins liés à un état de santé stabilisé ou à une pathologie chronique stabilisée et qui pourraient être réalisés par la personne elle-même si elle était autonome ou par un aidant ».

Il précise également la liste des actes concernés par cette délégation de tâches :

  • le changement de support et de poche de colostomie cicatrisée ;
  • la pose et le changement de masque respiratoire en situation chronique, hormis tout dispositif d’insufflation ou d’exsufflation ;
  • la surveillance du rythme et fréquence respiratoires ou du taux de saturation en oxygène ;
  • la surveillance du poids par l’indice de masse corporelle calculé à l’aide d’un outil paramétré ;
  • la surveillance des mensurations ;
  • la mesure du périmètre crânien ;
  • le lavage et l’irrigation oculaires ;
  • la lecture de l’intradermo-réaction pour le test tuberculinique ;
  • la mesure de la glycémie par captation capillaire brève ou lecture transdermique ;
  • le recueil du taux de bilirubine par lecture instantanée transcutanée ;
  • le recueil aseptique d’urines lors de situations d’urgence, à l’exclusion du recueil par sonde urinaire.