La réforme des études de santé se précise. Le projet de loi « relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé », qui comprend 23 articles, va être présenté au Conseil d’État dans les prochains jours. Selon Agnès Buzyn, ce projet de loi sera transmis au Parlement avant l’été.

L’objectif de cette refonte du premier cycle des études de santé pour les métiers médicaux est de proposer aux étudiants, dès 2020, plusieurs modes d’accès aux filières de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (MMOP). Le texte devrait reprendre les recommandations du groupe de travail sur la « suppression du Numerus Clausus et de la PACES », présidé par Jean-Paul Saint-André, ancien président de l’université d’Angers, qui a remis son rapport fin décembre.

Première option : le rapport préconise de créer un « portail santé », une voie non sélective accessible via Parcoursup.

L’organisation pédagogique de l’année se dédouble entre des enseignements spécifiques des différentes filières MMOP, et des enseignements spécifiques préparant la poursuite d’études dans d’autres formations de premier cycle. A l’issue de cette première année, plusieurs conditions d’admissibilité devront être réunies : avoir validé, en un an, 60 ECTS ; obtenir une moyenne générale supérieure à un certain seuil ; éventuellement, avoir décroché une note minimale à un module spécifique. Ces critères remplis, l’étudiant serait évalué au cours d’une épreuve écrite ou orale. En cas de réussite, il intégrerait le diplôme de formation générale (DFG2) dans la filière choisie. S’il échoue, mais a validé 60 ECTS, il pourrait poursuivre vers une L2 de son choix. Si aucun redoublement ne lui sera possible, il peut retenter sa chance à l’issue de sa L2 ou L3.

Seconde option : s’inscrire dans une première année de licence permettant une candidature aux filières MMOP.

Les conditions de cette candidature dépendent de la validation en un an de 60 ECTS, la validation additionnelle d’unités d’enseignement constituant une « mineure santé » et des critères supplémentaires comme une note supérieure à 12 de moyenne et/ou un examen du dossier. Si l’étudiant est admis dans une des filières MMOP, il poursuit en DFG2. Sinon il poursuit en L2 et peut à nouveau candidater en fin de L2 ou de L3. Dans une variante de ce dispositif, les composantes santé pourraient ne proposer une admission qu’après deux années de licence validées, ou proposer des conditions d’admission directement en DFG3. Certaines de ces licences pourraient aussi être des voies d’accès à des formations de santé autres, notamment kinésithérapie, ergothérapie, etc.

Afin de diversifier les profils, 60 % des places maximum seront attribuées à l’issue de la première année du portail santé et 40 % seront dédiées au portail de licence, suggère le rapport qui s’appuie sur les pistes présentées par la Conférence des présidents d’université (CPU) et les conférences des doyens de médecine, d’odontologie (dentaire), de pharmacie et de maïeutique.

Même si le but est de « permettre l’accès à ces études à partir de voies diversifiées », « l’ensemble du processus demeurera exigeant et sélectif » a souligné la ministre de la Santé.