Le gouvernement a décidé de créer une journée nationale des aides à domicile qui se tiendra désormais tous les 17 mars.

« Cette reconnaissance institutionnelle valorise leur engagement sans faille et leur place essentielle dans la solidarité nationale », souligne Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Chaque année, cet événement permettra de faire le point sur le métier et les missions des aides à domicile, considérées comme un « maillon essentiel » de la vie quotidienne des personnes vulnérable, mais aussi de renforcer la prise de conscience collective des Français sur la fragilité, la perte d’autonomie et le handicap. Lever, coucher, toilette, préparation et prise des repas, entretien du logement et du linge, accompagnement pour les sorties et les activités… 570 00 professionnels proposent une assistance physique, psychologique et sociale qui favorise le maintien à domicile de la personne accompagnée. Face au vieillissement programmé de la population, cette fonction sera indispensable dans les années à venir.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé

Dans le cadre de leur service sanitaire, 2 633 étudiants normands ont mené des actions de prévention primaire dans plus de 500 structures.

Conjointement portées par l’Académie de Normandie et l’Agence régionale de santé, ces initiatives ont notamment permis de sensibiliser des écoliers, des collégiens et des lycéens sur des thématiques centrales comme la vie affective et la santé sexuelle ou encore l’usage raisonné des écrans. Les multiples ateliers organisés ces dernières semaines ont été l’occasion de relayer des messages-clés, mais aussi de répondre aux questions des élèves avec le soutien des équipes pédagogiques. Lancé il y a cinq ans, le service sanitaire des étudiants en santé initie les futurs professionnels aux enjeux de prévention primaire et de promotion de la santé, et leur permet également de développer des compétences spécifiques dans une logique pluriprofessionnelle. Continue ou discontinue, cette formation dure six semaines. Elle est obligatoire pour l’obtention du diplôme.


Photo : ARS Normandie

Une campagne de vaccination généralisée contre les papillomavirus sera lancée dans les collèges français, dès la prochaine rentrée scolaire.

Cette opération spéciale ciblera les élèves de cinquième, filles et garçons confondus. Totalement gratuite, elle reposera sur la base du volontariat. La généralisation de cette mesure doit permettre de mieux prévenir les lésions cancéreuses et les cancers invasifs induits par les HPV. Expérimentée pendant deux ans dans la région Grand Est, cette initiative aurait montré d’excellents résultats. Selon les estimations du gouvernement, 800 000 élèves pourraient être vaccinés chaque année dans les collèges.

Les enjeux de santé publique ne sont pas anodins : les HPV sont responsables de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus dépistées et traitées, et de 6 000 nouveaux cas de cancers par an. La vaccination contre les papillomavirus reste le meilleur moyen de prévention, mais elle est encore trop peu répandue en France. La donne pourrait néanmoins changer. Au-delà des médecins, les infirmiers, les pharmaciens et les sages-femmes pourront prescrire et administrer le vaccin… en septembre prochain.


Photo : Kateryna Kon / Shutterstock.com

Dans un communiqué commun, étudiants, formateurs et professionnels réclament une refonte massive et rapide des études en ergothérapie.

Une évolution jugée urgente, tant au niveau des besoins de la population que des compétences nécessaires pour y répondre. Dans ce texte, destiné au ministère de la Santé et de la Prévention, l’ANFE*, le SIFEF** et l’UNAEE*** plaident notamment pour un allongement de la durée de la formation. « Le volume horaire des trois années de formation en ergothérapie est supérieur à celui des quatre années de masso-kinésithérapie. Les étudiants souffrent d’un programme trop chargé ne leur permettant pas d’assimiler leurs connaissances ni d’approfondir leur raisonnement clinique, avec un impact important sur leur qualité de vie et leur santé », écrivent les trois organisations signataires, qui souhaitent une « harmonisation de la formation au niveau national en cinq années avec reconnaissance au grade master ».

(*) Association nationale française des ergothérapeutes – ANFE.
(**) Syndicat des instituts de formation en ergothérapie français – SIFEF.
(***) Union nationale des associations des étudiants en ergothérapie – UNAEE.  


Photo : Luc Seba / Cocktail Santé

A l’occasion du salon international de l’agriculture, le gouvernement a annoncé la création de l’Institut One Health.

Implanté à Lyon, il doit devenir l’organisme de référence pour la formation et l’expertise des décideurs publics et privés sur ce sujet devenu stratégique. A la croisée de la médecine humaine, de la médecine vétérinaire, des sciences de l’environnement et des sciences sociales, cette approche plus globale et plus transversale de la santé doit notamment permettre de mieux prévenir et de mieux gérer les futures crises sanitaires. Adossé à l’Ecole universitaire de recherche EID@Lyon et porté par l’Université Lyon 1, l’Institut One Health s’appuiera sur un catalogue innovant de formations, à la fois interdisciplinaires et intersectorielles, proposées par trois grandes écoles que sont VetAgro Sup, AgroParisTech et l’EHESP*. Soutenue par les ministères de l’agriculture, de la santé et de l’écologie, cette démarche s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’accélération « maladies infectieuses émergentes et menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques » du plan France 2030.

(*) Ecole des hautes études en santé publique – EHESP.

A l’issue d’un appel à candidatures lancé début février, l’ARS Ile-de-France dévoilera prochainement le nom des dix instituts de formation qui seront financièrement soutenus pour favoriser l’inclusion des élèves et des étudiants en situation de handicap.

« Accompagner ces jeunes dans leur choix professionnel et dans leur souhait d’engagement dans une carrière paramédicale est une mission d’importance. Un travail de sensibilisation au handicap est nécessaire au sein des instituts de formation, notamment auprès des équipes administratives et pédagogiques, mais aussi sur les lieux de stage, auprès des encadrants et de l’équipe de soins », souligne l’agence francilienne. IFSI, IFAS ou IFAP…

Chacun des lauréats bénéficiera d’une subvention de 20 000 euros via le FIR*. Cette somme leur permettra notamment de procéder aux aménagements nécessaires, comme la formation de formateurs ou de référents handicap, mais aussi la mise en place d’une politique d’accueil en institut de formation et en stage dans les établissements de santé. Selon le calendrier fixé, un rapport d’évaluation sera publié en août 2024.

(*) Fonds d’intervention régional – FIR.


Photo : Isabelle Fernandez

Les rumeurs pullulent, notamment sur les réseaux sociaux, mais elles n’ont pas encore été confirmées par la Caisse nationale d’assurance maladie.

Prévue début avril, la généralisation du bilan de soins infirmiers pourrait être une nouvelle fois reportée, en raison d’un nouveau dépassement de l’enveloppe allouée. Quelles que soient les raisons invoquées, les syndicats professionnels y sont formellement opposés, jugeant son déploiement indispensable à la bonne prise en charge des personnes dépendantes depuis leur domicile.

Dans un communiqué publié début mars, le Sniil* évoque trois enjeux majeurs, étroitement liés au respect du calendrier fixé : mieux évaluer les situations de fragilité, mieux coordonner les parcours de santé et mieux reconnaître les compétences des infirmiers libéraux. Pour mémoire, ce dispositif conventionnel leur permet, à la suite d’une prescription de soins pour dépendance, de faire une évaluation de l’état de santé du patient concerné qui débouche sur un plan de soins personnalisé.

(*) Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux – Sniil.


Photo : Stephen Caillet / Cocktail Santé

La santé mentale de la population française se dégrade. Antérieure à la pandémie, la prise de conscience politique a permis de mener des actions concrètes, mais la situation demeure préoccupante. Cinq nouvelles priorités ont été récemment fixées par le ministre de la Santé.

Lourdement aggravée par la crise sanitaire, la santé mentale des Français décline. Deux tendances lourdes illustrent ce phénomène préoccupant : trois millions de personnes souffrent de troubles psychiques sévères et plus du quart de la population consomme des psychotropes. Conséquence directe d’un mal-être grandissant, la prévalence des épisodes dépressifs augmente, notamment chez les jeunes adultes. Les impacts sociétaux ne sont pas anodins. Leurs conséquences économiques non plus. La souffrance psychique et les maladies psychiatriques sont devenues le premier poste de dépenses de l’Assurance Maladie… devant les cancers et les pathologies cardiovasculaires*. Associés aux pertes de revenus et de bien-être induites, ces maux représentent un coût global estimé à plus de 100 milliards d’euros par an. La problématique ne date pourtant pas d’hier. Lancée en juin 2018, la feuille de route santé mentale et psychiatrie reposait sur trois ambitions fortes : promouvoir le bien-être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance psychique et prévenir le suicide ; garantir des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité ; améliorer les conditions de vie, l’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique. Enrichi durant le Ségur de la santé, ce plan d’action avait été renforcé et complété, à l’issue des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, convoquée par le président de la République en septembre 2021.

Un bilan encourageant

Seize mois plus tard, la feuille de route santé mentale et psychiatrie a fait l’objet d’un point d’avancement, présenté début mars par le ministre de la Santé et de la Prévention. A cette occasion, François Braun a évoqué des « avancées réelles malgré un contexte difficile ». Certaines des cinquante mesures engagées afficheraient même des « résultats encourageants », à l’instar du numéro national de prévention du suicide, qui reçoit entre 300 et 400 appels en moyenne chaque jour. Il a également salué la réussite du dispositif MonParcoursPsy. Intégralement prises en charge par l’assurance maladie, ces consultations assurées par des psychologues volontaires ont bénéficié à plus de 90 000 patients. Deux autres initiatives probantes ont été mises en avant : 43 000 secouristes en santé mentale ont été formés l’an dernier, soit trois fois plus que l’année précédente. A la faveur des actions entreprises pour consolider et étendre le réseau des Maisons des adolescents, chaque département en abrite au moins une, sinon plusieurs. « La forte mobilisation des différents acteurs, notamment au niveau local, la capacité d’innovation dont ils font preuve sur le terrain et le fort maillage territorial mis en place ont largement contribué à l’avancée de ces mesures, et à apporter une offre de santé mentale plus complète, plus accessible et mieux répartie sur le territoire », soulignait François Braun.

Cinq nouvelles priorités

Aussi pertinents soient-ils, ces quelques exemples ne sauraient masquer l’ampleur du chemin qui reste à parcourir. Pour lever des freins persistants, étoffer certains dispositifs existants et atteindre les objectifs fixés par le gouvernement, le ministre de la Santé a identifié cinq nouvelles priorités : renforcer la promotion du bien-être mental, la prévention et le dépistage précoce de la souffrance psychique, particulièrement chez les enfants et les jeunes ; renforcer l’attractivité de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie ; renforcer et structurer la coopération en santé mentale dans les territoires, en lien étroit avec les élus et les associations ; poursuivre le soutien à l’innovation et la recherche ; consolider et encadrer la pair-aidance professionnelle. Parmi d’autres annonces fortes, François Braun a notamment promis le recrutement de 500 psychologues et infirmiers qui interviendront dans les lieux d’hébergement et d’accueil des publics précaires. Il a également officialisé le lancement d’un Grand Défi « numérique en santé mentale » dans le cadre du plan France 2030. Doté de 25 millions d’euros, ce programme concernera plus particulièrement le dépistage et le suivi des patients. Il permettra de stimuler et d’accompagner le déploiement de solutions innovantes, que ce soit de nouveaux supports digitaux ou de nouvelles modalités de prise en charge, comme les thérapies digitales.

(*) Selon la Cnam, les dépenses remboursées au titre de la souffrance psychique et des maladies psychiatriques sont estimées à 23 milliards d’euros par an.


Photo : Luc Seba / Cocktail Santé

Durant la présentation de ses vœux aux soignants, François Braun a identifié dix objectifs clefs pour « inventer l’avenir de notre système de santé ». Signe particulier : les infirmiers occupent une place centrale dans le projet ministériel.

La philosophie est claire, mais la méthode interroge. Exténués et divisés, les soignants attendaient des réponses fortes du ministre de la Santé et de la Prévention. Entre espoir, confiance et fermeté, ses intentions sont clairement affichées : il souhaite « casser la spirale dépressive qui touche tous les acteurs et toutes les composantes de notre système de santé ». Présentée fin janvier, sa feuille de route s’inscrit dans la droite ligne du cap fixé par Emmanuel Macron. Elle comporte dix objectifs clefs* pour « inventer l’avenir », comme le souligne François Braun. « Nous allons revoir l’organisation et le financement de notre système de santé pour sortir de cette logique de l’offre et de la rentabilité, et mieux soutenir les enjeux de santé publique, de coopération à l’échelle des territoires, de prévention et de responsabilité vis-à-vis des populations. » A noter : les grandes orientations définies aiguilleront la nouvelle Stratégie nationale de santé qui sera dévoilée avant la fin du premier semestre, et dont la focale pourrait être décennale.

L’année des infirmiers !

« 2023 sera l’année des infirmières et des infirmiers, celle de perspectives clarifiées », dixit François Braun. Une chose est sûre : la profession occupe une place centrale dans le projet ministériel. Comme un symbole, la concertation portant sur la révision du décret relatif aux actes professionnels sera « lancée en février ». Des travaux sur la réingénierie de la formation seront également engagés pour favoriser « une mise en œuvre concomitante ». Former plus et former mieux, telle sera la nouvelle devise du système de santé. Face aux nombreux abandons constatés, un travail de fond sera mené pour « sécuriser les parcours et améliorer la qualité de vie étudiante ». Trois solutions concrètes sont envisagées : l’intégration du mentorat dans les formations avant la rentrée de septembre, l’encouragement et la meilleure reconnaissance du tutorat, et le déploiement plus dynamique de certains dispositifs tels que les cordées de la réussite.
En lien avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, un bilan de la plate-forme Parcoursup sera prochainement effectué. Un comité de pilotage Etat/Régions sera installé pour identifier les besoins quantitatifs et qualitatifs de la filière infirmière, et proposer un « deal de formation » dans chaque région. Des propositions concrètes seront formulées d’ici cet automne. Afin de libérer les voies d’accès au métier, l’apprentissage intégral sera promu et le recours aux contrats d’engagement de service public renforcé. Autres annonces majeures : un grand plan sera lancé au printemps pour augmenter le nombre d’infirmières et d’infirmiers en pratique avancée, avec un objectif de 5 000 IPA en activité fin 2024. IADE, IBODE et PUER… La reconnaissance de la pratique avancée des infirmiers spécialisés sera « assurée avant la fin de l’année ».

La pomme de discorde

La réussite de cet ambitieux projet est néanmoins soumise à conditions. « Nous aurons besoin de nous rassembler et de dépasser les intérêts personnels, corporatistes ou sectoriels », affirme François Braun. Actuellement débattue au Parlement, la proposition de loi portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé exacerbe les tensions interprofessionnelles. Vent debout contre cette réforme, qui prévoit notamment d’instaurer un accès direct et d’octroyer un droit de primo-prescription à certaines professions paramédicales, les médecins libéraux ont battu le pavé le 14 février dernier… date de son examen en première lecture au Sénat. « Attaqué par les parlementaires, négligé par le ministère, contourné par le gouvernement, le système de santé est en grand danger. Au prétexte de lever les freins, cette loi se propose de déréguler l’accès aux soins, ouvrant la voie d’une redoutable et néfaste médecine à deux vitesses. Nous refusons que soit ainsi mis en péril l’accès de nos concitoyens à un système de santé qui doit rester solidaire et équitable, respectueux de la médecine libérale », martèlent onze syndicats médicaux, dans un communiqué commun.
Tempérée par les sénateurs, la dernière mouture du texte suscite désormais la colère des organisations infirmières. Cinquante d’entre elles** ont adopté une position commune : « Les professionnels de santé sont tous les maillons d’une même chaîne de soins, mais ce sont les besoins et les intérêts du patient qui en sont les éléments centraux et qui doivent être le centre de l’union ; sa santé doit être la seule priorité de tous. Les postures d’un corporatisme médical séculaire et autoritaire n’ont jamais fait progresser la santé de nos concitoyens, bien au contraire ! » Une commission mixte paritaire doit désormais se réunir pour trancher définitivement ce débat controversé.

(*) Les dix objectifs clefs de François Braun : garantir à tous les Français souffrant d’une affection de longue durée un accès à un médecin traitant ; redonner du temps médical et du temps soignant en ville comme à l’hôpital ; assurer la continuité et la permanence des soins sur le territoire ; améliorer la qualité de vie à l’hôpital et stabiliser les équipes ; former plus de soignants et les former mieux ; créer un choc d’attractivité dans les territoires et faciliter le quotidien des soignants ; tourner le dos à la logique comptable qui a pu aboutir à une forme de rationnement des soins ; garantir que la santé soit accessible à tous, quelles que soient les ressources ; assumer collectivement une nouvelle ambition sur la prévention ; promouvoir la recherche et l’innovation.

(**) Dans ce communiqué commun, cinquante organisations infirmières réclament la reconnaissance et la valorisation de leurs compétences et de leurs responsabilités. Elles demandent la reconnaissance du statut d’auxiliaire médical en pratique avancée pour les spécialités infirmières dont l’exercice autonome correspond aux critères internationaux, et le retrait immédiat du projet concernant les mesures transitoires des infirmiers de bloc opératoire. Elles soutiennent le principe de l’accès direct, notamment en CPTS et particulièrement en ce qui concerne la gestion des plaies, mais aussi l’ouverture du droit de primo-prescription aux IPA.


Photo : Ministère de la Santé