Pour la première fois, l’ANdEP est intervenue au salon infirmier le 6 novembre 2014: » quelle place pour les professionnels dans la formation des infirmiers demain? « 
L’objectif de cette intervention était :
  • d’expliquer la complexité du dispositif de formation dans lequel doivent naviguer les directeurs d’instituts et leurs équipes et
  • de réfléchir aux évolutions qui se dessinent en évoquant les inquiétudes et les interrogations que nous partageons au sein de l’association
  • d’affirmer que la formation des infirmiers doit continuer à être réalisée par des professionnels du soin car nous combinons différentes voies de professionnalisation. Catherine Mercadier qui faisait cette présentation, s’est appuyée sur Richard Wittorski pour développer son propos
  • et enfin affirmer que les directeurs veulent garder le pilotage des formations tout en développant les compétences requises.

Le 20 octobre, aucun groupe de travail n’ayant repris, l’ANdEP associé au CEFIEC associé à 9 autres associations écrivent un nouveau courrier et demandent une audience, courrier sans réponse à ce jour.

 Le courrier 

Devant l’arrêt de la réingénierie des formation aux métiers de la santé,  l’association a adressé un courrier à mme La ministre le 26 Juillet dernier :

 

 Découvrez la lettre et la réponse

Suite à l’absence de discours de Marisol Touraine lors de sa visite sur le Salon Infirmier 2014, les organisations se sont réunies lors de ce salon pour un point presse.

Voici le communiqué diffusé auprès de la presse.

Remarque : le logo de l’ANdeP ne figure pas pour un problème organisationnel mais comme l’association était partie prenante, les médias (infirmière magazine et infirmiers.com ) ont été prévenus que nous étions signataires soit 15 organisations (avec également le SNIA)

Les interrogations des lecteurs d’Hospimedia ont été nombreuses suite à la récente esquisse de la future formation des cadres de santé (lire ci-contre). Michèle Lenoir-Salfati, sous-directrice par intérim des ressources humaines du système de santé à la DGOS, répond aujourd’hui à ces questions point par point.

SourceHOSPIMEDIA  – 28/03/14

Lors de la 2e édition des Rencontres annuelles de la FHF des cadres organisées à la mi-février à Paris, Michèle Lenoir-Salfati, sous-directrice par intérim des ressources humaines du système de santé à la DGOS, a présenté une esquisse de la future formation des cadres de santé. Elle se déroulerait sur deux ans ; le diplôme serait ouvert à la validation des acquis professionnels et de l’expérience ; un temps de pratique serait intégré dans la formation ; le tronc commun aux cadres formateurs et cadres responsables de secteur d’activité de soins serait relativement court…

Pour l’heure cependant, rien n’est tranché. Ces grands principes conducteurs émanent d’un groupe de réflexion consacré à la réingénierie de la formation. Il reste maintenant à les « faire valider pour aboutir à un cadrage », insiste Michèle Lenoir-Salfati qui a accepté de répondre aux questions des lecteurs d’Hospimedia. Ces derniers ont en effet réagi en nombre suite à la publication de ces principaux axes de réforme.

Une réforme qui était souhaitée il y a encore quelques semaines pour 2016. Mais le calendrier de reprise des travaux est aujourd’hui incertain. Les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur doivent en fait fixer le calendrier de réingénierie des formations de l’ensemble des professions paramédicales (Ibode, puéricultrices, cadres…). « On ne sait pas du tout quelle sera la date retenue », indique Michèle Lenoir-Salfati. Peut-être les Ibode ou les puéricultrices seront réingéniées avant les cadres… ou inversement. La feuille de route ministérielle est attendue d’ici l’été.

En attendant, les professionnels s’interrogent : le passage d’une fonction de cadre formateur à cadre d’unité de soins et inversement sera-t-il freiné ? Y aura-t-il une section particulière pour les Infirmières diplômées d’État (IDE) spécialisées ? Quelles seront les prérogatives de reconnaissance des acquis ? Etc. Le point avec Michèle Lenoir-Salfati.

Édith Chamand, CH de Mayotte : « Comment envisager le passage d’une fonction à l’autre ? Autrefois, il y avait déjà cette scission entre les deux formations qui freine, à mon avis, la possibilité d’évoluer de la fonction de management vers celle de formation et vice versa.

Michèle Lenoir-Salfati : Aujourd’hui, les passages effectifs d’une fonction à l’autre sont possibles mais relativement peu fréquents, notamment dans un sens. Il y a assez peu de passages entre cadre formateur et cadre manager d’équipe. Quand on a fait de la formation pendant vingt ans, reprendre une équipe au sein d’un hôpital, ce n’est pas très évident. Mais quand on est un cadre confirmé de secteur d’activités de soins, ce n’est pas non plus si évident que l’on ait envie de passer à la formation. Ou alors plutôt dans des fonctions de coordination pédagogique, d’assistance aux directeurs de l’institut… On envisage donc de donner en support de ces passages une formation, continue ou d’adaptation à l’emploi, qui permettra d’armer les gens à leur nouveau poste. Au cours de la réingénierie, nous pourrons travailler sur son contenu.

Fabienne Guedj, CH Jean-Rougier : Y aura-t-il une section particulière pour les IDE spécialisées (Ibode, Iade) ?

M.L-S. : Non, cadre de santé, c’est un statut unique. Quel que soit le corps d’origine, on devient cadre de santé et potentiellement, un cadre de santé peut encadrer n’importe quel secteur d’activité. Évidemment, dans la réalité des affectations, les employeurs font plus facilement encadrer des secteurs de bloc ou de réanimation par des cadres de santé qui ont été Ibode ou Iade. Mais on peut complètement imaginer qu’une personne qui a été Iade, qui est cadre et qui commence en bloc ou en réanimation, un jour, elle se retrouve à encadrer un secteur classique d’hospitalisation.
La formation de cadre est donc la même pour tous : infirmier, Iade, Ibode… Se retrouvent sur les mêmes bancs d’anciens kinésithérapeutes, d’anciens manipulateurs en électroradiologie médicale, etc.

« On ne prévoit pas une filière pour les cadres experts »

Nathalie Toussaint, CH de Charleville-Mézières : Que prévoit-on pour les cadres « experts » en situation de management transversal ? Je pense aux cadres de santé « hygiénistes », « référents du dossier de soins informatisé »… Des fonctions qui existent et sont utiles mais qui semblent être oubliées dans cette réforme.

M.L-S. : Il y aura toujours des cadres hygiénistes, il y aura toujours des cadres experts dans des directions de soins mais on ne prévoit pas une filière pour les cadres experts. C’est de l’affectation après. On peut seulement imaginer qu’ils seront plus facilement issus de la filière management que de la filière formation.

« Il faut ouvrir la formation de cadre à la VAE »

Serge Capsalas, GIE Sainte-Marguerite : Quelles seront les prérogatives de reconnaissance des acquis ?

M. L-S. : Cela reste à construire. En revanche, le groupe de travail a clairement identifié qu’il fallait ouvrir la formation de cadre à la VAE [Validation des acquis de l’expérience, NDLR]. Et de toute façon, nous avons l’intention d’ouvrir assez largement l’ensemble des diplômes sanitaires à la VAE. La formation de cadre n’y dérogera pas. Difficile cependant de dire déjà comment la VAE sera organisée. Comme on n’a pas encore construit de référentiel de formation, on ne voit pas encore de quoi les professionnels pourraient être dispensés. Mais clairement, quelqu’un qui a fait fonction de cadre pendant un, deux ou trois ans, il n’y a pas de raison que l’on ne tienne pas compte de ses acquis et il n’y a pas de raison qu’il fasse une scolarité intégrale. Il y a des tas de choses qu’il sait faire. Voire quelqu’un qui a été infirmier, qui a quitté la Fonction publique hospitalière pendant X années pour aller travailler dans le privé ou dans une agence sanitaire et qui a fait de l’encadrement, on peut aussi tenir compte de son acquis managérial. Le principe est donc acté, le contenu pas encore.

Gilles Alauze, CH de Gaillac : Quels types de masters peuvent être associés à la formation de cadre ?

M.L-S. : C’est à construire avec l’université donc pour l’instant, on n’en sait rien. On va déjà construire notre diplôme de cadre de santé. Après, il faut que l’on travaille sur l’adossement à l’université. Aujourd’hui, chaque école de cadres a l’adossement à l’université de son choix et aux diplômes de son choix. Il est évident que quand je me destine à être cadre de santé manager, autant être sur un master management. Quand je me destine à être formateur, autant être sur un master sciences de l’éducation, entre autres.

Corinne Larmoire, IMPR du Bois de Lébisey : N’y-a-t-il pas une réflexion à mener avec les cadres du secteur social pour décloisonner les systèmes ?

M.L-S. : Oui mais pour l’instant, ils n’ont pas le même statut ni les mêmes grilles. Evidemment, il y aurait un intérêt à le faire mais nous sommes aujourd’hui exclusivement centrés sur les cadres de santé. Il y a d’ailleurs un intérêt à décloisonner très au-delà. Des moments de formation communs aux cadres de santé, cadres socio-éducatifs, à l’encadrement technique et ouvrier, etc., cela ne serait pas absurde. Derrière, il y a une idée de projet managérial commun. »

Propos recueillis par Sandra Jégu

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Sept mois auront donc été nécessaires pour permettre la publication et la diffusion du contenu du rapport IGAS/IGAENR. Délai important lorsqu’on se rappelle que les deux ministres devaient communiquer en octobre. Retard qui n’est pas expliqué et peut heurter un certain nombre d’acteurs auditionnés par la mission. Depuis cette officialisation, les directeurs d’instituts de formation ont pris le temps de la réflexion pour mesurer les enjeux des recommandations préconisées et construire leur argumentaire. L’ANdEP a consulté l’ensemble de ses adhérents en cette fin du mois de mars.

Lire le communiqué