Dans une étude statistique publiée début septembre, la Mutualité Française, l’Institut Montaigne et l’Institut Terram apportent un nouvel éclairage sur la santé mentale des jeunes.

Les résultats de ce sondage révèlent une fragilité psychique généralisée chez les 15-29 ans : 83 % souffrent de fatigue persistante, 75 % de troubles du sommeil, 62 % de tristesse et 31 % ont déjà eu des pensées suicidaires. Principal enseignement de cet auto-questionnaire : 25 % seraient atteints de dépression avec des disparités marquées, notamment en Guyane, où ce taux atteint 52 %. Les jeunes femmes et les jeunes en situation de précarité sont les populations les plus touchées. Dispositifs fragmentés, peu lisibles ou difficilement accessibles, cette analyse met également en lumière les limites des réponses publiques.

Améliorer l’accès aux soins psychologiques, renforcer la prévention, agir sur les déterminants sociaux, économiques et territoriaux, lutter contre la stigmatisation, mobiliser les acteurs de proximité et les jeunes eux-mêmes, développer les leviers de bien-être… Plusieurs recommandations sont formulées, en lien avec les attentes exprimées par les sondés, pour résoudre cette crise silencieuse.

NB : ce sondage a été mené en avril dernier auprès de 5 633 jeunes âgés de 15 à 29 ans représentatifs de la population française.

(*) « Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer : cartographie des inégalités », Mutualité Française, Institut Montaigne, Institut Terram / Ipsos (septembre 2025).


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Pour la deuxième année consécutive, la France occupe le onzième rang du dernier classement de Shanghai, qui recense les mille meilleures universités du monde.

Parmi les vingt-sept établissements français sélectionnés, soit deux de plus que l’an dernier, quatre figurent dans le Top 100 et huit dans le Top 200. Tête de gondole hexagonale, l’Université Paris-Saclay se classe treizième au niveau mondial et troisième au niveau européen. Pour le gouvernement, cette progression témoigne de l’excellence scientifique française et de la reconnaissance internationale de ses chercheurs : « Cette performance est le fruit d’une politique de consolidation universitaire menée depuis vingt ans, appuyée par la simplification juridique des regroupements d’établissements et des investissements ciblés via le PIA et France 2030. »

Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, les efforts fournis devront toutefois être poursuivis. Selon l’Observatoire des sciences et techniques, la France a glissé du sixième au treizième rang mondial en nombre de publications scientifiques. Malgré leurs limites méthodologiques, ces classements soulignent les défis de l’enseignement supérieur et de la recherche.


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Dans le prolongement de son dernier congrès national qui s’est tenu fin août, l’association Soins aux professionnels de santé veut faire de la santé des soignants la prochaine Grande Cause nationale.

Arguant notamment de la « dégradation alarmante » de leur état physique et mental, cette reconnaissance affirmerait la « volonté politique de protéger les soignants et les étudiants » dans un contexte de violences accrues et de fortes pressions professionnelles qui aggravent leur mal-être. Cette association fixe quatre grandes priorités : lever les tabous, favoriser l’accompagnement, développer l’information et renforcer la prévention. A tout le moins, le sujet reviendra prochainement sur le devant de la scène médiatique.

Lancé il y a dix-huit mois, le comité de suivi ministériel sur la santé des soignants doit présenter un plan d’action thématique avant la fin de cette année. Copiloté par la Direction générale de l’offre de soins et le neurochirurgien Philippe Denormandie, il comportera des mesures concrètes et pérennes qui se veulent « indépendantes des changements politiques ». Les objectifs sont clairement affichés : valoriser les structures existantes, professionnaliser les dispositifs et agir rapidement pour préserver la santé des soignants, essentielle à celle des patients.


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Dans un rapport qui a fait grand bruit, la Cour de comptes décrit une trajectoire « hors de contrôle » des comptes de la Sécurité sociale et envisage une possible « crise de liquidité » à court terme, sauf « mesures vigoureuses de redressement ». Le gouvernement prépare déjà les esprits aux mesures douloureuses.

Est-ce le début de la fin ? Dans un rapport publié fin mai*, la Cour des comptes alerte les pouvoirs publics sur la trajectoire « hors de contrôle » des finances de la Sécurité sociale, et plus particulièrement des dépenses de la branche maladie. Elle évoque notamment un « risque de plus en plus sérieux de crise de liquidité » qui pourrait menacer le versement des prestations aux assurés… dès 2027. Selon les projections effectuées par les sages de la rue Cambon, le déficit des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse devrait encore augmenter de 6,8 milliards d’euros et culminer à 22,1 milliards en 2025. Autre motif de préoccupation : la dette sociale pourrait, sans mesures vigoureuses de redressement, atteindre 115 milliards d’euros en 2028. « Ceux qui pensent que les problèmes de liquidité, de solvabilité ou de crédibilité sont des problèmes théoriques se trompent », rappelait Pierre Moscovici, premier président de cette institution chargée de contrôler la régularité des comptes publics.

Trente-quatre recommandations

Au-delà du constat, la Cour propose une solution concrète pour éviter le « défaut de paiement » du système. La taille du marché des capitaux à court terme étant potentiellement insuffisante pour absorber le montant d’emprunt dont l’Acoss aura besoin, les magistrats financiers suggèrent de recharger et de prolonger la durée de vie de la Cades, qui peut emprunter à moyen et long terme dans des conditions plus favorables, au-delà de 2033. Parmi ses trente-quatre recommandations pour alléger le poids du déficit, la Cour des comptes suggère notamment de stopper les « dérives continues » dans l’exécution de l’Ondam. Outre des dispositions infra-annuelles permettant de réguler les dépenses en évitant les répercussions sur le résultat des hôpitaux publics, elle préconise, dans le cadre du PLFSS 2026, de « préparer un programme pluriannuel de mesures de maîtrise sur la progression des dépenses de l‘Ondam, en développant la prévention en santé, en réorganisant l‘offre de soins des établissements de santé et des établissements et services médico-sociaux, et en recherchant un partage des efforts entre les acteurs du système de santé ».

Le temps des décisions

Dans son minutage et ses attendus, ce rapport au vitriol met la pression sur le pouvoir exécutif, dont la gestion comptable est implicitement pointée du doigt. Prise entre plusieurs feux, la France affiche le déficit public le plus élevé de la zone euro et traverse une crise politique majeure qui annihile toute velléité de réforme par crainte de représailles sociales ou de censure parlementaire. Dans un contexte géopolitique particulièrement instable, qui fragmente les échanges commerciaux et fragilise la croissance économique, la situation budgétaire française pourrait rapidement se dégrader si le pays perdait la confiance des marchés, ce qui entraînerait mécaniquement une hausse de la prime de risque. Même sans accident majeur, notre charge d’intérêts dépassera 100 milliards d’euros d’ici à la fin de la décennie. Dos au mur, le gouvernement multiplie les sorties médiatiques pour préparer les esprits aux mesures douloureuses. Certaines réformes controversées, comme la réduction du périmètre des ALD ou la création d’une TVA sociale, sont déjà envisagées pour équilibrer les dépenses et les recettes. Seule certitude : les décideurs politiques devront trouver entre 40 et 50 milliards d’euros pour assainir les finances publiques.

(*) « La Sécurité sociale : rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale », Cour des comptes (mai 2025).


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La loi Pradal a été définitivement adoptée, fin juin, par le Parlement.

Volet pénal du plan national pour la sécurité des professionnels de santé présenté en septembre 2023, le texte sanctionne plus lourdement les agressions perpétrées contre tous les professionnels travaillant dans un lieu de soins, quel que soit le statut ou la fonction exercée par la victime ; les prestataires de santé à domicile, comme les infirmiers ou les kinésithérapeutes, sont également concernés.

Les peines seront majorées pour les violences les plus graves et celles ayant entraîné une interruption totale de travail. Les sanctions pénales contre les auteurs de violences sexuelles commises sur un soignant dans le cadre professionnel et, dans une moindre mesure, le vol de matériel médical ou paramédical ou le vol commis dans un établissement de santé ou au préjudice d’un professionnel de santé sont renforcées. Autre avancée majeure : la loi Pradal élargit et durcit le délit d’outrage. La sanction infligée sera plus importante quand il survient à l’intérieur d’un établissement ou d’une structure de santé ou au domicile du patient.

Considéré comme un facteur de renoncement, le dépôt de plainte sera également facilité pour encourager les signalements qui pourront, sous certaines conditions, être effectués par un tiers.


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Le gouvernement vient de dévoiler son nouveau plan « psychiatrie et santé mentale ».  Composé de vingt-six mesures, il doit permettre de « mieux repérer, mieux soigner et mieux accompagner » les patients, dont les troubles psychiques restent trop souvent sans réponse.

Trois grands piliers ont été identifiés pour favoriser leur prise en charge et améliorer le champ de la psychiatrie publique : déployer un modèle national de repérage et d’intervention précoce, qui ciblera plus particulièrement les 12-25 ans et mobilisera davantage la sphère éducative ; développer une offre de proximité, lisible et accessible, pour traiter la souffrance psychique avant, pendant et après une crise ; renforcer la formation, le recrutement et la coordination des professionnels de santé pour reconstruire le secteur sinistré de la psychiatrie. « C’est un plan de sursaut et de refondation, qui choisit de reconstruire la discipline non pas autour de la seule urgence ou de l’hôpital mais depuis la base, autrement dit les écoles, les médecins généralistes, les centres médico-psychologiques et les soignants du quotidien », rappelait Yannick Neuder, ministre délégué chargé de la Santé et de l’Accès aux soins.


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Dans une note thématique publiée fin mai, le Conseil international des infirmières rappelle la fonction centrale du métier dans la protection de la planète, de la santé humaine et de toute vie sur Terre.

« L’avenir des soins de santé sera façonné par cette génération d’infirmières et d’infirmiers. Il est essentiel qu’ils soient bien informés pour assumer leur rôle vital en matière d’environnement, tel que défini dans le Code de déontologie du CII. Les infirmières et infirmiers sont souvent les premiers à constater les effets des changements environnementaux sur la santé. Ce nouveau document leur fournit une base pour agir », souligne le Dr Pamela Cipriano, sa présidente, qui appelle les formateurs en soins infirmiers, les décideurs politiques et les responsables de la santé à intégrer la « santé planétaire » dans la formation et les pratiques infirmières. Au-delà des intentions, cette note thématique propose des pistes concrètes et des conseils avisés, tant pour favoriser le développement durable dans les milieux cliniques que pour plaider en faveur de politiques protégeant la santé publique et environnementale.

(*) « Les soins infirmiers pour la santé et le bien-être planétaires », Conseil international des infirmières (mai 2025).


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Votée mi-juin par le Parlement, la loi visant à améliorer l’accès aux soins par la territorialisation et la formation acte plusieurs évolutions notables, dont la suppression du numerus apertus, actuellement fixé par chaque université.

Le texte prévoit notamment de renforcer la prise en compte des besoins de santé du territoire, qui devient prioritaire, par rapport aux capacités de formation des universités. Si elles sont insuffisantes, les Conseils territoriaux de santé et les Agences régionales de santé pourront leur imposer de les augmenter.

Le texte propose également de faciliter la réintégration des étudiants français partis étudier la médecine dans d’autres pays européens, comme la Belgique, l’Espagne ou encore la Roumanie, pour limiter la « fuite des cerveaux » dans un contexte de pénurie médicale aggravée.

Autre mesure forte pour lutter contre les déserts médicaux : les professionnels du secteur paramédical, dont les infirmiers, les kinésithérapeutes et les puériculteurs, pourront reprendre des études « adaptées et accompagnées » de médecine par le biais de nouvelles passerelles.


Photo : Luc Seba / Cocktail Santé

Dans un communiqué publié fin mai, le CHU d’Orléans annonçait la création d’un nouvel institut de formations paramédicales, qui regroupera sur un même site toutes les entités aujourd’hui dispersées.

Cet établissement sera composé de deux amphithéâtres, d’une une trentaine de salles de cours, et d’un centre de simulation complet avec un espace dédié au métier d’ambulancier et un autre pour la régulation médicale. Ce bâtiment, situé sur le campus de La Source, verra sa surface augmenter considérablement ; elle passera de 1 500 à 7 000 m² en 2027. « Cette évolution doit permettre d’anticiper la hausse des effectifs étudiants, soit un potentiel de 1500 en 2030 contre 900 actuellement, et de favoriser leur ancrage dans la région », explique le CHU. Précisions notables : les travaux d’agrandissement et de rénovation débuteront en novembre prochain et prendront fin en juin 2027. La région Centre-Val de Loire financera près des trois quarts de ce projet, soit environ 20 millions, sur un budget total de 25,9 millions d’euros.


Photo : Facebook IFPM du CHU d’Orléans