Comment améliorer la place des personnes âgées dans notre société ? Pour nourrir la réflexion du gouvernement, une consultation en ligne a été lancée le 18 décembre dernier par Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’Autonomie*.

Ouverte à tous, elle sera conduite par make.org, une plateforme de « lobbying citoyen ». La concertation s’étalera sur une durée de huit semaines, soit jusqu’au 9 février prochain. Les conclusions recueillies alimenteront « la politique de l’autonomie de demain ». Comment valoriser leurs savoirs ? Comment encourager leur participation ? Comment leur redonner un véritable rôle ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles les volontaires sont appelés à réfléchir en amont de leur participation. Ils pourront ensuite voter pour une proposition rédigée et/ou formuler leur propre recommandation.

A noter : les contributions écrites sont limitées à 140 signes, soit une à deux lignes tout au plus. « La mobilisation de l’ensemble de la société est essentielle pour construire une société plus accueillante pour nos aînés et porter un autre regard sur la vieillesse », rappelle le ministère. La France compte actuellement 15 millions de personnes de plus de 60 ans. Elles seront 20 millions en 2030.

Malgré l’urgence sanitaire, la campagne de vaccination démarre (très) lentement en France. Outre la faible disponibilité des produits, le niveau de défiance reste élevé. Certains événements imprévus pourraient également perturber le bon déroulement des opérations.

Un démarrage poussif. Alors que le virus redouble d’intensité, moins de 250 000 personnes avaient reçu une première injection à la mi-janvier (1). Au regard de sa population totale, la France figurait parmi les plus mauvais élèves de l’UE, selon un décompte récemment effectué par l’AFP. Elle occupait alors la dernière place d’un classement peu valorisant, derrière la Belgique (0,22 %) et les Pays-Bas (0,21 %). A l’inverse, les Danois (2 %), les Italiens (1,17 %) et les Espagnols (0,87 %) étaient beaucoup mieux partis (2).
Sous le feu des critiques, le gouvernement français a revu sa copie. Il s’est notamment fixé de nouveaux objectifs : un million de vaccinations en janvier et quatorze millions avant l’été. A titre de comparaison, le Royaume-Uni fera probablement mieux dans quatre semaines (3). Pour augmenter la cadence, l’exécutif renforce son dispositif. 500 à 600 centres de vaccination seront ouverts d’ici à la fin du mois. Les médecins libéraux seront également mis à contribution dès le 18 janvier. Une date qui coïncide avec l’extension de la vaccination aux plus de 75 ans (4).

Des contraintes multiples

Malgré ces bonnes intentions, la problématique de la disponibilité des vaccins reste entière. Le gouvernement bénéficie d’un stock potentiel de 225 millions de doses provenant de six laboratoires différents. Une capacité globale qui doit lui permettre de vacciner 130 millions de personnes. Problème de taille, quatre candidats-vaccins n’ont pas encore été approuvés. Récemment autorisé, celui de Moderna ne sera pas déployé avant la fin du mois. Dans l’immédiat, les pouvoirs publics doivent donc composer avec le seul Comirnaty® (Pfizer/BioNTech). Précision de circonstance : 1,5 million de doses ont été livrées sur les 49 millions commandées. Pour rappel, tous les produits en développement nécessiteront deux injections, exception faite du vaccin mis au point par Janssen.
Au-delà des retards de livraison, des lenteurs administratives et des choix stratégiques, notamment en matière d’organisation, la campagne vaccinale est également mise à mal par des contraintes logistiques fortes. Des règles très strictes ont été imposées par les industriels pour garantir l’intégrité des produits (- 80 °C pour le vaccin Pfizer/BioNTech et – 20 °C pour le vaccin Moderna). Outre les accidents liés à la manipulation des flacons, le non-respect de la chaîne du froid va générer des pertes importantes. Selon les estimations du gouvernement, elles pourraient atteindre 30 %. En cours d’homologation par l’Agence européenne du médicament, le vaccin d’AstraZeneca pourrait toutefois lever cette barrière. Il sera soumis à des conditions de conservation plus classiques, soit entre 2 °C et 8 °C.

Des facteurs imprévisibles

Couplée à l’arrivée d’un vaccin plus traditionnel et plus facilement conservable, la participation des infirmiers, des pharmaciens et des biologistes pourrait renforcer la confiance du grand public, plutôt réticent à l’égard des produits basés sur l’ARN messager. Selon un récent sondage (5), 56 % des personnes interrogées avaient l’intention de se faire vacciner. Les plus optimistes y verront une progression de onze points par rapport au mois dernier. Les plus pessimistes relèveront qu’il s’agit d’un chiffre encore très élevé. En règle générale, la crainte des effets secondaires et le manque de recul sur les technologies utilisées sont les deux principaux freins évoqués par les vaccino-septiques.
Autre menace sur le bon déroulement de la campagne vaccinale : la présence confirmée du variant britannique sur le territoire français. Selon l’institut de santé public anglais, cette nouvelle forme serait 50 % plus contagieuse, posant ouvertement la question de la contamination entre deux injections, faute d’une protection suffisante. Une difficulté de taille qui pourrait également accélérer la propagation du virus et faire rougir tous les indicateurs de gravité, à commencer par le taux de saturation des établissements hospitaliers. Seule certitude relative, l’efficacité du vaccin n’a pas (encore) été remise en cause. Une nouvelle confirmée par l’EMA qui poursuit néanmoins ses investigations. Indépendamment des résultats obtenus, le chemin de la guérison sera encore long. L’OMS est catégorique : l’immunité populationnelle ne sera pas atteinte en 2021…

 

(1) Selon la Direction générale de la santé, 247 167 personnes avaient été vaccinées le 13 janvier dernier.

(2) Décompte effectuée par l’AFP le 12 janvier dernier.

(3) Le gouvernement britannique compte franchir le cap des 15 millions de vaccinations à la mi-février.

(4) Sont actuellement éligibles à la vaccination : les résidents des Ehpad et des unités de soins de longue durée ; les soignants, les aides à domicile et les pompiers âgés de plus de cinquante ans et/ou présentant des comorbidités ; les personnes handicapées vulnérables prises en charge dans les foyers d’accueil médicalisés et les maisons d’accueil spécialisées.

(5) « Réaction des Français à la conférence de presse de Jean Castex », Harris Interactive/LCI (janvier 2021). Sondage en ligne réalisé sur un échantillon de 1439 personnes, selon la traditionnelle méthode des quotas.

Contrairement au calendrier établi, la seconde étape du bilan de soins infirmiers n’est pas entrée en vigueur le 1er janvier dernier*. Réservé aux personnes de plus de 90 ans, ce dispositif conventionnel devait normalement s’étendre aux plus de 85 ans… dès cette année.

La Cnam invoque une explosion du budget pour justifier ce report. Provisionnée à hauteur de 27 millions d’euros, la dépense aurait finalement atteint 110 millions en 2020. Un chiffre ouvertement contesté par les syndicats. Parmi eux, la FNI estime le coût du dépassement entre 15 et 20 millions d’euros. Elle dénonce par ailleurs une enveloppe globale insuffisante pour mener à bien cette mission de santé publique, soit 100 millions d’euros toutes étapes confondues**.

Malgré ce décalage, l’avenir du dispositif n’est pas remis en question pour autant, selon le directeur général de la Cnam. Thomas Fatome entend poursuivre les discussions engagées avec les partenaires conventionnels pour garantir sa solvabilité. En attendant, les infirmiers libéraux pourront continuer à pratiquer des BSI auprès de la population actuellement éligible.

(*) Le bilan de soins infirmiers est un dispositif prévu par l’avenant six de la convention infirmière. Depuis le 1er janvier 2020, il se substitue à la démarche de soins infirmiers. (Notre article à ce propos)

(**) Outre les personnes de plus de 90 ans, le BSI devait s’élargir aux plus de 85 ans le 1er janvier 2021 et aux plus de 78 ans le 1er janvier 2022.

Le ministère de la Santé vient de publier quatre nouveaux appels à manifestation d’intérêt pour stimuler la coopération interprofessionnelle.

Axée sur le volontariat, cette démarche doit notamment faciliter la délégation de certaines tâches à des professions paramédicales. Les infirmiers, les aides-soignants et les ergothérapeutes sont directement concernés. Précision utile : les équipes candidates pourront proposer un modèle de rémunération dérogatoire, si elles le souhaitent. « Les protocoles de coopération offrent aux personnels paramédicaux des possibilités en termes d’attractivité et d’évolution de leurs métiers, de perspectives de carrière et de compétences accrues, tout en permettant aux médecins de se centrer là où leur plus-value est la plus grande », souligne le ministère. Selon le calendrier prévisionnel, ces quatre AMI seront clôturés le 15 février prochain. Les protocoles seront ensuite formalisés juridiquement par arrêté avant la fin de l’année. Pour rappel, une soixantaine d’initiatives équivalentes ont déjà été autorisées.

 Au programme : la pose et la surveillance d’une oxygénothérapie (administration en aérosols et pulvérisation de produits non médicamenteux et éventuellement médicamenteux) par un aide-soignant en lieu et place d’un infirmier auprès des résidents en établissement médico-social ; la coopération entre médecins et infirmiers pour la prise en charge à domicile des patients âgés ou handicapés qui peinent à se déplacer dans les cabinets médicaux ; le transfert d’actes et d’activités entre médecins et infirmiers exerçant au sein des services d’accueil des urgences pour certains motifs de recours fréquents et peu graves ; la prescription sur délégation des médecins d’aides techniques aux personnes âgées ou en situation de handicap par des ergothérapeutes exerçant dans une équipe pluriprofessionnelle.

A partir du mois de février, le Campus de Vanteaux regroupera les huit instituts, écoles et centre d’enseignement du CHU et de l’Université de Limoges dans un même complexe.

Rénové pour l’occasion, l’ancien centre régional de documentation pédagogique accueillera un millier d’étudiants, auparavant dispersés dans toute la ville. Ce bâtiment de 4 750 m² disposera de deux amphithéâtres et d’une trentaine de salles, dont une salle de simulation réservée aux cas pratiques. Objectif de la démarche : favoriser la pluridisciplinarité dès les premières étapes de l’apprentissage en mutualisant les enseignements. Financé par la région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 8,1 millions d’euros, ce nouveau pôle permettra également de former davantage de professionnels dans les années à venir. Quarante places supplémentaires sont notamment prévues en soins infirmiers, soit 170 au total.

NB : ce complexe abritera l’institut de formation en soins infirmiers, l’institut de formation des cadres de santé, l’institut de formation des aides-soignants, l’institut de formation des ambulanciers, l’école d’infirmiers anesthésistes, l’école d’infirmiers de bloc opératoire, le centre d’enseignement en soins d’urgence et l’institut limousin de formation aux métiers de la réadaptation.

A la faveur d’un décret et d’un arrêté publiés en décembre dernier*, le périmètre du service sanitaire a été adapté aux « situations exceptionnelles ».

En sus de la prévention primaire, la promotion de la santé devient un objectif à part entière « dans toutes ses composantes, dans tous les milieux et tout au long de la vie ». Les actions menées ne se limiteront plus à l’alimentation, à l’activité physique, aux addictions ou à la santé sexuelle. Elles ont été élargies aux « thématiques relevant d’enjeux prioritaires de promotion de la santé incluant la prévention, définis et mis en œuvre dans le cadre de la stratégie nationale de santé ». Principale nouveauté : les étudiants de la filière pourront désormais participer à des actions de dépistage de manière encadrée. Périmètre, organisation, mise en œuvre, impact…

Une évaluation du dispositif sera réalisée par le Haut conseil de la santé publique avant le 31 juillet 2022.

(*) Voir : https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=sM5ZqyNsqdXbNvk7BGvpnaWKViqduRku2s08OjaU8cE= 
https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=sM5ZqyNsqdXbNvk7BGvpndnmYOn2tdPk_KpAsE4ZLPE=

En cette traditionnelle période de vœux, souhaitons-nous d’abord une bonne santé. Un bien précieux, dont nous avons tous pu mesurer l’importance, s’il en était besoin. Osons aussi rêver à la fin de cette pandémie et au retour d’une formation plus classique et plus humaine. Dans un contexte si particulier, l’enseignement à distance s’est avéré extrêmement utile, pour ne pas dire indispensable, mais il a démontré ses limites.

Les étudiants se disent fatigués de suivre les cours et les travaux dirigés à distance, via des outils connectés. Comment leur donner tort ? Nous avons nous-mêmes subi les cadences infernales des visioconférences qui s’enchaînaient à un rythme effréné. Présentes, les interactions n’en restent pas moins différentes. Parfois même un peu artificielles. Ce mode d’interaction nécessite une discipline de fer, quand la technique ne fait pas défaut.

L’outil numérique nous aura malgré tout permis de maintenir le lien avec nos étudiants, mais également de développer de nouveaux usages qui seront très utiles à l’avenir. Nous y veillons quotidiennement : les diplômes délivrés auront la même valeur que les années précédentes. Et peut-être plus encore. N’oublions pas de saluer le mérite de ces étudiants qui ont dû composer avec des conditions extrêmes pour aller au bout de leur formation.

La vaccination représente un formidable espoir. Entre méfiance et défiance, une bonne partie de l’opinion ne souhaite pas se faire vacciner. En tant qu’acteur de santé publique, nous devrons informer, éduquer et convaincre. C’est une responsabilité et un devoir. Répétons-le à l’envi : le vaccin ne sera jamais plus dangereux que la maladie elle-même. La vaccination est un acte résolument altruiste. Individuel, son bénéfice est aussi collectif.

Soyons honnêtes, la vie d’avant ne reprendra pas tout de suite ses droits. Les dernières annonces de l’OMS nous rappellent qu’il faudra vivre encore un moment avec ce virus. Pour garantir notre sécurité, nous avons d’ailleurs choisi de dématérialiser nos journées d’étude. Elles se tiendront les 18 et 19 mars prochains… à distance.

Nous tâcherons de proposer un format convivial, le plus interactif possible. Les rencontres et les échanges informels nous manqueront, c’est certain, mais il y en aura d’autres. Très bientôt. En attendant des jours meilleurs, prenez soin de vous et de ceux qui vous sont chers. Je vous souhaite une très belle année !