Articles

En vertu d’un décret publié fin avril, les orthoptistes peuvent désormais prescrire des verres correcteurs et des lentilles oculaires… sous certaines conditions.

Cette autorisation se limite notamment aux personnes âgées entre seize et quarante-deux ans. Pour des lunettes, le dernier bilan visuel effectué par un ophtalmologiste devra également dater de moins de cinq ans, et de moins de trois ans pour des lentilles. Les orthoptistes pourront cependant renouveler leurs propres ordonnances datant de moins de deux ans, non sans procéder aux corrections visuelles de leurs patients.

Ils pourront surtout dépister l’amblyopie chez les enfants de neuf à quinze mois et les troubles de la réfraction chez les enfants de trente mois à cinq ans, sans ordonnance médicale préalable. Selon le syndicat des orthoptistes, cette simplification de l’accès aux soins visuels devrait concerner six millions de Français.

Radicalement opposés à ces mesures prévues par la LFSS 2022, les ophtalmologistes redoutent la déstructuration des parcours de santé et la dégradation de la qualité du service rendu à la population. Pour beaucoup, ce démantèlement des compétences médicales pourrait aggraver l’errance diagnostique et accroître les inégalités de santé.

NB : la liste des contre-indications en matière de primo-prescription est toujours en instance de publication.

La nouvelle n’est pas passée inaperçue chez les professionnels du secteur de l’optique. A la demande du gouvernement, les orthoptistes pourraient prochainement réaliser des bilans visuels simples de manière autonome, sans prescription médicale préalable.

Ils devraient également être autorisés à prescrire des lunettes et des lentilles de contact pour les corrections faibles. Ils pourraient même pratiquer le dépistage de l’amblyopie chez les enfants âgés de neuf à quinze mois et celui des troubles de la réfraction chez les enfants âgés de trente mois à cinq ans inclus.

Selon l’exécutif, ces nouvelles prérogatives devront contribuer à désengorger les cabinets d’ophtalmologie, tout en permettant aux ophtalmologistes de se concentrer sur la prise en charge des patients à risques pathologiques plus élevés. Précision notable : cette simplification de l’accès aux soins visuels devrait concerner six millions de Français.

Prévue dans le PLFSS 2022, ces dispositions seront débattues au Parlement à partir du 16 octobre. En cas d’avis favorable, elles pourraient entrer en vigueur dans les prochains mois.