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Le vieillissement programmé de la population nécessite une profonde révision du cadre législatif, et des modalités de financement adéquates.

Peu convaincue par la proposition portée par les parlementaires de la majorité, la Fédération hospitalière de France vient de diffuser vingt mesures urgentes et structurelles, sous la forme d’un « projet de loi » en faveur d’une société de la longévité, dont la formation et le recrutement de 100 000 professionnels en cinq ans ou encore la garantie de la pérennité des financements de la branche autonomie au-delà de 2024. Plus largement, ce plan d’action repose sur cinq grands axes : construire une société de la longévité respectueuse de tous les citoyens ; faire de la prévention un objectif opposable de santé publique ; prendre soin des professionnels du grand âge et attirer de nouveaux talents ; adapter l’offre d’accompagnement aux parcours de vie et aux attentes des personnes âgées ; accompagner la nécessaire mutation du secteur médico-social. Symbolique des failles du système actuel, la situation des Ehpad publics continue de se dégrader. Selon la FHF, 85 % d’entre eux annoncent un déficit pour 2022… contre 45 % en 2019.

Selon la FHF, 97 % des établissements de santé peinent à recruter des paramédicaux, même s’il s’agit de difficultés ponctuelles pour un tiers d’entre eux, comme le soulignent les auteurs d’une enquête en ligne* à laquelle ont participé 17 CHU, 242 CH et 74 EHPAD, soit plus de 470 000 agents publics hospitaliers.

Sans surprise, les problèmes de recrutement concernent essentiellement les infirmiers et les aides-soignants, devant les métiers de la rééducation et les infirmières spécialisées. Autre évidence mis en exergue, la filière du grand âge est sinistrée. Les EHPAD sont majoritairement confrontés à des postes vacants, avec des jeunes professionnels qui se détournent de plus en plus de ce secteur, alors que le besoins vont croissants.

Parmi les explications avancées par les responsables hospitaliers en ressources humaines, citons notamment l’image délétère de ces métiers, caractérisés par des conditions de travail difficiles et une rémunération globalement insuffisante. La recherche d’un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle semble également peser dans la balance. Dans ce contexte délétère, l’exercice libéral est de plus en plus privilégié, notamment par les infirmiers. Trois raisons sont évoquées par la FHF : une meilleure flexibilité organisationnelle, une demande croissante de professionnels intervenants à domicile et un niveau de rémunération plus élevé.

(*) « Attractivité paramédicale et difficultés de recrutement », Fédération hospitalière de France (octobre 2019).