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Selon le dernier baromètre établi par Posos et Lifen, 96 % des soignants reconnaissent un état de fatigue intense, que ce soit en milieu hospitalier ou dans le secteur libéral.

Trois grandes raisons en sont la cause : la lourdeur administrative, le manque de reconnaissance et la faiblesse des effectifs disponibles. Autre tendance lourde : 85 % des répondants pointent un déséquilibre préjudiciable entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

Au-delà du constat, cette enquête détaille également les attentes des professionnels par métier et par lieu d’exercice. Le soutien et la reconnaissance, la rémunération ou encore l’organisation et la gestion du travail arrivent en tête des priorités chez les infirmiers hospitaliers.

La rémunération, le soutien et la reconnaissance ou encore la conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée sont les trois sujets plébiscités par les infirmiers libéraux.

A noter : cette enquête a été menée au printemps dernier auprès de 3 345 soignants, toutes professions confondues.

(*) « Baromètre 2023 de la charge mentale des soignants », Posos/Lifen (novembre 2023)


Photo : Freepik

La dernière consultation ordinale laisse transparaître un profond désenchantement, considérablement aggravé par deux années de crise sanitaire. Menée courant décembre, la nouvelle enquête de l’Ordre national des infirmiers augure d’une vague de démissions sans précédent.

Le constat est implacable : 15 % des infirmiers libéraux affirment vouloir changer de métier dans les douze mois à venir… et 30 % dans les cinq ans. Plusieurs raisons sont invoquées pour justifier ces velléités de départ. 85 % des répondants dénoncent des conditions de travail de plus en plus dégradées, soit une progression de 21 points en l’espace d’un an. Autre argument rédhibitoire : 72 % des personnes interrogées décrivent un état d’esprit marqué par la lassitude. Loin de se réduire à la ville, le phénomène touche également les salariés des établissements publics, fragilisés par une baisse continue des effectifs. 54 % d’entre eux disent éprouver un sentiment d’épuisement professionnel susceptible d’affecter la qualité des soins délivrés.

Durable et croissante, la menace est prise très au sérieux par l’ONI qui réclame des Etats généraux de l’attractivité des professions de santé. Deux propositions concrètes ont notamment été formulées pour prévenir tout risque de pénurie aggravée : la mise en place de ratios minimums d’infirmiers en fonction du nombre de patients et la révision des textes réglementaires qui encadrent la profession infirmière.

NB : 60 000 contributions ont été recueillies dans le cadre de cette e-consultation menée entre le 10 et le 15 décembre derniers.

L’ONI, l’Institut et Haute Ecole de la Santé La Source de Lausanne et l’Université Libre de Bruxelles viennent de lancer une grande étude longitudinale auprès des infirmiers français, suisses et belges.

L’objectif consiste notamment à identifier les « facteurs protecteurs » sur lesquels la profession peut s’appuyer en période de crise. Il consiste également à proposer des solutions adaptées pour préserver la santé et le bien-être des infirmiers. Un bilan quantitatif et qualitatif sera effectué dans deux ans, à l’issue de la phase d’enquête.

En pleine détresse psychologique, la profession subit les affres de la pandémie. Selon l’ONI, cette situation tient essentiellement à un manque criant d’effectifs, à une charge de travail toujours plus lourde et à des conditions d’exercice dégradées. En octobre dernier (voir notre article), 57 % des infirmiers se disaient en situation d’épuisement professionnel. Un phénomène largement aggravé par la crise sanitaire.