C’est une bonne nouvelle : selon une étude statistique de la DRESS, l’accessibilité géographique aux infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et sages-femmes s’améliore entre 2016 et 2017 (respectivement +2,3 %, +2,8 % et +5,4 %).

Cette hausse de l’accessibilité géographique s’explique notamment par la dynamique de la démographie de chacune des trois professions de santé. Entre 1999 et 2017, le nombre d’étudiants autorisés à entrer en première année de formation de masseur-kinésithérapeute a quasiment doublé, passant de 1 412 à 2 756. Le quota pour les entrées en formation de soins infirmiers a, lui, progressé de près de 70 % au cours de la même période et le numerus clausus en maïeutique, de plus de 43 %.

Conséquence de ce flux de nouveaux diplômés, les effectifs de professionnels, et en particulier ceux exerçant à titre libéral, ont crû rapidement. Entre 1999 et 2017, les effectifs des infirmiers libéraux ont augmenté de 7 % par an, ceux des masseurs-kinésithérapeutes libéraux, de 4 %. Concernant les infirmiers, il est à noter qu’en 2017, plus de 26 000 diplômes d’infirmiers ont été délivrés, soit près de deux fois plus qu’en 2000 et 31 % des étudiants ne sont pas issus de formation initiale. Plus nombreux chaque année, l’insertion professionnelle des infirmiers reste toutefois encore aisée.

Pour les trois professions citées, si les inégalités de répartition entre les communes diminuent entre 2013 et 2017, des inégalités territoriales subsistent cependant.

L’accessibilité est globalement meilleure dans les grands pôles urbains et le long du littoral. S’agissant des infirmiers, ils sont concentrés au sud d’un axe qui s’étend de la Meuse à la Dordogne et ils sont particulièrement nombreux le long du pourtour méditerranéen. L’accessibilité est également bonne le long de la Bretagne littorale, dans le Nord et dans le Bas-Rhin. En revanche, les Pays de la Loire et le Centre-Val-de-Loire sont moins dotés en infirmiers ainsi que les franges de la Nouvelle Aquitaine (Vienne, Deux-Sèvres), de la Normandie (Eure) et de la Bourgogne-Franche-Comté . Les infirmiers sont très peu nombreux en Ile-de-France.

Enfin, si 7 habitants sur 10 bénéficient d’un bon accès à un professionnel de premier recours (que ce soit un médecin généraliste, un infirmier ou un masseur-kinésithérapeute), 4,5 % de la population française rencontre simultanément des difficultés d’accès à ces trois professions, dans des communes de petites tailles, éloignées des centres urbains.