Selon le 2ème baromètre annuel réalisé par 360 medics (plateforme médicale collaborative), 90% des étudiants estiment que leur travail n’est toujours pas reconnu à sa juste valeur (88% en 2017).

L’enquête, réalisée par questionnaire en ligne entre le 1er octobre et le 4 novembre 2018 auprès de 5 117 professionnels de santé et 1 078 étudiants en santé (dont 51 % en médecine), montre que cette année, le changement est surtout marqué par l’augmentation de l’insatisfaction face aux conditions de travail : 64 % d’insatisfaits en 2018 contre 31 % en 2017. Parmi les facteurs d’épuisement, les étudiants citent en premier lieu la masse de travail et l’organisation du travail.

Sous le soleil, l’insatisfaction a toutefois tendance à baisser puisque les étudiants d’Occitanie sont 48% à trouver leurs conditions satisfaisantes ou très satisfaisantes contre 36% pour l’ensemble des étudiants en santé.

Le colloque TIC Santé se tiendra les 6 et 7 février 2019 sur le thème « Le numérique en santé : quelle valeur ajoutée ? »

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Le constat est unanime : les acteurs du système de santé doivent aboutir à une meilleure coordination dans la prise en charge. Si certains professionnels y voient l’opportunité de redéfinir leur rôle, d’autres se préoccupent au contraire de défendre leur pré carré.

A l’occasion du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s’est déclarée « plutôt favorable » à une extension de la vaccination contre la grippe par des pharmaciens, expérimentée dans quatre régions :

« J’attends le bilan et je verrai avec les pharmaciens et également les médecins et les infirmières qui sont également impactés ».

De son côté, l’Ordre national des infirmiers a réclamé :

« L’élargissement de la vaccination antigrippale à tous les adultes ainsi que l’élargissement à d’autres vaccins ». « Pourquoi brider artificiellement notre profession, parfaitement formée pour exercer cet acte de soin? »

s’est interrogé Patrick Chamboredon, le président de l’Ordre des infirmiers.

Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes a, quant à elle, trouvé un moyen de lutter contre la pénurie des ophtalmologues : elle propose d’autoriser les opticiens spécifiquement formés à « prescrire des équipements d’optique en première intention ». Concernant les orthoptistes, les Sages estiment qu’ils pourraient être admis à effectuer des bilans visuels et des consultations simples de premier recours dans leur propre cabinet, sans être salariés d’ophtalmologues, et prescrire à ce titre des équipements optiques.

Les pharmaciens vont-ils eux aussi avoir le droit de prescrire ? Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France a salué le projet d’expérimentation d’une prescription pharmaceutique protocolisée (dans des pathologies comme la cystite, la conjonctivite ou l’eczéma) contenu dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). La proposition, qui a fait grincer des dents parmi les syndicats de médecins a été finalement rejetée par l’Assemblée. Mais l’idée va sans doute faire son chemin.

Outre les futurs assistants médicaux, entité encore assez vague mais qui viendra s’ajouter au mille-feuille des métiers de la santé, les infirmiers en pratique avancée (IPA) vont devoir s’imposer avec leurs nouvelles compétences. Avec des fonctions transversales, les IPA ne sont en concurrence ni avec les IDE, ni avec les médecins.

Pour éviter tout conflit de territoire et de responsabilités, un protocole d’organisation, très balisé a d’ailleurs été retenu, à la demande de la profession médicale.

Confusion ou adaptation des métiers ? Face au vieillissement de la population et à la désertification médicale, il est en tout cas probable que ces évolutions n’en soient qu’à leurs prémices. L’essentiel reste de pouvoir compter sur des interlocuteurs bien formés et reconnus.

 

L’espérance de vie devrait s’accroître de 4,4 ans d’ici à 2040 et atteindre 74,3 ans pour les hommes et 79,7 ans pour les femmes selon une étude publiée dans la revue médicale du Lancet.

Avec l’Espagne (1er), le Japon (2e), Singapour (3e) et la Suisse (4e) auront une espérance de vie supérieure à 85 ans pour les deux sexes.

La France conserverait sa 8e place avec un gain de deux ans (84,3 en 2040). Dans 59 pays, dont la Chine, elle devrait dépasser les 80 ans.

Au dernier rang, certains pays d’Afrique, avec une durée de vie inférieure à 65 ans en 2040.

Les Etats-Unis pourraient enregistrer la plus forte baisse parmi les pays riches en passant du 43e au 64e rang.

Dans le monde, les maladies non transmissibles et accidents gagnent du terrain (cardiopathies ischémiques, AVC, bronchique chronique grave/BPCO, maladies rénales chroniques, Alzheimer, diabètes, accidents de la route et cancer du poumon).

Il est « primordial » que les professionnels de santé se fassent vacciner, estiment les sept ordres des professions de santé qui ont signé une charte de promotion de la vaccination (dont celui des infirmiers et des masseurs-kinésithérapeutes).

En moyenne, seul un quart des professionnels de santé se fait vacciner contre la grippe.

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a insisté sur la nécessité d’augmenter le taux de couverture vaccinale des professionnels de santé, sans pour autant envisager de rendre leur vaccination obligatoire.

Si le vaccin ne fait pas tout, on estime que la vaccination permet d’éviter 2 000 décès chaque année.

Lire la charte de promotion de la vaccination

L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) veut combattre la désinformation scientifique qui règne sur les réseaux sociaux grâce à « Canal Detox ».

Dans un format court, les vidéos de la série mélangent paroles d’experts et animations graphiques sur d’importantes questions scientifiques dans le domaine des sciences de la vie et de la santé.

Existe-t-il un remède miracle pour soigner l’arthrose ? L’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les humains ?

Par le biais de l’expertise scientifique et de la preuve rationnelle, l’Inserm défend la connaissance face aux rumeurs.

L’académie des sciences infirmières a publié le 23 octobre un communiqué de presse soulignant sa forte déception face aux mesures annoncées en septembre dernier dans le Plan Santé. L’ASI souligne notamment son inquiétude face à la la création de 4000 « assistants médicaux » et des zones d’ombre entourent cette future fonction. Elle souhaite également qu’aucune confusion ne puisse être faite avec la fonction d’Infirmière de Pratique Avancée (IPA) qui vient d’être introduite en France.

 

La réforme de notre système de santé doit permettre à l’ensemble de la population d’obtenir des professionnels infirmiers compétents une réponse de qualité à ses attentes et à ses besoins en santé.

 

Lire le communiqué ASI – Plan de Santé

Comme on vous le soulignait le mois dernier, le travail du comité de suivi de l’universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique a permis de faire avancer certains dossiers comme l’admission en IFSI dès 2019.

Pour Stéphane Le Bouler, responsable du projet Universitarisation au sein du ministère des Solidarités et de la Santé et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, nous sommes entrés « dans une phase d’accélération inédite et de concrétisation ».

De quoi parle-t-on quand on parle d’universitarisation ?

C’est tout d’abord un processus qui n’est pas nouveau mais qui a, il est vrai, connu des éclipses, des accélérations, des décélérations… Un véritable « stop and go ». Aujourd’hui, nous sommes clairement dans une phase d’accélération inédite et de concrétisation.
Il s’agit tout bonnement d’ancrer pleinement les formations paramédicales au sein de l’enseignement supérieur et de les rapprocher de l’institution universitaire.

Les finalités de ce processus ne font plus guère débat. Il s’agit de:

  • revoir l’approche des métiers pour faire plus de place à la transversalité ;
  • développer de nouveaux champs de recherche et, pour ce faire, de recruter des enseignants chercheurs issus des filières paramédicales et de maïeutique ;
  • harmoniser les droits des étudiants ;
  • s’attacher à une meilleure régulation territoriale.

Face à un processus multiforme et somme toute assez complexe, il est important de se défaire de quelques idées fausses.

  • L’universitarisation ne se résume pas à la réingénierie ;
  • L’universitarisation ne signifie pas l’augmentation générale de la durée des études ;
  • L’universitarisation peut prendre la forme de l’intégration pleine et entière à l’Université mais elle emprunte aussi bien d’autres voies; 
  • L’universitarisation représente une transformation d’ensemble… mais avec des invariants ou des garde-fous : la présence territoriale des formations, leur caractère professionnalisant, l’ouverture sociale des études, le devenir des équipes pédagogiques actuelles…

 Quelle forme prend aujourd’hui l’intégration universitaire sur le terrain ?

Des formes très variées : une meilleure articulation des cursus paramédicaux et universitaires, le développement de partenariats robustes en matière de formation ou de recherche, l’intégration spatiale et/ou le rapprochement des instituts en un même lieu en lien avec l’Université, l’intégration fonctionnelle, sous la forme de « département universitaire » ou sous une autre forme, l’intégration organique, les efforts en vue de faire accéder les formateurs en place au Master et au Doctorat, les efforts particuliers en ce qui concerne les droits concrets des étudiants paramédicaux…

L’universitarisation, ce sont donc des initiatives nationales : en matière d’admission (comme pour les IFSI), d’inscription à l’Université, de qualification des futurs enseignants chercheurs, de diplomation. Mais ce sont aussi des initiatives décentralisées portées par les régions, les Universités, les hôpitaux, les ARS, les opérateurs locaux de formation… L’intégration universitaire doit marcher sur ses deux jambes…

Concrètement, quels sont les avantages de l’universitarisation pour les étudiants infirmiers (et autres paramédicaux) ?

L’universitarisation est faite pour eux, au sens où il s’agit de les insérer pleinement dans l’enseignement supérieur, de leur permettre d’accéder aux mêmes droits concrets (par le biais des universités ou par celui des CROUS), de ménager des parcours d’études plus diversifiés, comme on entend les développer pour tous les 1er cycle aujourd’hui, de leur faire côtoyer au quotidien leurs homologues des autres filières de formation, en santé et hors santé.

Pensez-vous que l’universitarisation va modifier le profil des étudiants?

Quand on modifie les conditions d’admission en insérant les IFSI sur Parcoursup et en supprimant le concours, on se rapproche incontestablement des standards de l’Université. Pour autant, les ministres ont toujours affirmé qu’il n’était pas question de bouleverser le profil des étudiants admis et que tout serait fait pour préserver la diversité, une des richesses de cette formation. Quand on inscrit les étudiants paramédicaux à l’Université, on ne modifie pas leur profil, on s’efforce de normaliser leur situation en termes de droits sociaux.

Quelles sont les conditions pour arriver à mettre en place une véritable collaboration entre les universités et les IFSI? Quel rôle doit avoir chacun des acteurs?

On peut espérer que demain, quand les équipes pédagogiques auront partout l’opportunité de travailler ensemble, quand les étudiants des différentes formations partageront davantage de cours et de moments de formation, les préventions de part et d’autre tomberont vraiment.

Un des principaux problèmes auxquels on fait face est en effet que les gens, fondamentalement, ne se connaissent guère entre les différents milieux.

Les règles de l’Université sont méconnues en dehors d’elle. Le fonctionnement des instituts l’est tout autant. Les conditions à mettre en œuvre, c’est donc d’abord de faire tomber les barrières pour que les gens prennent l’habitude de travailler ensemble.

C’est ensuite de prendre des initiatives structurantes au plan national : c’est ce que nous avons fait en matière d’admission, de qualification, d’inscription, demain d’évaluation. C’est enfin de faire confiance aux acteurs du territoire, impulser ce qui doit l’être, apporter du conseil, faire jouer l’émulation…

C’est ce que nous allons bâtir à travers un dispositif souple d’accompagnement des projets.