La nouvelle campagne de vaccination contre la grippe et le Covid-19 a débuté mi-octobre en métropole, aux Antilles et en Guyane.

Particularité de cette troisième édition, cinq vaccins antigrippaux, dont deux sont spécifiquement destinés aux soixante-cinq ans et plus, sont disponibles… contre un seul vaccin anti-Covid. Comme tous les ans, les personnes âgées, les malades chroniques et les femmes enceintes sont les cibles prioritaires de cette double vaccination. Les objectifs de santé publique restent inchangés : vacciner précocement et largement la population pour prévenir les complications, les hospitalisations et les décès évitables, mais aussi réduire la circulation du virus et éviter la saturation des services de santé. Combinée aux gestes barrières, la vaccination des soignants, des aidants et des proches, au contact direct des publics vulnérables, est également recommandée.

Au regard de ses bénéfices individuels et collectifs, la hausse de la couverture vaccinale contre la grippe saisonnière sera un enjeu majeur, notamment chez les soixante-cinq ans et plus. Selon Santé publique France, elle était seulement de 54 % durant la saison 2024-2025. Pour garantir une immunité collective, l’Organisation mondiale de la santé recommande un taux de 75 %.

NB : le bilan chiffré de la précédente épidémie grippale était 30 000 hospitalisations et 17 000 décès.


Photo : Stéphanie Hasendahl / Cocktail Santé

Lors de son premier déplacement officiel en tant que Premier ministre, Sébastien Lecornu avait annoncé la création de « France Santé ».

Un réseau de soins de proximité assurant, a minima par bassin de vie, une offre à environ trente minutes de chez soi. Comment ? En s’appuyant sur la mise en place et la création de 5 000 MSP d’ici à 2027. « La question de l’accès aux soins peut enjamber les clivages. Les Françaises et les Français veulent un médecin. Il nous faut donc rapprocher l’offre de santé des citoyens », disait-il. Inspiré du modèle de France Services, ce nouveau dispositif tiendra compte des spécificités locales, y compris dans les territoires d’outre-mer.

Répartition, structuration, coordination, rémunération… Une concertation sera prochainement organisée avec les ordres et les syndicats concernés pour définir les modalités exactes du fonctionnement de France Santé. Cette « priorité absolue » est également inscrite dans les projets de lois de finances et de financement de la Sécurité sociale pour 2026.

Premier bémol : cette ambition suppose de doubler le nombre de structures existantes en deux ans, mais aussi de former et de recruter les soignants pour y exercer. Autre incertitude : Sébastien Lecornu restera-t-il suffisamment longtemps pour la concrétiser ? Le vote du budget de la nation pourrait, comme pour ses deux prédécesseurs, faire office de couperet.

NB : il y avait 2 501 MSP au 31 décembre 2023, selon le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.


Photo : Gouvernement

Protection des données personnelles, information et transparence, fiabilité des informations, maintien de la relation humaine, formation professionnelle…

Le Conseil national de l’Ordre des infirmiers a récemment publié cinq recommandations préliminaires visant à garantir un usage responsable de l’IA, notamment sur le plan déontologique. Publiées mi-septembre, ces « reco » ont été inspirées par les résultats d’une enquête menée en mai dernier auprès des élus ordinaux.

Plusieurs tendances lourdes ont été identifiées, dont une acculturation imparfaite sur le sujet : 70 % des répondants estiment que leurs connaissances en IA sont faibles ou très faibles et 92 % n’ont pas encore été formés ; 85 % souhaiteraient l’être. Autre enseignement marquant : 29 % des personnes interrogées affirment utiliser l’intelligence dans leur pratique quotidienne, principalement pour alléger leurs tâches administratives, mais les outils auxquels ils ont le plus souvent recours des IA conversationnelles.

NB : le questionnaire ordinal comportait 43 questions portant sur différentes thématiques sur l’utilisation de l’intelligence artificielle par les infirmiers. 243 personnes sur 770 ont répondu à l’enquête, soit un taux de réponse de 31 %.


Illustration : Freepik

Le ministère des Armées ouvre deux formations spécifiques, destinées aux personnels paramédicaux civils, pour renforcer les compétences et favoriser la progression de carrière au sein du Service de santé des armées et de l’Institution nationale des Invalides.

La première formation s’adresse aux aides-soignants souhaitant devenir infirmier. 11 postes seront ouverts en 2026 : six pour le SSA et cinq pour l’INI. Les candidatures seront reçues du 15 octobre au 17 décembre 2025, avant une phase d’admissibilité prévue fin janvier, puis un entretien d’admission à partir du 17 mars 2026. La seconde formation permet d’accéder au diplôme de cadre de santé.

Seuls quatre postes sont proposés cette année : trois pour le SSA et un pour l’INI. Les modalités d’inscription et de sélection sont similaires. Ces dispositifs, réservés aux agents civils titulaires du ministère, visent à valoriser les parcours paramédicaux et à répondre aux besoins croissants de compétences dans les établissements de santé militaires. Ils illustrent la volonté ministérielle de consolider l’attractivité de ses métiers du soin, tout en soutenant la professionnalisation de ses équipes.

NB : le contenu et les modalités de ces deux formations sont définis dans deux arrêtés publiés fin septembre au Journal officiel.


Photo : ESA / Ministère des armées

Dans son dernier rapport annuel, l’Observatoire national des violences en santé pointe une hausse significative des atteintes aux personnes et aux biens, tant dans les établissements de santé (+ 6,7 %) que dans les structures libérales (+ 6,5 %).

Signe particulier : les infirmiers et les aides-soignants sont les deux professions les plus exposées ; elles représentent 90 % des personnels soignants et près de 65 % du total des victimes de violences en santé. Autre caractéristique notable : les violences verbales et physiques sont très largement majoritaires dans les signalements effectués, mais leur gravité augmente, notamment en psychiatrie et dans les services accueillant des personnes vulnérables.

Selon l’ONVS, la baisse des arrêts de travail consécutifs aux violences subies serait trompeuse, car certaines victimes préfèrent garder le silence par crainte de la stigmatisation ou de la surcharge administrative. La diminution des atteintes aux biens serait, quant à elle, bel et bien réelle.

NB : la loi n° 2025-623 du 9 juillet 2025 visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé durcit les sanctions pénales contre les auteurs de violences faites aux soignants qui peuvent aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.


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L’intégration pédagogique universitaire de la formation infirmière marque une étape importante dans l’histoire de la profession.

Elle traduit la reconnaissance académique d’un champ disciplinaire en pleine affirmation : les sciences infirmières. Mais cette évolution, encore en construction, soulève de nombreuses questions pratiques et organisationnelles.

A ce stade, les projets de textes sont toujours en concertation et rien n’est arrêté. Nous savons néanmoins que le diplôme d’Etat et le grade de licence seront désormais délivrés par le président de l’université. Ce transfert de responsabilité implique un certain nombre de décisions relevant soit du président lui-même, soit d’une future commission pédagogique dont la composition et les prérogatives restent inconnues. Cette incertitude sur la gouvernance ne permet pas d’anticiper le rôle de chacun dans le futur dispositif.

Dans cette nouvelle architecture, la place du directeur d’institut devra être repensée. Plus que jamais, il lui reviendra d’assurer le lien entre l’université, les formateurs et les terrains de stage : une fonction de médiation et de pilotage essentielle pour garantir la cohérence entre exigences académiques et professionnalisation. Les enseignants-chercheurs joueront un rôle clé dans le développement des sciences infirmières, mais leur action devra s’articuler avec celle des formateurs actuels, porteurs d’une expertise pédagogique et clinique précieuse. De même, les professionnels de terrain devront rester au cœur du dispositif, car ils accompagnent, guident et forment les étudiants au quotidien. La co-construction sera donc une condition sine qua non dans la réussite de ce projet.

Nous sommes actuellement dans une phase de transition, où l’équilibre entre identité universitaire et culture professionnelle doit être trouvé. L’intégration ne se décrète pas : elle se construit pas à pas, dans le respect des missions de chacun. Les textes que nous attendons impatiemment seront déterminants, non seulement pour la formation infirmière, mais également pour l’ensemble des cursus déjà universitarisés. C’est là que se jouera l’avenir d’une véritable pédagogie universitaire au service de la profession et de la qualité des soins.