La recherche en sciences infirmières est aujourd’hui enfin consacrée dans nos institutions. Le Conseil des ministres du 30 octobre a en effet adopté un décret qui ouvre la voie à la création de trois sections de qualification du Conseil National des Universités en sciences infirmières (CNU 92), en maïeutique (CNU 90), en sciences de la rééducation et de la réadaptation (CNU 91).

La mesure est technique mais la portée symbolique et pratique est considérable.

Ce décret constitue :

  •  Une chance pour le système de santé français, de rattraper son retard dans des champs de
    recherche trop souvent délaissés alors qu’ils sont largement investis par les chercheurs
    d’autres pays.
  • Une opportunité pour la profession infirmière – et les autres professions concernées – de faire
    que des chercheurs issus de ses rangs se consacrent à des travaux qui amélioreront les
    connaissances cliniques et la prise en charge de nos concitoyens mais aussi la formation des
    futurs soignants.
  • C’est la possibilité donnée à l’Université de recruter ces enseignants-chercheurs pour consolider, avec
    ses partenaires au sein des instituts et des écoles, l’ancrage universitaire des formations en santé.
  • Après la pratique avancée infirmière et la mise en place des formations partout en France, la
  • profession franchit là une étape capitale pour son attractivité.

 

Beaucoup reste à faire, notamment sur le plan de la reconnaissance.


Contact ANdEP
Florence GIRARD, Présidente – 06 83 20 28 16

Contact CEFIEC
Martine SOMMELETTE, Présidente – 06 33 60 93 41

Contact ORDRE DES INFIRMIERS
Adrien DE CASABIANCA, Responsable relations médias – 06 30 30 34 84

CP Les sciences infirmières entrent au Conseil National des Universités

Cette année plus que jamais, la rentrée aura été placée sous le signe de la protestation, souvent justifiée. La mobilisation des fédérations étudiantes, fermement opposées à la hausse des frais de scolarité, en est la parfaite illustration. Fragilisée par une précarité croissante, la jeune génération peut-elle encore supporter des droits d’inscription toujours plus coûteux, qui plus est dans le secteur public ?

Entre le nécessaire équilibre budgétaire et la relative gratuité des études, la position des directeurs d’institut n’est pas simple. Comme à son habitude, l’ANdEP veut dépasser le stade du simple constat. Elle veut faire avancer la réflexion. Elle veut surtout fournir des solutions concrètes pour améliorer la situation, en jouant notamment tout son rôle au sein du centre national d’appui à la qualité de vie des étudiants.

Fondamental, le sujet fera d’ailleurs l’objet d’un séminaire thématique, le 4 novembre prochain. A cette occasion, les principales structures d’accompagnement des étudiants en santé seront représentées. Tous les directeurs d’institut seront également conviés. A n’en pas douter, cette journée sera un temps d’échange privilégié pour interroger nos pratiques et partager nos expériences.

Au-delà des discussions, nous devrons être capables de nous projeter sur la prochaine rentrée. Amélioration des conditions d’admission pour les infirmiers, modalités d’intégration des autres professions paramédicales dans le dispositif ParcourSup… Les problématiques ne manquent pas, avec une question majeure en toile de fond : l’interdisciplinarité ne doit-elle pas commencer dès le processus d’admission ?

L’ANdEP n’aura de cesse de faire passer ses messages, quels que soient les cénacles. Pour la première fois, nous avons eu le plaisir d’intervenir lors des journées de l’AFDS*. Nous avons notamment pu dresser un bilan de l’universitarisation, en faisant référence au questionnement qui nous habite. En « regards croisés » avec le CEFIEC**, nous nous sommes également exprimés sur l’indispensable transformation des instituts et l’évolution du métier de directeur en institut. Dans les deux cas, nous avons pu revenir sur l’ensemble des rapports réalisés par l’ANdEP, rapports sur lesquels il serait sûrement pertinent de s’appuyer pour construire notre avenir.

(*) Association française des directeurs de soins – AFDS.
(**) Comité d’entente des formations infirmières et cadres – CEFIEC.

Présenté le 30 septembre dernier, le PLFSS 2020 a déjà fait couler beaucoup d’encre. Initialement prévu pour cette année, le retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale est finalement reporté en 2023.

Selon Bercy, ce « décalage » s’explique par une baisse des recettes, directement liée à la hausse des prestations vieillesse, à l’impact des mesures sociales prises en janvier dernier pour résoudre la crise des « gilets jaunes » ou encore à des prévisions de croissance et de masse salariale inférieures aux attentes. En conséquence, le déficit du régime général et du fonds de solidarité vieillesse devrait atteindre 5,1 milliards d’euros en 2020, contre 5,4 milliards cette année. Comme un symbole, la branche maladie sera une nouvelle fois dans le rouge (- 3 Md€), très loin de l’excédent budgétaire promis l’an dernier. En 2020, l’évolution des dépenses d’assurance maladie a donc été plafonnée à 2,3%, soit 205,3 milliards d’euros. Une fois n’est pas coutume, l’ONDAM* sera plus important en ville (+ 2,4%) qu’à l’hôpital (+ 2,1%).

Nouveau tour de vis sur les dépenses de santé

Pour tenir cet objectif, le gouvernement a concocté un nouveau plan d’économies de 4,2 milliards d’euros, dont 1,94 milliard sur les produits de santé. Les baisses de prix imputables aux médicaments atteindront 920 millions d’euros en 2020, soit un niveau comparable aux cinq années précédentes. La pilule est amère pour les industriels du secteur, qui dénoncent une politique de régulation agressive et contradictoire, notamment vis-à-vis des engagements fixés par le gouvernement dans le cadre du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS). Selon eux, le médicament représente actuellement 12 % des dépenses de santé, mais il supporte près de 50 % des économies réalisées sur la branche maladie. En ville comme à l’hôpital, la colère monte également chez les professionnels de santé, globalement mécontents des orientations stratégiques et des arbitrages budgétaires de ce PLFSS 2020, qui sera débattu au Parlement à compter du 20 octobre prochain. De son côté, le gouvernement assume ses choix, disant vouloir poursuivre la maîtrise des comptes sociaux, tout en répondant à l’urgence économique et sociale.

500 millions d’euros pour la dépendance

Vivement critiqué, le texte comporte néanmoins quelques investissements louables. En attendant une loi ad hoc, annoncée en fin d’année, le PLFSS 2020 prévoit une enveloppe de 500 millions d’euros pour amorcer la réforme du grand âge et de l’autonomie. Outre l’instauration d’une « indemnisation du congé du proche aidant », certaines mesures permettront de soutenir les services d’aide à domicile, en renforçant notamment la formation des personnels et la qualité des pratiques. Cet investissement accompagnera par ailleurs le plan de rénovation des EHPAD**, qui se soldera par la création de 150000 places et la généralisation progressive de la prime ASG*** pour les aides-soignants ayant suivi une formation sur les spécificités de la prise en charge de la personne âgée. Près de 5 200 postes d’infirmiers et d’aides-soignants seront également créés dès l’an prochain. Pour rappel, la réforme de la tarification des EHPAD devrait dégager une manne financière supplémentaire de 515 millions d’euros entre 2020 et 2021.

 

(*) Objectif national des dépenses d’assurance maladie – ONDAM.
(**) Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD.
(***) Assistant de soins en gérontologie – ASG.

Prévue par la loi Buzyn, la réforme des études médicales, pharmaceutiques, odontologiques et maïeutiques introduit plusieurs modifications de fond, notamment quant aux modalités d’accès au premier cycle.

A compter de la rentrée 2020, le numerus clausus sera supprimé, au profit d’un numerus apertus. Autrement dit, il appartiendra désormais aux facultés de fixer le nombre d’admissions en deuxième année, en fonction des besoins territoriaux et des possibilités d’accueil.

Autre changement significatif, la première année commune des études de santé, dite PACES, sera remplacée par un « portail santé », auquel les étudiants pourront postuler via ParcourSup. Si leur cursus propose une « mineure santé », les étudiants qui auront suivi une première année de licence de droit, de chimie ou de mathématiques pourront également accéder aux études MMOP.

A noter : des expérimentations seront autorisées, notamment pour des licences paramédicales.

Globalement satisfaite des évolutions en cours, la conférence des doyens de facultés de médecine juge ce modèle de formation « plus diversifié, plus souple et plus efficace ».

Le 24 septembre dernier, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, la caisse primaire d’assurance maladie du Rhône et la CPTS de Vénissieux ont signé le tout premier contrat de financement d’une communauté professionnelle territoriale de santé.

La structure réunira 154 professionnels de santé libéraux, dont cinquante-deux infirmiers, seize masseurs-kinésithérapeutes, deux podologues, quatre orthophonistes et deux laboratoires d’analyses médicales. Elle collaborera également avec trois EHPAD, un service de soins infirmiers à domicile, des résidences autonomie, des services d’aide à domicile et des établissements hospitaliers de proximité.

La CPTS de Vénissieux percevra 210 000 euros par an de l’assurance maladie pour recruter des profils spécifiques (coordination, secrétariat, référent-parcours, interlocuteur social unique…), mais aussi pour mettre en place un agenda partagé en ligne, une messagerie sécurisée, un réseau social pour les professionnels de santé et un outil de coordination des parcours.

Elle bénéficiera par ailleurs d’un apport de 15 000 euros versés par l’ARS, en guise d’aide à l’écriture du projet de santé.

Dans le prolongement du pacte de refondation des urgences, Agnès Buzyn vient de réunir différents professionnels de santé pour identifier les freins et les leviers propres à la diffusion des bonnes pratiques dans les territoires.

Les échanges ont pris la forme d’ateliers portant sur trois mesures phares de la réforme, à savoir la généralisation des admissions directes de personnes âgées dans les services d’hospitalisation, l’obligation de créer des cellules de gestion des lits dans chaque groupement hospitalier de territoire et le développement des compétences des paramédicaux. Des avancées notables figurent d’ores-et-déjà au menu.

A compter du mois d’octobre, les services d’urgence pourront notamment s’appuyer sur des protocoles de coopération, autorisant la délégation de certaines tâches aux infirmiers, qui auront également la possibilité de se former à la pratique avancée aux urgences dès 2020.

Le suivi de ces travaux thématiques fera l’objet d’un calendrier spécifique, partie intégrante du plan « Ma Santé 2022 ».

Toute une série d’évolutions tarifaires dans la nomenclature générale des actes professionnels ont été entérinées par deux décisions* de l’UNCAM, officiellement publiées les 8 et 11 septembre derniers.

Échelonnées jusqu’en 2023, ces revalorisations découlent directement de l’avenant 6, signé le 29 mars dernier par la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL). Parmi les principaux changements introduits dans le champ conventionnel, citons notamment le remplacement de la démarche de soins infirmiers (DSI) par un bilan de soins infirmiers (BSI) ou encore la création d’un article permettant à l’infirmier d’assister le médecin dans la réalisation de certains actes participant à l’examen clinique et éventuellement d’accompagner le patient dans la bonne compréhension du traitement proposé.

Ces majorations valorisent également le rôle spécifique de l’infirmier dans la prise en charge à domicile de la dépendance.

(*) https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000039061125
https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000039074837

En « grève illimitée » depuis le 23 septembre, les infirmiers de bloc opératoire réclament une valorisation des actes exclusifs qui libèrent du temps chirurgical, via l’octroi d’une prime spécifique et la revalorisation des grilles salariales.

Reçus pour la première fois au ministère de la Santé, les représentants de la profession (associations, étudiants, syndicat et écoles) n’ont pas obtenu gain de cause sur les salaires, mais ils ont tout de même quitté l’avenue de Ségur avec des promesses concrètes portant sur la refonte de la formation par compétence.

L’installation d’un groupe de travail dans « les plus brefs délais » devrait notamment déboucher sur la mise en place de nouveaux programmes dès la rentrée 2020. La possible suppression des deux années de pratique exigées pour intégrer la formation a également été évoquée. Globalement déçus des propositions faites, les Ibode restent mobilisés. Les manifestations organisées chaque lundi devraient donc se poursuivre dans les prochaines semaines.