Le projet de loi soumis aux parlementaires le 18 mars dernier était centré sur les mesures qui nécessitent des modifications pour que ma santé 2022 puisse s’appliquer.

Dans ce projet, des mesures auront certainement des impacts sur l’activité des Instituts de formation qu’il conviendrait d’anticiper avant d’être face à des difficultés. Ainsi, la révision de la carte hospitalière aura certainement des impacts sur l’organisation des stages pour les étudiants paramédicaux. En effet, le rattachement d’un grand nombre d’Instituts, surtout les IFSI, à des hôpitaux de proximité recentrés sur la médecine générale, la gériatrie et la réadaptation risque de questionner la diversité des stages et le développement des compétences.

Mais par ailleurs, l’orientation des projets pédagogiques, en lien avec l’activité de l’hôpital de rattachement peut également favoriser la fidélisation des professionnels paramédicaux, dans des zones où si le recrutement médical est délicat, le turn over des soignants est également présent. La mise en place des Communautés ProfessionnellesTerritoriales de Santé (CPTS) peuvent être une ouverture au développement de terrains de stage, auprès des libéraux et au sein des maisons de santé.

La façon de prendre soin des patients et plus particulièrement la relation soignant-soigné va également se transformer avec le « télésoin » : accompagnement par les infirmiers des patients souffrant d’effets secondaires de chimiothérapie orales, ou encore des séances d’orthophonie et d’orthoptie à distance.

Il est indispensable d’intégrer ce nouveau mode relationnel dans les formations, car si cette mesure permet de répondre rapidement à la demande de la population, la qualité relationnelle doit rester de qualité.

Les infirmiers auront aussi la possibilité d’adapter la posologie de certains traitements en fonction des résultats d’analyses biologiques. L’intégration des thérapeutiques, de leurs effets secondaires et la mise en lien avec les résultats des examens représentent pour les étudiants en soins infirmiers des difficultés importantes.

Voici un objet de réflexion qui pourrait servir de travail de recherche !

La prévention et l’éducation à la santé occupe une place prépondérante dans les orientations de « Ma Santé 2002 ». L’expérience vécue dans le cadre du service sanitaire fera l’objet d’une évaluation avant de le généraliser à l’ensemble des formations en santé. Mais déjà, si la notion de pluriprofessionnalité mise en avant dans ce projet mais aussi dans nombre de projets trouve sa légitimité dans les conceptions, dans la réalité, nombre de difficultés sont à franchir.

Après un an et demi de négociations les partenaires conventionnels on signé un avenant structurant pour la profession qui comporte des mesures fortement attendues notamment sur la régulation démographique, l’externalisation de certains actes à taux plein (en particulier les ponctions veineuses) et la reconnaissance de l’expertise infirmière.

De nature à sécuriser l’exercice quotidien des infirmières par des mesures qui précisent et élargissent certains périmètres d’interventions (troubles cognitifs, facturation des déplacements, majoration de coordination…), l’avenant 6 prévoit toute une série de mesures valorisant l’activité des infirmiers dans leurs activités de soins, notamment auprès de patients lourds ou fragiles comme les malades chroniques, les personnes âgées dépendantes ainsi que les enfants.

Il renforce également leur rôle dans la coordination des soins et la prévention avec la mise en place du bilan de soins infirmier (BSI) expérimenté pendant 6 mois en 2017, nouveauté majeure de l’accord. Ce support d’évaluation, basé sur les référentiels infirmiers existants, permet au professionnel de décrire toutes ses interventions et de définir un plan de soins adapté à la situation de chaque patient dépendant et de favoriser la coordination des soins avec le médecin.

Le bénéfice financier pour les infirmiers libéraux est estimé à 365 M€ sur une période de 5 ans (2019-2023) dont 350M€ à la charge de l’Assurance Maladie.

Cet accord entrera en vigueur au lendemain de sa publication au Journal Officiel qui devrait intervenir au plus tard en juin 2019.

Il faut réformer, disent-ils : réformer les cursus, réformer la santé, réformer la dépendance. Nous sommes tous d’accord sur ces constats de principe : on veut et on peut toujours faire mieux.

Mais avouons-le, sur le terrain, c’est une vraie gageure que de s’y engager, dans ces changements frémissants, pour nous qui avons les fiches avenir de nos futurs soignants dans les mains ! Quelle place auront-ils demain, quelles responsabilités devront-ils assumer ? Une chose est sûre, les paramédicaux auront un rôle de plus en plus central dans la prise en charge et le suivi des patients. L’extension du droit de prescription des infirmiers aux produits antiseptiques et au sérum physiologique représente une étape, comme la possibilité d’adapter les doses des anticoagulants en fonction des résultats des prises de sang en lien avec le médecin traitant. Les soins coordonnés et le travail en réseau pluriprofessionnel, le télésoin auront aussi des répercussions sur nos métiers dans ce système sanitaire en pleine adaptation.

Alors jetons-nous dans le grand bain de la réforme sans trembler : l’enthousiasme doit continuer à nous porter. La reconnaissance des compétences des infirmiers est à la clé.

Parmi les 175 propositions du rapport Libault sur la concertation grand âge et autonomie, l’embauche de 80.000 professionnels dans les maisons de retraite et un soutien massif à l’aide à domicile. Une « grande loi » est prévue pour l’automne.

L’entrée dans le grand âge de la génération du baby boom nécessitera 35% de dépenses publiques supplémentaires, soit plus de 9,2 milliards d’euros à l’horizon 2030, estime le rapport élaboré par Dominique Libault, ancien directeur de la Sécurité sociale. Le gouvernement doit présenter à l’automne une « grande loi » pour la prise en charge de la dépendance, a annoncé la ministre des Solidarités Agnès Buzyn. « Plusieurs options sont ouvertes », mais « il n’y aura pas d’impôt supplémentaire », a-t-elle souligné en laissant entrevoir la possibilité d’un recul de l’âge de la retraite. Les métiers du grand âge doivent « monter en compétence » avec des « revalorisations salariales » et des « perspectives de carrière diversifiées », a précisé la ministre, annonçant une mission sur ce sujet.

Maintien à domicile

Selon les prévisions, 40.000 personnes âgées de plus seraient dépendantes par an à compter de 2030, soit le double d’aujourd’hui (2,23 millions en 2050 contre 1,26 aujourd’hui). La priorité est donnée au maintien à domicile, un souhait majoritaire des Français. Il faut, pour cela, revaloriser les salaires des professionnels: le rapport Libault préconise un tarif plancher de 21 euros de l’heure pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile, correspondant à la moyenne horaire actuelle. Ce tarif permettrait de gommer les disparités entre territoires. S’y ajouterait une subvention équivalente à 3 euros de l’heure pour tenir compte des tâches non rémunérées aujourd’hui (comme la coordination avec l’équipe).

Le rapport préconise d’indemniser le congé de proche aidant (3 mois, non indemnisé actuellement) et de créer des « maisons des aînés et des aidants » dans chaque département avec pour mission d’orienter et accompagner dans les démarches la personne âgée et de coordonner les interventions sociales et médicales.

Des structures plus petites

Le modèle actuel des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) doit être repensé. Le rapport souhaite rénover les structures existantes et créer des unités plus petites. Entre l’Ehpad (600 000 places) et le domicile, il existe des solutions alternatives : les résidences autonomie (110 000 places) ou les résidences séniors (50 000 places).

Un plan pour les métiers du grand âge est préconisé pour faire face à une situation critique: 63% des Ehpad disent avoir au moins un poste non pourvu depuis 6 mois ou plus. Le rapport propose de mieux former les personnels, de revaloriser les salaires, de développer l’apprentissage dans le secteur. Il préconise d’augmenter progressivement de 25% le taux d’encadrement en Ehpad d’ici 2024, soit 80.000 postes de plus. Une nouvelle prestation, dégressive en fonction des ressources, aiderait les personnes à revenus modestes qui ne bénéficient pas de l’aide sociale à l’hébergement (ASH). Un « bouclier autonomie », de 740 euros par mois, serait activé lorsqu’une personne reste plus de quatre ans en Ehpad en situation de perte d’autonomie. L’ASH allouée par les départements serait réformée avec la suppression de l’obligation faite aux petits-enfants de contribuer aux frais.

Ces pistes de réforme ont été saluées par plusieurs acteurs du secteur. L’intersyndicale représentant les personnels de l’aide aux personnes âgées a toutefois réclamé la création « en urgence » de 40 000 postes dans les maisons de retraite et services à domicile, soulignant que les salariés ne pouvaient attendre le projet de loi promis à l’automne.

Remboursé par la sécurité sociale depuis décembre 2018, une nouvelle génération de tests de dépistage de la trisomie 21 fait craindre à certains une augmentation des interruptions médicales de grossesse.

Ce procédé est destiné à réduire le nombre d’amniocentèses et le risque de fausses couches que ces dernières engendrent, mais il procède aussi, selon certains, d’une dérive « eugéniste » de la société française.

Depuis 2014, entre 1 400 et 1 600 interruptions médicales de grossesse (IMG), possibles jusqu’à la veille de l’accouchement, sont effectuées chaque année en France à la suite d’une suspicion de trisomie 21. Avec le DPNI, on devrait tomber à 80 naissances par an d’ici 3 ans.

« Je trouve assez injuste de parler de société eugéniste », estime pour sa part Nelly Achour Frydman, biologiste de la reproduction, responsable du laboratoire de fécondation in vitro à l’hôpital Antoine-Béclère, dans le journal La Croix. Cette spécialiste estime que le remboursement du DPNI ne fera pas nécessairement augmenter le nombre d’IMG. « Dans les faits, le DPNI était déjà remboursé sur une autre enveloppe », souligne-t-elle.

La vraie question est plus sociétale que médicale. La société décide de débloquer des financements pour la prise en charge de ces enfants et celle de leur vieillissement ?

Le Centre Hospitalier du Mans, développe une application sur smartphone afin d’attirer médecins et infirmiers dans leur établissement.

L’application type PWA sera consultable sur mobile et sur ordinateur fixe. Elle est conçue en trois piliers:

  • les différents plateaux techniques et services ainsi que leur évolution.
  • les annonces de postes à pourvoir avec les cordonnées directes des service concernés et émetteurs de l’annonce.
  • le cadre de vie du CH où seront présentées les différentes manifestations, sorties théâtre, concerts, restaurant et animations dans la région.

Le centre hospitalier du Mans bénéficie d’un plateau technique digne d’un CHU: un pôle mère/enfants avec 3482 naissances cette année, un service de radiologie interventionnelle crée en 2018, un centre de dialyse…

Afin d’améliorer la prise en charge des patients et aussi de proposer un plateau technique performant et moderne pour attirer de nouveaux praticiens, un centre ambulatoire de 70 places (deux hôpitaux de jour de médecine et un hôpital de jour d’oncologie) est en construction. La fin des travaux est prévue pour l’automne 2019. Environ 300 000 consultations par an sont attendues.

Gageons que cette initiative puisse attirer des médecins, principale cible de cette initiative.