Les résultats de la dernière enquête de Drees* bousculent – ou du moins questionnent – les ambitions de montée en puissance des filières paramédicales en France. Infirmier, aide-soignant, manipulateur, pédicure-podologue…

Le nombre d’inscriptions en première année dans les formations aux métiers de santé a progressé de 2 % en 2024 pour atteindre 93 300 nouveaux entrants. Caractéristique notable : ce regain de candidatures ne se traduit pas par une hausse comparable du nombre de diplômés, car le nombre de titulaires sortant de ces formations reste globalement stable. Un décalage qui interroge ouvertement la capacité du système à accompagner les étudiants jusqu’à l’obtention de leur diplôme, alors que les besoins en professionnels de santé explosent.

Cette enquête signale notamment un taux d’interruption significatif dans certaines formations, dont la formation d’aide-soignant qui enregistre un recul de 6 % du nombre de diplômés, combiné à une hausse des abandons. Même dans des filières plus stables comme celle des infirmiers, l’écart entre les entrées et les sorties inquiète. Tandis que le vieillissement démographique et les tensions dans le secteur hospitalier nécessitent un renforcement des effectifs paramédicaux, cette stagnation exige une réflexion sur l’accompagnement des étudiants et l’attrait des filières, mais aussi sur les conditions de formation et d’obtention du diplôme. Sans des efforts appuyés sur ces différents leviers, la hausse des inscriptions pourrait rester stérile.

(*) « La formation aux professions de santé », Direction de la recherche des études de l’évaluation et des statistiques (31 octobre 2025).


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé