Nous le savons, la sémantique est une branche de la linguistique qui s’attache à étudier le sens des mots. Et derrière le mot se cachent différents signifiés, en fonction de qui nous sommes et de ce que nous recherchons. Le mot « valoriser » n’échappe pas à la règle.

Ces dernières semaines, les directeurs d’IFSI y ont souvent été confrontés face aux candidats inscrits à ParcourSup, mécontents que leur préparation n’ait pas été valorisée ni priorisée, vis-à-vis de leurs « pairs ». Car telle était la traduction faite du terme « valoriser » par ces candidats. Alors que cette préparation devait leur permettre de mettre en valeur leur projet de formation, en le présentant de manière avantageuse, pour conduire les jurys à leur attribuer une valeur reconnue.

On le voit bien : la notion de valorisation est différemment interprétée en fonction des enjeux de chacun, qu’ils soient économiques, philosophiques, pédagogiques, humains… Il en est de même au quotidien. Il est nécessaire de valoriser la pédagogie, les formateurs et les étudiants, tout en acceptant que c’est à partir des erreurs que chacun progresse. Valoriser l’erreur est donc indispensable. « Punir les erreurs bloque l’apprentissage, car on anticipe la punition et le cerveau se bloque », comme le souligne très justement le neuroscientifique Stanislas Dehaene.

Valoriser implique de savoir poser un regard particulier sur les choses, les évènements ou les personnes à qui l’on souhaite donner de l’importance. En quelque sorte, c’est faire appel au quotidien à notre posture éthique de directeur et être en capacité d’expliquer ses choix.

La route est tracée. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a lancé un appel à projets pour les « parcours flexibles en licence » le 22 mai dernier.

Cette initiative doit notamment contribuer à personnaliser l’accompagnement des étudiants pour lutter contre l’échec à l’université, en particulier à ce stade critique des études supérieures. L’objectif ? Repenser les cursus universitaires pour les rendre « plus flexibles et mieux adaptés à la diversité des étudiants », souligne le ministère.

Abondé par le Fonds pour la transformation de l’action publique, cet appel à projets doit permettre de déployer une offre renouvelée de formation en licence sur l’ensemble du territoire, en cohérence avec la loi ORE* et la réforme de l’Arrêté Licence. Il s’inscrit également dans la continuité des appels à projets « Nouveaux cursus à l’université », qui ont d’ores et déjà permis de financer 36 projets d’organisation de nouveaux parcours d’études ou encore le déploiement de pédagogies innovantes.

12,4 millions sur 4 ans

Doté d’un montant de 12,4 millions d’euros sur trois ans, cet appel à projets sera piloté par la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP). Il sera ouvert aux établissements qui portent collectivement un projet de construction ou de modernisation d’une ou plusieurs mentions de licence, selon quatre axes : une architecture de formation basée sur une approche par compétence ; une réorganisation modulaire des enseignements grâce au numérique ; un parcours de formation personnalisable et flexible dans la durée ; une priorité donnée au tutorat pédagogique et méthodologique, individualisé et collectif, en mode présentiel et distant.

Concrètement, cette « stratégie » est censée réduire le taux d’échec en licence, accompagner l’augmentation des effectifs étudiants, mais aussi flexibiliser le modèle de formation en diversifiant les situations d’apprentissage.

Les modalités pratiques :

Les candidatures pourront être portées par un ou plusieurs établissements d’enseignement supérieur (regroupements d’établissements ou consortiums). Un impératif toutefois, la candidature devra être présentée par une institution disposant du statut de «personnalité morale». Si la candidature est celle d’un regroupement ou d’un consortium, l’un des membres devra la porter au nom du collectif.

L’accord et le dossier de candidature devront également permettre d’établir la contribution de chacun au projet.

Pour accompagner les démarches des volontaires, plusieurs réunions d’information et de préparation seront organisées dans les prochaines semaines, à savoir un webinaire d’explication de l’appel à projets (3 et 6 juin), une journée de concertation (12 juin, sur inscription) et une journée de finalisation (au mois de septembre). 

Précision de circonstance :

Les dossiers de candidature devront être déposés avant le 15 octobre 2019, à midi.

L’assurance maladie et l’UNSMKL* ont signé un nouvel avenant à la convention nationale des masseurs-kinésithérapeutes, le 14 mai dernier.

Obtenu en une seule séance, cet « accord éclair » permet d’avancer le calendrier des revalorisations tarifaires, négociées dans le précédent avenant conventionnel du 6 novembre 2017. Initialement prévues au 1er décembre, elles interviendront finalement au 1er juillet, soit cinq mois plus tôt. Parmi elles, citons notamment la création d’une indemnité forfaitaire de déplacement spécifique pour le maintien de l’autonomie de la personne âgée, valorisée à hauteur de quatre euros.

Non signataire des deux derniers avenants, la FFMKR** dénonce la méthode.

Selon l’UNCAM, cette décision a été prise pour « compenser l’impact financier de la réforme en cours ». Elle permet par ailleurs de procéder à quelques rectifications techniques (suppression de la référence au RSI, suppression de l’exigence d’un logiciel métier certifié par la HAS…).

(*) Union nationale des syndicats des masseurs-kinésithérapeutes libéraux – UNSMKL.

(**) Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs – FFMKR

Face aux difficultés de recrutement d’aides-soignants, certaines ARS misent sur des dispositifs attractifs, voire incitatifs.

La région Pays de la Loire s’apprête ainsi à ouvrir 162 nouvelles places (gratuites) pour la prochaine rentrée universitaire. Les premiers lauréats ayant déjà été désignés, un second concours d’entrée aura donc lieu le 25 juin prochain*, ce qui pourrait porter la capacité totale de formation du territoire à plus de 1 500 places.

Autre exemple révélateur, l’Occitanie vient d’adopter un dispositif financier pour attirer les aides-soignants dans les zones rurales, souvent déficitaires. Ce «contrat defidélisation» permettra notamment aux étudiants de toucher un aide mensuelle comprise entre 150 et 200 euros durant dix mois.

Deux conditions préalables sont néanmoins posées: effectuer un stage dans un établissement rural, mais aussi y rester après l’obtention du diplôme pour une période de deux à trois ans.

L’objectif consiste notamment à pallier le manque de personnel formé dans les Ehpad.

(*) Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 8 juin.

Les référentiels destinés aux infirmiers de pratique avancée en psychiatrie et en santé mentale sont finalisés.

Compétences et formation: ces textes détaillent précisément les conditions et les modalités de la réforme et devraient entrer en vigueur lors de la prochaine rentrée universitaire.

Selon les premières indiscrétions, les textes ont fait l’objet d’un vote «favorable» mais «très serré» de la part des membres du Haut conseil des professions paramédicales (HCPP), le 14 mai dernier.

Issue de la concertation menée au premier trimestre par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), les différents projets de décrets et d’arrêtés seront successivement soumis aux différentes instances concernées, dont le Conseil d’Etat.

Une inconnue demeure toutefois: la problématique de la rémunération n’a pas encore été tranchée. La question ne manquera pas d’être abordée lors de la négociation conventionnelle des infirmiers libéraux,qui débutera le 5 juin prochain.