L’académie des sciences infirmières a publié le 23 octobre un communiqué de presse soulignant sa forte déception face aux mesures annoncées en septembre dernier dans le Plan Santé. L’ASI souligne notamment son inquiétude face à la la création de 4000 « assistants médicaux » et des zones d’ombre entourent cette future fonction. Elle souhaite également qu’aucune confusion ne puisse être faite avec la fonction d’Infirmière de Pratique Avancée (IPA) qui vient d’être introduite en France.

 

La réforme de notre système de santé doit permettre à l’ensemble de la population d’obtenir des professionnels infirmiers compétents une réponse de qualité à ses attentes et à ses besoins en santé.

 

Lire le communiqué ASI – Plan de Santé

Comme on vous le soulignait le mois dernier, le travail du comité de suivi de l’universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique a permis de faire avancer certains dossiers comme l’admission en IFSI dès 2019.

Pour Stéphane Le Bouler, responsable du projet Universitarisation au sein du ministère des Solidarités et de la Santé et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, nous sommes entrés « dans une phase d’accélération inédite et de concrétisation ».

De quoi parle-t-on quand on parle d’universitarisation ?

C’est tout d’abord un processus qui n’est pas nouveau mais qui a, il est vrai, connu des éclipses, des accélérations, des décélérations… Un véritable « stop and go ». Aujourd’hui, nous sommes clairement dans une phase d’accélération inédite et de concrétisation.
Il s’agit tout bonnement d’ancrer pleinement les formations paramédicales au sein de l’enseignement supérieur et de les rapprocher de l’institution universitaire.

Les finalités de ce processus ne font plus guère débat. Il s’agit de:

  • revoir l’approche des métiers pour faire plus de place à la transversalité ;
  • développer de nouveaux champs de recherche et, pour ce faire, de recruter des enseignants chercheurs issus des filières paramédicales et de maïeutique ;
  • harmoniser les droits des étudiants ;
  • s’attacher à une meilleure régulation territoriale.

Face à un processus multiforme et somme toute assez complexe, il est important de se défaire de quelques idées fausses.

  • L’universitarisation ne se résume pas à la réingénierie ;
  • L’universitarisation ne signifie pas l’augmentation générale de la durée des études ;
  • L’universitarisation peut prendre la forme de l’intégration pleine et entière à l’Université mais elle emprunte aussi bien d’autres voies; 
  • L’universitarisation représente une transformation d’ensemble… mais avec des invariants ou des garde-fous : la présence territoriale des formations, leur caractère professionnalisant, l’ouverture sociale des études, le devenir des équipes pédagogiques actuelles…

 Quelle forme prend aujourd’hui l’intégration universitaire sur le terrain ?

Des formes très variées : une meilleure articulation des cursus paramédicaux et universitaires, le développement de partenariats robustes en matière de formation ou de recherche, l’intégration spatiale et/ou le rapprochement des instituts en un même lieu en lien avec l’Université, l’intégration fonctionnelle, sous la forme de « département universitaire » ou sous une autre forme, l’intégration organique, les efforts en vue de faire accéder les formateurs en place au Master et au Doctorat, les efforts particuliers en ce qui concerne les droits concrets des étudiants paramédicaux…

L’universitarisation, ce sont donc des initiatives nationales : en matière d’admission (comme pour les IFSI), d’inscription à l’Université, de qualification des futurs enseignants chercheurs, de diplomation. Mais ce sont aussi des initiatives décentralisées portées par les régions, les Universités, les hôpitaux, les ARS, les opérateurs locaux de formation… L’intégration universitaire doit marcher sur ses deux jambes…

Concrètement, quels sont les avantages de l’universitarisation pour les étudiants infirmiers (et autres paramédicaux) ?

L’universitarisation est faite pour eux, au sens où il s’agit de les insérer pleinement dans l’enseignement supérieur, de leur permettre d’accéder aux mêmes droits concrets (par le biais des universités ou par celui des CROUS), de ménager des parcours d’études plus diversifiés, comme on entend les développer pour tous les 1er cycle aujourd’hui, de leur faire côtoyer au quotidien leurs homologues des autres filières de formation, en santé et hors santé.

Pensez-vous que l’universitarisation va modifier le profil des étudiants?

Quand on modifie les conditions d’admission en insérant les IFSI sur Parcoursup et en supprimant le concours, on se rapproche incontestablement des standards de l’Université. Pour autant, les ministres ont toujours affirmé qu’il n’était pas question de bouleverser le profil des étudiants admis et que tout serait fait pour préserver la diversité, une des richesses de cette formation. Quand on inscrit les étudiants paramédicaux à l’Université, on ne modifie pas leur profil, on s’efforce de normaliser leur situation en termes de droits sociaux.

Quelles sont les conditions pour arriver à mettre en place une véritable collaboration entre les universités et les IFSI? Quel rôle doit avoir chacun des acteurs?

On peut espérer que demain, quand les équipes pédagogiques auront partout l’opportunité de travailler ensemble, quand les étudiants des différentes formations partageront davantage de cours et de moments de formation, les préventions de part et d’autre tomberont vraiment.

Un des principaux problèmes auxquels on fait face est en effet que les gens, fondamentalement, ne se connaissent guère entre les différents milieux.

Les règles de l’Université sont méconnues en dehors d’elle. Le fonctionnement des instituts l’est tout autant. Les conditions à mettre en œuvre, c’est donc d’abord de faire tomber les barrières pour que les gens prennent l’habitude de travailler ensemble.

C’est ensuite de prendre des initiatives structurantes au plan national : c’est ce que nous avons fait en matière d’admission, de qualification, d’inscription, demain d’évaluation. C’est enfin de faire confiance aux acteurs du territoire, impulser ce qui doit l’être, apporter du conseil, faire jouer l’émulation…

C’est ce que nous allons bâtir à travers un dispositif souple d’accompagnement des projets.

 

Vaccin antigrippal injecté par une infirmière libérale

Selon un décret et un arrêté publié ce mercredi 26 septembre au JO, le champ de compétences des infirmiers est étendu.

Depuis 2008, les infirmiers étaient habilités à pratiquer l’injection du vaccin antigrippal, sur les personnes âgées de 65 ans et plus et les adultes atteints de certaines pathologies (à l’exception des femmes enceintes), s’ils avaient déjà été vaccinés au moins une fois.

Désormais, ils peuvent vacciner (sans prescription médicale) toutes les personnes majeures pour lesquelles la vaccination antigrippale est recommandée, à l’exception des personnes présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure.

L’Ordre national des infirmiers souhaite aller plus loin : « l’Ordre continue d’agir par ailleurs pour que l’extension du rôle infirmier soit une réalité aussi pour d’autres vaccinations ».

Si le « trou de la Sécu » n’est pas encore comblé (l’extinction de la dette sociale est prévue pour 2024), le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019 est celui de la fin des déficits.

La Sécurité sociale est attendue en excédent de 700 millions d’euros pour la première fois depuis 2001.

Pour arriver à ce résultat, les pensions de base versées par l’Assurance vieillesse et les prestations familiales vont être revalorisées de 0,3%, alors que l’inflation est attendue à 1,6% cette année, ce qui équivaut à une économie de 1,8 milliard d’euros pour la Sécu.

S’y ajoutent 3,8 milliards de maîtrise d’économies dans l’Assurance maladie, réparti entre l’hôpital, la médecine de ville et l’industrie pharmaceutique.

Les patients refusant sans justification médicale des médicaments génériques seront notamment moins bien remboursés à partir de 2020, sur la base du prix du générique.

Consulter le PLFSS 2019

Dossier de CMU

La « stratégie nationale » de lutte contre la pauvreté, annoncée le 13 septembre par Emmanuel Macron, vise notamment à faciliter l’accès aux soins des plus vulnérables.

L’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) sera intégrée à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) avec une participation financière inférieure à 1 euro par jour (30€ maximum par mois selon le niveau de revenu).

Cette fusion doit permettre de réduire le taux de non recours à l’ACS, supérieur à 50 %, tout en diminuant les dépenses de santé des personnes âgées ou handicapées.

Au total 200 000 personnes supplémentaires pourront bénéficier de la CMU-C et le panier d’offres sera amélioré pour 1,4 million de personnes.

Salon de la cigarette életronique

L’utilisation des cigarettes électroniques parfumées chez les jeunes américains inquiète l’agence américaine des médicaments, la Food and Drug Administration, qui envisage de les interdire.

Malgré l’interdiction de leur vente aux mineurs (18 ou 21 ans selon les Etats) en 2016, la FDA s’alarme d’une « tendance presque omniprésente» qui peut aboutir à une dépendance chez les ados.

De son côté, l’European Respiratory Society dénonce le caractère dangereux et addictogène du tabac chauffé qui se présente aussi sous la forme d’un appareil électronique. Combustion ou pas, les composés toxiques sont bien toujours présents.

Le 18 septembre dernier, nous étions présents parmi les nombreux invités pour assister au discours du Président de la République sur la transformation du système de santé.

Si le Président a montré une sincère préoccupation, son discours a toutefois soulevé plusieurs interrogations. En dehors de la souffrance des soignants évoquée dans l’analyse du système actuel, la place primordiale qu’occupe l’ensemble des professionnels de santé auprès de la population a été peu évoquée en dehors de celle des médecins. Le discours était essentiellement médico-centré même si par ailleurs on ne pouvait qu’en approuver les idées fondatrices : décloisonnement et coordination et les trois orientations : prévention, système centré sur le patient, qualité des soins.

L’ONDAM prévu durant le quinquennat à 2,3% passerait à 2,5% soit une augmentation de 400 millions d’euros qui permettrait de rémunérer les IPA (bonne nouvelle !) de financer les communautés territoriales de santé, d’indemniser les aides-soignants qui travaillent en EHPAD, de mettre en place des assistants médicaux dont la finalité est de permettre aux médecins de retrouver du temps médical.

Mais quel est ce nouveau métier ? et est-ce un nouveau métier ? Espérons qu’il n’y ait pas confusion avec les IPA.

Face à la souffrance des soignants, quelques idées émergent : accompagnement des parcours professionnels et notamment des 2ème partie de carrière, une meilleure formation au management, une réactualisation de la formation des aides-soignants.

La place du numérique dans le suivi des patients est plus que jamais une réalité et il est essentiel que les professionnels de santé de demain aient une maitrise des différents outils utilisés.

N’y aurait-il pas là une réflexion à mener au sein de notre association ?