Points pouvant  d’ores et déjà être mis en avant  dans le cadre du projet d’universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique

Pilotés par les deux ministères : Ministère des Solidarités et de la Santé – Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sous la responsabilité de Monsieur Stéphane le Bouler.

 

Ce sujet est présent dans les murs de tous les Ifsi, et nombreux sont les futurs candidats qui se renseignent pour la rentrée 2019, sans parler de ceux qui ont fait le choix de faire une préparation au concours. Que répondre ?

Le groupe de travail dans le cadre de la mission « Le Bouler » avance dans ses réflexions, mais ce seront les ministres qui trancheront et communiqueront leurs décisions.

Afin de construire les modalités pratiques de l’insertion de l’admission en IFSI dans ParcourSup pour la rentrée 2019, conformément à la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants1, quatre groupes dits « techniques » de composition restreinte se mettent en place :

  • Organisation de l’examen des vœux (procédures, regroupements territoriaux, mobilité, listes d’attente…)

  • Conditions d’admission des professionnels en reconversion et en promotion professionnelle

  • Caractéristiques de la formation infirmière- attendus

  • Caractéristiques du cursus de consolidation, aménagement du parcours d’études.

L’ANdEP qui participe activement à ce groupe de travail appuie sa réflexion sur les valeurs suivantes : équité d’accès pour tous les postulants, prise en compte de la spécificité du parcours de chacun, maillage territorial et recherche des aptitudes en lien avec la profession : raisonnement, relation, comportement.

L’absence de concours ne signifie en aucune manière que les IFSI seront écartés du processus d’examen des dossiers de candidatures : ils y participeront activement en concertation avec les partenaires de l’enseignement supérieur. De plus, les liens seront à renforcer avec l’Éducation Nationale pour délivrer des informations sur la formation, le métier et aider les équipes et les lycéens à l’orientation.

En conséquence, pour l’instant aucune réponse affirmée ne peut être donnée. La patience n’est-elle pas une qualité des professionnels de santé ?

1 LOI n° 2018-166 du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (1) 

C’est dans le cadre du Salon Infirmier et sur la thématique « Quels directeurs pour demain » que Florence Girard est intervenue.

La table ronde a repris et mis en exergue les conclusions des dernières Journées d’Études de l’ANdEP présentées fin 2017.

La reconnaissance par un diplôme universitaire, la formation des directeurs, la révision du socle commun des référentiels existants et la possibilité de rattachement des formations de niveaux 5 et des IFCS

Autant de réflexions communes et soutenues par les différents intervenants et le public présent.

La construction des projets se fait au galop

Différentes questions émergent entre les prérogatives théoriques et la faisabilité pratique, dans le cadre de la mise en place du Service sanitaire.

La construction des projets se fait au galop, car le service doit concerner 47 000 étudiants dès la rentrée 2018, selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Or, c’est aux instituts de formation de mettre en place ce projet, et la tâche n’est pas aisée. Il s’agit de sélectionner les lieux d’accueil en fonction des plannings, de trouver des partenaires selon les besoins, de parvenir à un équilibre entre les différents acteurs… Un challenge, pour un projet lancé en fin d’année scolaire et qui doit être opérationnel sur l’ensemble du territoire à la rentrée 2018.

L’ANdEP et le GEFERS (Groupe Francophone d’Études et de Formations en Éthique de la relation de Service et de Soin) se sont saisis ensemble de la question de l’éthique des cadres de santé.

L’enjeu principal : prendre en compte une éthique de l’organisation en tant que cadre de proximité face aux différentes injonctions émises par les établissements.

Pour l’ANdEP, c’est l’éthique organisationnelle qui permet de garantir une qualité de soin (pour les patients) ainsi qu’une qualité de vie au travail (pour les professionnels). Un postulat partagé par le GEFERS, qui rappelle que les injonctions peuvent constituer des obstacles à ces objectifs. En cause, notamment : la performance des établissements, la polymorphie du métier et la confusion entre la performance et la pertinence.

C’est une branche (de lunette) du monde paramédical éloignée des infirmiers, aides-soignants et autres métiers de soin. Pourtant, les opticien-lunetiers font aujourd’hui cause commune avec l’ANdEP sur une question centrale : l’universitarisation.

 

«Nous avons des projets transversaux avec l’ANdEP, principalement au sein de la mission Le Bouler». Éric Lazaridès, maitre de conférence au département de mesures physiques de l’IUT d’Aix-Marseille, pose le cadre. Ce qui rapproche aujourd’hui l’ANdEP des opticiens-lunetiers, c’est la cause de l’universitarision.

 

« Notre modèle de BTS est à bout de souffle. Réécrire le programme doit permettre de faire évoluer le métier d’opticien »

 

«Je pense que Stéphane Le Bouler voulait un panorama exhaustif pour aider à la réflexion», explique l’enseignant-chercheur. «C’est via le CNOF, le collège national des opticiens de France, que notre profession apporte sa pierre à l’édifice». Pour les opticiens-lunetiers, en effet, l’enjeu de l’universitarisation est crucial. Les formations existent aujourd’hui aux niveaux bac professionnel et BTS. Elles tournent autour de deux axes : le premier technique, le second commercial.

Pour le maitre de conférence, le programme est à repenser en profondeur. Le but ? Y inclure un axe de santé et proposer un cursus allant jusqu’à bac+3. «Notre modèle de BTS est à bout de souffle. Réécrire le programme doit permettre de faire évoluer le métier d’opticien, de faire en sorte que les professionnels puissent être des aiguilleurs au démarrage des démarches des patients. En clair, qu’ils conseillent ces derniers sur l’opportunité de consulter un ophtalmologiste dans un délai plus ou moins court.»

 

« Sur trois ans, nous aurions la possibilité de faire sortir de meilleurs candidats à bac+2 comme à bac+3 »

 

Les revendications de la profession incluent donc un accès au grade de licence pour leur formation, qui est aujourd’hui essentiellement dispensée en lycée. «Seules deux universités sont habilités à préparer le BTS : Aix-Marseille et Jean Monnet [à Saint-Étienne], c’est atypique», rajoute Éric Lazaridès. Pour ce dernier, c’est le référentiel activité et compétences qui permet de justifier la nécessité de plus de compétences délivrées au sein des cursus. «Accéder au niveau licence serait idéal. Le modèle 2+1 pourrait fonctionner mais pas aussi pleinement que le programme sur trois ans. Sur trois ans, nous aurions la possibilité de faire sortir de meilleurs candidats à bac+2 comme à bac+3», conclue le maitre de conférence, qui pourrait même envisager un master professionnalisant pour les opticiens

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S’il est difficile de rapprocher les métiers de l’ANdEP de ceux des opticien-lunetiers, l’universitarisation est une cause commune qui crée la convergence professionnelle.

Le processus d’universitarisation des professions paramédicales occupent depuis déjà de nombreuses années les différentes filières en santé, et l’ANdEP est plus que jamais au cœur du dispositif au regard de sa participation régulière aux différentes réunions, commissions et entretiens et tout naturellement aujourd’hui au sein de la mission dite « Le Bouler ».

Celle-ci s’organise autour de l’admission en IFSI, de la qualification des enseignants chercheurs paramédicaux, des filières (maïeutique, réadaptation..), des nouveaux métiers, des partenariats et de l’intégration universitaire de nos formations.

De réunions en réunions, d’échanges en concertations, il est intéressant de constater que viennent s’ajouter au mot « intégration » deux qualificatifs – fonctionnelle ou organique – qui, en fonction des uns, qui, en fonction des autres, prennent sens dans la direction que souhaitent plutôt les uns ou plutôt les autres…

Force est de constater que l’ANdEP, fidèle à ses orientations, souhaitent que le modèle ou les modèles retenus répondent aux enjeux d’une formation à fort potentiel de recherche mais au sein de structures de formation indépendantes avec un pilotage clairement établi et assuré par nos professionnels de nos filières afin d’y définir les orientations stratégiques de formation des futurs professionnels de santé dont l’essence même de leurs actions et d’agir en tous lieux et au service de de tous.

Afin de lutter contre les déserts médicaux et de répondre aux besoins de santé des personnes, il est urgent de considérer que nos filières paramédicales sont les acteurs de changement grâce à une formation paramédicale adossée à la recherche académique universitaire avec des enseignants chercheurs-paramédicaux au sein de structures de formation nouvelles et innovantes ; que nos instances dirigeantes nous fassent confiance et nous relèverons ce défi !

Jean-Marie Louchet, vice-président de l’ANdEP