S’il est des métiers où l’on s’ennuie ce n’est pas en exerçant celui de directeur en institut de formation.
Les sujets qui nous questionnent sont nombreux et tout donne à penser que la rentrée de septembre 2018 sera riche des « projets » à mettre en place :

  • Nouvelle gouvernance des instituts de formation
  • Service sanitaire
  • Renforcement du caractère « universitarisé » des formations
  • Qualité de vie des étudiants en formation
  • Admission dans les IFSI
  • Evolution de nos structures dans le cadre du schéma des formations sanitaires et sociales

Sans oublier qu’il convient de porter nos réflexions au niveau des GHT et dans le cadre d’une politique régionale de formation.  Naturellement, tous ces sujets sont aussi ceux qui, aujourd’hui, mobilisent l’ANdEP.

 L’association, en plus d’être membre du comité de suivi, est aussi présente dans trois groupes de travail à vocation transversale de la mission Le Bouler: 

  • L’admission dans les IFSI
  • La qualification des enseignants chercheurs issus des filières paramédicales et de maïeutique
  • L’élaboration d’un cadre destiné à faciliter les projets territoriaux d’intégration universitaire (premiers travaux : traçabilité des financements et carte d’étudiant pour tous)

Et dans deux des cinq groupes dédiés à des filières:

  • Nouveaux métiers, nouvelles compétences
  • Les formations de la réadaptation

Mais si la réflexion est dense, elle est aussi nourrie d’espoir : avancée des travaux sur la réingénierie des IBODE et des infirmières puéricultrices, reprise possible des travaux sur la formation des cadres de santé, mais aussi d’amertume comme le texte sur les infirmières des pratiques avancées.

Quoiqu’il en soit, il nous faut ensemble garder le cap pour former des professionnels compétents pour demain. 

«Autonomie», c’est le mot clef de cette évolution que sont les pratiques avancées. C’est-à-dire la possibilité d’exercer sans la validation systématique d’un médecin.

À l’heure où le personnel médical se raréfie, où les services d’urgences sont engorgés et où les zones rurales font face à de dramatiques problèmes de désertification médicale, l’autonomie des infirmiers prend de plus en plus de sens. Impossible, sans l’inscription de cette autonomie dans la législation, de faire entrer la France dans la modernité. C’est un combat de plusieurs années qui doit enfin aboutir et qui doit permettre de répondre aux problèmes fondamentaux que rencontre la population.

Dominique Barthélémy dirige l’IFSI de Troyes. Un établissement modèle, dans lequel la technologie a fait son entrée par la grande porte. Depuis son arrivée, en 2010, des outils nouveaux sont venus compléter les formations existantes. Chaque mois, l’ANdEP met en avant un de ses adhérents. Le portrait de cette directrice qui constitue le premier épisode de ce feuilleton.

 

«Directrice de la formation, c’est-à-dire directrice de l’IFSI, plus la formation continue sur les EHT. Et je suis également directrice référente du pôle mère-enfant sur le centre hospitalier de Troyes»

C’est par cet intitulé que se présente Dominique Barthélémy, à la tête de l’Institut de Formation en Soins infirmiers de Troyes. Cet établissement délivre des formations en soins infirmiers à des promotions d’environ 100 étudiants et des formations aides-soignants à 75 élèves. S’y déroulent également des prépas concours et des sessions de formation continue.

Dominique Barthélémy est adhérente de l’ANdEP. L’association est un acteur central de l’évolution des IFSI, notamment grâce à sa participation aux tables rondes les plus importantes, telles que le comité de pilotage de l’universitarisation. Pour la Troyenne, l’ANdEP permet «des réflexions et des réponses rapides, et de l’actualité rapidement diffusée». Être à l’ANdEP, en somme, c’est avoir un avis qui compte. Les échanges au sein de l’association nourrissent en effet la prise de décision de l’administration à la DGOS.

La formatrice rappelle enfin que les directeurs d’instituts de formation «ne travaillent pas seuls» et qu’ils ont besoin les uns des autres.

Réfléchir, progresser, faire évoluer les méthodes et les outils pour former et accompagner les étudiants : c’est un des points clefs de la gouvernance de l’IFSI de Troyes. Sous la supervision de Mme Barthélémy, des techniques nouvelles ont été mises en place, telles que le e-learning et la simulation. Sur un site sécurisé, mis en ligne par l’IFSI, les étudiants ont accès à des éléments de formation essentiels. Des cours sur les calculs de dose, les transfusions, l’hygiène pour les aides-soignants, etc. sont dispensés sous la forme de fiches techniques, de supports vidéos, de quizz… Des modules d’apprentissage qui ne remplacent pas les cours magistraux, mais qui arrivent en complément et apportent un avantage unique : «ces cours s’adaptent aux rythme d’apprentissage des étudiants, […] certains préfèrent travailler la nuit. Ils peuvent consulter ce site à l’heure qui leur convient».

Dominique Barthélémy se veut formatrice, moderne et à la tête d’un établissement de pointe.

«Ce qui a motivé mon choix [de mettre en place le e-learning et la simulation] c’est tout simplement l’entrée dans le 21e siècle. Il me semble qu’il faut travailler avec les outils de son temps».

Des méthodes modernes, pour un IFSI à l’avant-garde de la formation. C’est l’environnement de travail que la Troyenne souhaite pour ses étudiants. «C’est peut-être aussi un élément attractif pour l’inscription à l’IFSI de Troyes», souligne-t-elle enfin avec lucidité.

La gouvernance des instituts de formation se pare, depuis le 17 avril, d’un nouvel arrêté. Près de 10 ans après la parution de l’arrêté précédent, ce nouveau texte doit permettre aux instituts de formation paramédicale de fonctionner et d’être gouvernés de manière plus démocratique et sereine.

Une nette amélioration des conditions pour les étudiants en IFSI, notamment, qui doivent disposer d’une voix décisionnaire pour leur représentant et d’un droit de césure. Des changements souhaités par les directeurs d’établissements paramédicaux, toutes sections confondues.

Après des années d’attente et de nombreuses réunions, ce texte est né d’un long travail de réflexion et de collaboration.

Si la création des Groupements hospitaliers de Territoire (GHT) fait consensus chez les acteurs du secteur paramédical, une question reste toutefois sans réponse : quel rôle pour les directeurs des instituts de formation, une fois le rattachement effectué ?

La loi de modernisation, portée par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, ne les associe pas aux groupements. Mais certaines Commissions des Soins infirmiers, de Rééducation et Médico-Techniques (CSIRMT) ont compris que la présence des directeurs d’instituts était primordiale et ont choisi de les intégrer aux commissions.

Pour l’ANdEP, la réponse est évidente : le rattachement ne peut se faire qu’en associant les directeurs d’instituts.