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Adoptée en première lecture par les députés début avril, la proposition de loi visant à renforcer la démographie professionnelle des orthophonistes n’a toujours pas été examinée par les sénateurs.

Attendue de longue date par la profession, la version actuelle du texte prévoit notamment une hausse significative des quotas de formation. Le nombre d’étudiants admis en centre de formation universitaire en orthophonie passerait de 975 en 2024 à 1073 en 2025 et progresserait pour atteindre 1 463 en 2030. Autre avancée majeure : le « certificat de capacité d’orthophonie », qui a plus de soixante ans, serait remplacé par un « diplôme d’Etat d’orthophonie ».

Outre la création d’un statut de maître de stage universitaire en orthophonie, un contrat d’engagement de service public pour les étudiants figure également au menu de cette future loi. Les différentes mesures proposées doivent permettre de rendre le métier plus attractif et de pallier la pénurie quasi-généralisée de professionnels. Selon les dernières estimations, les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un orthophoniste atteignent souvent un an, voire deux…

NB : 21 200 orthophonistes libéraux exercent en France, soit une moyenne de 30 orthophonistes pour 100 000 habitants.


Photo: Freepik

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes vient de réviser sa méthode de zonage des soins orthophoniques.

Objectif de la manœuvre : rendre éligibles de nouveaux territoires aux dispositifs financiers existants pour favoriser l’installation ou le maintien de ces professionnels de santé dans les zones sous-dotées. Principal fait marquant : vingt-huit bassins de vie supplémentaires sont désormais éligibles aux différentes aides publiques.

Applicable depuis début novembre, pour une durée maximale de trois ans, ce nouveau zonage a été élaboré en lien avec l’URPS orthophonistes et sur avis de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie.

Pour tenir compte de l’évolution de la situation des territoires et des besoins des habitants, il sera régulièrement évalué et pourra être révisé à tout moment durant ce laps de temps. Parmi d’autres enjeux, cette initiative doit notamment permettre de réduire les inégalités d’accès aux soins constatées dans la région.

NB : six professions de santé font l’objet d’un zonage : les médecins, les infirmiers, les sages-femmes, les masseurs-kinésithérapeutes et les chirurgiens-dentistes.


Photo : Philippe Chagnon/Cocktail Santé

Selon les termes d’un arrêté publié le 26 mars dernier, les orthophonistes peuvent recourir à la télésanté pour parer à l’urgence sanitaire, à l’exclusion des bilans initiaux et des renouvellements de bilan.

Une quinzaine d’actes pourront désormais être pratiqués par vidéotransmission et facturés à l’assurance maladie*, dont la rééducation et/ou le maintien et/ou l’adaptation des fonctions de communication, du langage, des troubles cognitivo-linguistiques et des fonctions oro-myo-faciales chez les patients atteints de pathologies neurologiques d’origine vasculaire, tumorale ou post traumatique.
Ils seront toutefois conditionnés à la réalisation préalable d’un premier soin par l’orthophoniste, en présence du patient. Autres conditions posées : la présence d’un des parents pour les mineurs et la présence d’un aidant pour les personnes en perte d’autonomie.
Exceptionnelle et temporaire, cette mesure est également facultative. Il appartiendra à chaque professionnel de déterminer la pertinence du télésoin, en fonction de la situation donnée et dans le respect absolu des règles déontologiques.

(*) Voir : https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000041755801